AMATH DANSOKHO EN ROUE LIBRE
KARIM, IDY, MACKY, NIASSE, BIENS MAL ACQUIS...
La langue de bois n’est pas sa tasse de thé. En dépit de ses charges de ministre d’Etat, conseiller du président de la République, Amath Dansokho garde sa liberté de ton et touche du doigt les maux qui chahutent le quotidien des Sénégalais. Dans son mythique appartement de Fann Résidence, témoin de grandes décisions qui concernent la nation, où il nous reçoit en cette après-midi dominicale, la figure emblématique du Parti de l’indépendance et du travail (Pit) n’occulte aucune question qui agite le landerneau socio-politique. Au cours d’un échange à bâtons rompus, il dresse le bilan du Président Macky Sall à la tête du pays, fait le procès de Karim Wade, égratigne Idrissa Seck, prend la défense de Moustapha Niasse et plaide en faveur de son ami pour un mandat de cinq ans au perchoir de l’Assemblée nationale. Entretien !
L’As : Monsieur le ministre d’Etat, cela fait longtemps qu’on ne vous a pas entendu sur les questions qui agitent le pays. Pourquoi ce silence ?
Amath Dansokho : Ben, il faut travailler. J’ai des responsabilités auprès du président de la République qui m’accaparent beaucoup. A la maison comme à la Présidence, je travaille; je ne dors pas. Je ne crois pas qu’il y ait quelqu’un qui soit aussi sollicité que moi. Non pas que j’aie des responsabilités particulières ou importantes, mais parce que beaucoup de gens me sollicitent pour parler de leurs problèmes et de ce qui préoccupe le Sénégal. Je suis dans mon bureau dès 10 heures, au plus tard à 11 heures, et je n’en sors pas avant 17 heures. De ce point de vue-là, même mon diabète en souffre puisque mes horaires de soins et d’alimentation ne sont pas respectés scrupuleusement comme les médecins me l’ont prescrit. Quand je rentre ici à 17 heures, je trouve une dizaine, une quinzaine de personnes. Je reprends les audiences jusqu’à 1 heure du matin, sans compter les coups de fil. Je ne reçois pas moins de 200 coups de fil par jour; même à l’étranger. Evidemment, cela ne peut pas aller avec des bavardages.
Comment se passe la collaboration avec le Président Macky Sall ? Quel genre de Président est-il ? Est-il facile ou non de travailler avec lui, vous qui avez eu à collaborer avec Diouf et Wade?
Il n’y a pas de doute que c’est différent de ce que j’ai vécu avec les autres. Le Président Diouf était un homme remarquable qui avait le sens de l’Etat, qui n’était pas fatigant sous certains rapports. Il avait la tête sur les épaules, mais je dois dire qu’il était lent dans la décision, alors que le Sénégal avait besoin d’une gouvernance énergique. Surtout que les Sénégalais lui ont reproché d’avoir donné trop de pouvoirs à des gens de son entourage. Cela était probablement la déviation majeure qu’il a payée très cher.
Et le Président Abdoulaye Wade, il est étincelant, flamboyant, d’une activité intellectuelle phénoménale, rapide même dans la décision. Mais dans le même temps un peu kamikaze ; il l’était avec les Sénégalais mais aussi avec ses collègues chefs d’Etat. Il se considérait comme le Président de l’Afrique. Dès qu’il est arrivé, c’est cette ligne de conduite qu’il a adoptée. Dans le gouvernement, je ne suis pas resté longtemps avec lui, même si j’ai toujours cru que l’alternance politique passerait par ses mains.
Macky a connu un parcours fantastique. C’est un homme impressionnant. Il a une connaissance des dossiers qui est époustouflante. Voilà un homme qui passe toute la nuit à accorder des audiences et le lendemain il est frais. Je n’ai jamais vu un seul ministre connaître le dossier en examen autant que lui. Et tous les dossiers. Il est phénoménal.
Pourtant il est lent à décider.
Justement, il est lent parce que la complexité de la situation l’exige. Il n’y a pas un seul président de la République, depuis Senghor, qui ait rencontré des difficultés pareilles, une situation aussi chaotique.
Mais cette complexité de la situation, Macky le savait…
Il le savait sans doute. Mais il veut s’assurer (bien qu’on lui reproche certaines choses) de ne pas apparaître comme un monarque. A preuve, le conseil des ministres est vivant. Or, même sous Abdou Diouf, c’était des éloges à n’en plus finir : vous êtes le plus beau, le meilleur. Avec Abdoulaye Wade, n’en parlons même pas : lui c’est le roi carrément. Cependant jusqu’à présent, je n’ai pas encore l’impression que Macky prépare un culte pour sa personne, ni qu’il se considère comme une sommité de la science et du savoir. Autant il a une parfaite maîtrise des dossiers, autant il a la modestie de solliciter l’opinion des gens en conseil des ministres.
