ALIOU SALL RECADRE L'ÉTAT ET TANCE LES SYNDICALISTES
Éducation et collectivités locales

Un atelier de concertation entre le secteur de l'éducation et de la formation et les collectivités locales a été organisé hier par le ministère de l'Éducation en partenariat avec l'Unesco. Cette rencontre de deux jours permettra de discuter de l'implication des collectivités locales dans le système éducatif.
"Je voudrai dire d'emblée que notre sentiment en tant qu'élus locaux c'est qu'au Sénégal, malgré le discours officiel qui prévaut depuis 1996, l'éducation n'est pas en réalité décentralisée puisque la planification de l'éducation globalement se fait au niveau de l'État et des services concentrés, mais n'est pas suffisamment partagé avec les collectivités locales", a signalé le président de l'Association des maires du Sénégal.
L'éducation n'est pas décentralisée parce qu'au niveau de la mise en œuvre des programmes des politiques et de la gestion même, il y a une implication des acteurs à la base à travers notamment des comités de gestion.
"Même si par ailleurs, dans les fonds de dotation, il est toujours prévu une partie du budget des collectivités locales pour le secteur de l'éducation et de la formation qui, jusqu'à cette année, est fait et planifié par le ministère des Collectivités locales. Les élus que nous sommes n'avons aucun choix sur l'orientation budgétaire et notamment sur les fonds de dotation".
En effet, Aliou Sall pense que beaucoup de maires ignorent la carte scolaire de leur collectivité locale. "Nous pensons d'abord que nous devons être impliqués dans la planification et pour cela nous souhaitons partager les connaissances parce que si nous ne connaissons pas le secteur, nous ne pouvons pas participer à la planification. Connaître le secteur c'est d'avoir la carte scolaire de la collectivité, ce qui n'est pas souvent le cas, mais beaucoup de maires ne connaissent pas le nombre d'établissement dans leurs collectivités locales", regrette-t-il.
"C'est disproportionné de ne pas aller à l'école parce que la plateforme revendicative n'a pas été satisfaite"
Par ailleurs, le maire de Guédiawaye a demandé aux enseignants de ne pas perturber l'ouverture des classes. "Je lance un appel parce que finalement malgré la part prépondérante du budget national alloué à l'éducation et à la formation, malgré l'engagement de tous les acteurs notamment des enseignants, cette rencontre n'a pas de sens, si les enseignants ne viennent pas et nous ne ferons que perdre du temps".
Pour le maire de Guédiawaye et frère du président de la République, il y a une disproportionnalité de la réaction des enseignants par rapport au niveau d'insatisfaction de leur plateforme revendicative. "C'est disproportionné de ne pas aller à l'école à l'ouverture des classes parce que les revendications n'ont pas été satisfaites. Nous sommes extrêmement préoccupés par les menaces qui pèsent sur l'ouverture des classes. Il faut être conscient des méfaits désastreux des grèves sur le système éducatif et sur le niveau des enfants", s'indigne Aliou Sall.