Ahmet Suzanne Camara invite les députés à déchirer la proposition de loi
ELECTION DES MAIRES AU SUFFRAGE UNIVERSEL DIRECT
La proposition de loi visant à faire élire les maires au suffrage universel direct, aux prochaines élections locales de 2014, risque d’être mort-née si les députés de la majorité suivent le plaidoyer du coordonnateur adjoint du Réseau des enseignants de l’Alliance pour la République.
Ahmet Suzanne Camara, avec qui nous nous sommes entretenue, trouve la proposition des trois députés, Mme Aïssatou Bambado Sall, Cheikh Tidiane Ndiaye et Cheikh Tidiane Diouf, lourde de conséquences pour l’Apr et les alliés de «Benno bokk yakaar». Il invite, d’ailleurs, le groupe parlementaire de ladite coalition à déchirer la proposition de loi.
«Les maires, présidents de Conseil régional et rural, ne doivent pas être connus d’avance. Politiquement, ce n’est pas bon pour l’Apr. Cela peut favoriser le vote sanction et encourager des listes parallèles. Ce qui pourrait affaiblir l’Apr et la Coalition ‘Bby’. L’élection des maires au suffrage universel ne profite qu’au Pds et qu’à ‘Rewmi’ qui, certainement, iront seuls aux élections», a-t-il déclaré.
A l’en croire, il appartient à la liste victorieuse de choisir son maire. Ce qui, dit-il, posera moins de problèmes. «C’est pour éviter ce qui s’est passé dans le département de Koungheul, particulièrement, dans la communauté rurale de Ngueuté Pathé, où la liste du Pds avait gagné, mais le maire était socialiste. Parce que les libéraux n’arrivaient pas à s’entendre, et il a profité de cette situation pour devenir maire de la localité», a expliqué le Conseiller spécial du président de l’Assemblée nationale, Moustapha Niasse.
Toutefois, si la proposition de loi passe, M. Camara demande au chef de l’Etat d’en discuter avec les responsables de l’Apr avant de la promulguer. «Si les députés persistent et votent la loi, Président Macky Sall, avant de la promulguer, doit s’en ouvrir au parti pour une réflexion courageuse et approfondie», conclut-il.