N’empêche un an après, le bilan est loin d’être fameux.
Les problèmes sont tels que quiconque dit qu’en l’espace d’un an il peut remettre le pays à l’endroit raconte des histoires. Ce n’est pas possible. Les problèmes sont profonds. Comme un orfèvre, Abdoulaye Wade a créé une situation pour que personne, en dehors du schéma qu’il a arrêté, n’ait le temps de gouverner le Sénégal. Il l’a dit non ? Le Président Macky Sall travaille justement à trouver des solutions afin de remettre le pays sur les rails.
Selon vous, comment cela peut être possible ?
Ce sera possible si les Sénégalais comprennent que ce n’est pas possible d’aller au pas de charge. L’université que vous voyez, c’est Wade qui a créé la crise qui la plombe. Les problèmes de l’université découlent de l’affaire Balla Gaye qui a été assassiné par le régime d’alors. Lorsqu’est partie la balle qui a tué l’étudiant Balla Gaye, il y avait un véhicule de type 4X4 qui était là ; la voiture est immédiatement partie après. On n’a jamais évoqué la question de cette 4X4 au cours du procès. A qui appartenait cette voiture ?
Justement à qui appartenait-elle ?
Je ne le dirai pas, mais je le sais. L’assassin se trouvait dans la 4X4. Les étudiants qui étaient témoins ont été immédiatement exfiltrés. On leur a donné des bourses faramineuses pour aller à l’étranger. Nos magistrats n’ont même pas demandé qu’on les interroge. Evidemment, Wade a sorti l’argent et payé la famille, comme il l’a fait avec la famille de Me Babacar Sèye. Pour calmer les étudiants qui étaient en transes à cause de cette affaire, il a donné la bourse à tout le monde. C’est comme cela que le désordre est venu à l’université.
Dans ce cas, pourquoi ne pas rouvrir le procès de l’affaire Balla Gaye ?
J’en parle toujours. Je demande quel est le véhicule qui était là ? A quel ministère précisément il appartenait ?
Vous indexez le Pds d’être à l’origine de la mort de Balla Gaye. Qu’est-ce qu’il y gagne ?
Il a gagné ce que Wade m’a dit au lendemain de l’agression de Talla Sylla lorsqu’il a interdit la manifestation qu’on devait organiser. Il m’a dit : «j’ai interdit la manifestation parce que vous aviez recruté 200 jeunes pour provoquer le chaos à Dakar». Je lui ai demandé où cette décision a été prise, puisque c’est dans mon salon qu’on se réunit et que je ne suis pas au courant. Il m’a dit : «si vous manifestez, il y aura des morts». Je le regarde fixement. Il me dit : «il y aura des morts mais ce n’est pas moi qui vais donner l’ordre de tuer ; il y aura des morts et la population va oublier». Voilà sa philosophie. Quand des gens sont morts à la Place de l’Obélisque, il dit que c’est une brise.
En quelques mots, quel est le bilan que vous faites des quatorze mois que Macky Sall a passés à la tête du pays.
Dans le domaine du pouvoir d’achat des Sénégalais, des efforts ont été faits. On a réduit les prix des denrées de première nécessité. Ce ne sont pas des choses énormes ; c’est insuffisant au regard des besoins et de leur immensité. Des mesures sont en train d’être prises pour soulager les populations. Macky Sall est très soucieux des pulsions populaires, mais les moyens sont très limités. Les choses pour lesquelles certains responsables de l’ancien régime sont poursuivis ne sont pas de la légende. Eux-mêmes ne disent pas que c’est de l’invention. Ils n’ont jamais dit : «nous n’avons pas pris». Ce qu’ils disent, c’est pourquoi nous et pas les autres ; nous ne sommes pas les seuls.
Selon vous, qu’est-ce qui n’a pas trop marché ?
A mon avis, il faut qu’on recense les problèmes dont se plaignent les populations. Elles savent de quoi elles souffrent. Il n’y a pas de moyens pour régler, mais il faut écouter. Là où nous pouvons faire des choses qui les rassurent, il faut les faire. Toutes les mesures prises par le pouvoir par exemple la lutte contre la corruption, vont donner des résultats. Elles vont nous permettre de regagner la confiance des bailleurs de fonds (Banque mondiale, Fmi et Union européenne). Aujourd’hui, Macky Sall a une cote sur le plan international qui nous permet d’espérer obtenir les financements d’un certain nombre de projets majeurs qui vont débloquer la situation. Je ne sais pas à quelles conditions les bailleurs vont financer. Macky jouit d’un préjugé favorable, sur la base de ce qu’il a fait.
