AJ de Kolda largue des bombes
ZAPPÉ PAR MACKY SALL
Absents du gouvernement et de toutes les chambres de représentation (Assemblée nationale et Conseil économique social et environnemental) alors qu’ils étaient du combat pour la conquête du pouvoir, les militants de Aj/Pads ont décidé de se faire entendre. La fédération de Kolda dirigée par Dr Maciré Savané a, lors d’une Ag, tiré à boulets rouges sur Macky Sall et Landing Savané.
La fédération Aj/Pads de Kolda est très remontée contre le gouvernement et contre Landing Savané, accusé d’être devenu subitement aphone sur bien des problèmes de son parti. Dr Maciré Savané et Cie considèrent en effet que «la situation socio-économique du pays est caractérisée par un manque d’articulation entre la théorie alléchante et la pratique poussive du programme Yoonu Yokkuté qui se traduit par une situation de non amorce depuis la seconde alternance.»
Selon les camarades de Landing Savané à Kolda, l’ambition affichée de participer à l’enrichissement et à la réussite du programme Yoonu Yokkuté ne dissimule pas une volonté de partage de gâteaux ou de sinécures. Mais il se trouve que la situation dialectique d’appartenance de leur organisation au camp présidentiel et sa non participation à la gestion du pouvoir, en ce sens qu’elle n’a ni députés, ni conseiller économique, encore moins de ministre, font d’elle le paria de la nouvelle alternance.
Malgré son engagement public avant le second tour, accuse le secrétaire national chargé des questions agricoles et du monde rural de Aj, le président de la République ne fait rien pour remettre Aj dans ses droits et stopper l’autre Aj dirigée par Decroix. Il y a une «incapacité du Président Macky Sall à régler l’imbroglio politico-administratif constitué par l’existence d’un autre And-Jëf, pourtant politiquement créé de toutes pièces par le Président sortant.» On ne parle même pas de «l’absence totale de plate-forme de dialogue entre And-Jëf et le parti présidentiel», ragent-ils.
«En 2009, les différentes délégations n’ont fait que 15 mn pour être reçues par Wade. Alors qu’avec Macky, il a fallu 20 heures d’attente»
Ils dénoncent le manque de considération dont font l’objet les partenaires de la part du camp présidentiel, qui s’est traduit tout récemment à Kolda par un mépris des autres partis de Benno qui n’ont nullement été reçus par le Président, en marge du Conseil des ministres décentralisé.
Condamnant «le retour de plus en plus inquiétant des pratiques traditionnelles, la place de plus en plus prépondérante de la famille, des amis et des forces de l’argent dans la marche de la République», le bureau régional de Aj «dénonce avec la plus grande énergie le fait que les différentes délégations n’ont fait que 15 mn en 2009 pour être reçues par l’ancien Président Abdoulaye Wade alors qu’il a fallu 20 h à celles-ci pour accéder au partenaire Macky Sall en 2013.» Le bureau «met en garde contre l’effet de cour qui menace le Président après seulement un an de pouvoir».
Landing Savané aussi dans le collimateur de la fédération de Kolda
Un autre qui est mis, c’est Landing Savané. Maciré Savané et ses camarades demandent «à And Jëf de rompre le silence sur les questions lancinantes concernant la vie de la nation et de redéfinir son partenariat au sein de la mouvance Présidentielle.» Mieux, ils veulent que «le parti s’engage dans le sens d’organiser, dans les plus brefs délais, un congrès de dépassement pour créer une organisation de masse, plus attractive et combative, et échapper ainsi au chantage politico-administratif qui freine son développement».
«Macky doit se ressaisir avant qu’il ne soit trop tard…»
Dans un tout autre registre, les signataires du document exigent la mise en œuvre des ruptures annoncées, pour traduire en réalité le slogan «la Patrie avant le parti» qui apparaît de plus en plus «comme un attrape-nigauds». «Nous encourageons le Président à prendre à bras le corps les délestages intempestifs récurrents, les inondations en banlieue, la modernisation de l’agriculture et de l’artisanat seuls secteurs capables d’absorber une masse critique de chômeurs.»
Mais lui demande également «de se ressaisir avant qu’il ne soit trop tard, de refuser l’effet de cour, de détruire les fondements des tours et des citadelles dans lesquelles certains veulent l’enfermer déjà, pour l’éloigner de ceux qui veulent lui être utiles en lui disant la vérité sur la marche du pays.»