ALIOUNE NDAO CONTRE-ATTAQUE
PROCÈS DE KARIM WADE : CONSTITUATION DE L’ÉTAT COMME PARTIE CIVILE – ARRÊTS DE LA CEDEAO – MAISON D’ABDOULAYE WADE SISE AU POINT E…
Face à certaines exceptions soulevées par la défense, le procureur prés la Crei et son adjoint ont apporté la réplique. C’était le point final de la septième journée d’audience du procès de karim Wade, qui reprend lundi prochain.
Après la défense, parole à l’accusation. Le procès de Karim Wade, qui reprend lundi prochain, a été suspendu ce jeudi sur la contre-attaque du procureur de la Crei, Alioune Ndao, et son substitut, Antoine Diom. S’ils n’ont pas répondu à l’ensemble des exceptions de nullité soulevées par la défense, point par point, ils se sont focalisés sur quelques points essentiels : la procédure, les droits de l’accusé et la constitution de l’État.
C’est Antoine Diom qui ouvre le bal. Pour lui, les avocats de la défense se signalent par leurs contradictions. À preuve, le substitut du procureur cite l’avocate française de Karim Wade qui, selon Diom, avait souligné dans sa plaidoirie liminaire que ses confrères sont brouillons. Enfonçant le clou, il révèle que son compère français aurait de son côté déclaré, contrairement à ses collègues de la défense, que la Crei est légale mais pas compétente pour juger leur client.
À la suite du substitut, le procureur prend la parole. Sur le droit de se constituer partie civile que la défense dénie à l’État, Alioune Ndao renvoie Me Ciré Clédor Ly et Cie à 33 ans en arrière. Il rappelle qu’en 1981, pour la première affaire traitée par la Crei après son institution, l’État s’était constitué contre un certain Mamady Gassama.
Répondant à Me Borso Pouye, qui a fustigé que la maison d’Abdoulaye Wade, sise à Point E, ait été versé dans le patrimoine imputé par la Crei à Karim Wade, Alioune Ndao, railleur, lui a demandé de revoir ses notes. Le procureur affirme que jamais la maison en question n’a figuré dans les biens attribués à l’ancien ministre d’État.
À propos des interdictions de sortie du territoire qui frappe les mis en cause, Alioune Ndao estime qu’il n’y a aucune violation des droits de la défense. À l’en croire, le procureur spécial (lui en l’occurrence) qui, souligne-t-il, est officier de police judiciaire est bien habilité à interdire à tous les prévenus de quitter le territoire national. Du coup, il balaie d’un revers de manche l’arrêt de la Cedeao qui fustigé sa décision.
Au moment où le procureur bouclait sa plaidoirie et que le président s’apprêtait à suspendre la séance pour lundi prochain, un incident survient. Comme piqués par une mouche, des partisans de Karim Wade scandent «président, président… président» en direction du fils d’Abdoulaye Wade. Ordre est donné par le juge de procéder à leur arrestation. Chose faite. Deux d’entre eux sont appelés à la barre pour être interrogés par le président du tribunal. Certains avocats de Karim Wade se constituent pour les défendre. L’une des personnes mises en cause, une dame, fond en larmes. L’autre semble surpris.
Sans doute sensible à ces réactions qui fleure le regret, le juge Henri Grégoire Diop décide de passer l’éponge. Non sans leur faire remarquer que la prochaine fois, ils risquent de prendre deux ans. Avertissement valable pour l’ensemble du public de la salle 4 où se déroule le procès de Karim Wade et ses co-accusés depuis le 6 août.