AFFAIRE THOMAS SANKARA
BURKINA : L'ÉTAT PROMET "DES MOYENS" À LA FAMILLE DE L'EX-PRESIDENT POUR EXPERTISER SA TOMBE
Ouagadougou, 31 déc 2014 (AFP) - L'Etat burkinabè va donner "des moyens" à la famille de l'ex-président Thomas Sankara, tué lors du putsch de 1987, afin d'expertiser sa tombe, a annoncé mercredi le président Michel Kafando.
Le capitaine Thomas Sankara, le "père" de la révolution burkinabè, a été tué lors du coup d'Etat qui a porté le 15 octobre 1987 Blaise Compaoré au pouvoir. Le président Compaoré a été chassé par la rue fin octobre après 27 ans de règne.
"L'Etat a décidé de donner des moyens à la famille du président Thomas Sankara pour procéder aux travaux de prospection de sa tombe", a déclaré M. Kafando sans plus de précision.
Sankara aurait été inhumé au cimetière de Dagnoën (quartier est de Ouagadougou), mais sa famille et ses nombreux partisans doutent que son corps s'y trouve réellement.
Après avoir échoué auprès des tribunaux burkinabè, sous le régime Compaoré, à faire effectuer des tests ADN pour trancher cette question, la famille a saisi la Cour africaine des droits de l'Homme, qui a ordonné en 2008 au gouvernement du Burkina Faso d'autoriser les expertises nécessaires.
Mais le régime Compaoré ne s'est jamais résolu à le faire. "Nous saluons cette mesure et nous espérons qu'on va aller plus vite", a réagi l'avocat de la famille Sankara, Me Bénéwendé Stanislas Sankara.
"Nous avons toujours dit que la balle était dans le camp du gouvernement, parce que nous avons déjà identifié un cabinet d'experts et nous avons déjà fait des tests d'ADN sur les enfants", a-t-il indiqué.
Lors de sa prise de fonctions en novembre, Michel Kafando avait promis que "les investigations pour identifier le corps du président Thomas Sankara" seraient menées.
La figure de ce révolutionnaire, icône du panafricanisme, a été abondamment revendiquée durant le soulèvement populaire qui a conduit à la chute du président Compaoré le 31 octobre dernier.
Une transition politique d'un an a été lancée dans ce pays pauvre du Sahel. Elle est dirigée par l'ancien diplomate Michel Kafando et par le lieutenant-colonel Isaac Zida, son Premier ministre.