Revenons sur le bilan. Est-ce que vous donnez raison à Idrissa Seck qui dit que les choses n’ont pas bougé ?
Je ne suis pas d’accord avec Idrissa Seck. Il le dit parce qu’il n’est pas au pouvoir. Il tient des arguments polémiques, ça ne va pas plus loin. Idrissa Seck fait des incantations, car il sait pertinemment que ce n’est pas possible. Nous n’avons pas besoin d’incantation. Tous ces gens qui vocifèrent ne peuvent pas régler les problèmes du pays en un an. Quiconque promet de redresser le Sénégal en un laps de temps est un charlatan. C’est calmement qu’on pourra redresser le pays qui est en lambeaux.
Avez-vous tenté de le rapprocher de Macky Sall suite à ses sorties virulentes contre le régime?
Je ne l’ai pas encore vu. Je ne pense pas du tout que sa ligne de conduite soit une démarche productive. Il a beaucoup de talent, mais son attitude ne peut pas prospérer.
Vous connaissez très bien Idrissa Seck, vous auriez pu lui parler. Pourquoi il se comporte comme cela ?
Idy, lui son problème principal c’est le Pds. Cela ne date pas de maintenant. Il considère que c’est sa propriété. Qu’il en est l’actionnaire majoritaire. Sur les 100 actions, les 80 lui appartiennent. Il n’a jamais renoncé à reconquérir le Pds. Je ne suis pas sûr que dans sa position actuelle cette préoccupation ne joue pas. Avant même l’élection présidentielle, ses relations avec Macky étaient très tendues. A la Place de l’Obélisque, on a assisté à des affrontements entre leurs partisans. C’est par la grâce de Dieu que le pire a été évité ; des choses trop graves ont failli se produire là-bas, tellement c’était hostile et violent. Macky a fait le travail pour se faire élire, lui (Idrissa Seck) n’a pas fait de campagne. Macky a gagné, mais Idy croit que c’est sa place que ce dernier a prise. Pour Idrissa, Macky est un imposteur. A la suite de cela, il y a eu une accalmie. Considérant que Macky est dans les difficultés parce qu’incapable de satisfaire la demande sociale, il pense qu’il faut en profiter pour le remettre à sa place et s’ouvrir les portes du Palais.
Vous avez des relations teintées d’admiration avec la famille de Wade. Que pensez-vous de l’incarcération de Karim Wade ?
Que Karim nous remette notre argent ! Et tout le monde aura la paix. En 2008, alors que j’étais en convalescence à Saly, un responsable des services de renseignements français est venu me voir. C’était un samedi. Il m’a dit : «nos services ont établi à la suite d’informations que Karim Wade possède 1300 milliards F Cfa identifiés en France, son père 700 milliards». Ce n’est pas une invention parce que le personnage qui m’a fait cette confidence devant témoin est là. Je ne lui ai pas demandé, c’est lui qui est venu me trouver et me l’a confié. (…). Ces accusations sont fondées parce qu’ils (Wade et son fils Karim) ne prenaient pas à la pelle. A partir de 2008, ils prenaient plutôt à la pelle mécanique, ils ne s’en cachaient pas.
Karim Wade mérite donc ce qui lui est arrivé…
Là-bas (Ndlr : la prison), c’est tout à fait mérité. Cependant, je ne lui souhaite pas d’y rester longtemps. Mais qu’il remette l’argent au pays. Quand il (Me Abdoulaye Wade) a voulu faire de Karim son successeur, j’ai dit que si un malheur arrive à Karim dans cette aventure, je porterai plainte contre lui pour incitation à un crime. Je ne veux de mal à personne, mais que l’argent pris à l’Etat soit remboursé ! Je vous assure que cela va les grandir. Le jour où ils rendront l’argent, j’irai leur rendre visite à chacun dans son domicile pour les féliciter pour cette action hautement patriotique. Je ne suis pas dans une guerre de religion, parce que vous conviendrez avec moi que je n’ai jamais dit que l’autoroute construite par Wade est mauvaise. Je n’ai jamais dit qu’il ne fallait pas réaliser des routes sur la corniche. Personne ne m’a jamais entendu dire que Abdoulaye Wade n’a rien fait. Ce que je récuse, c’est la disproportion entre les moyens dépensés et le travail qui a été fait.
Ce qui signifie qu’à l’heure actuelle, vous n’irez pas leur rendre visite à Rebeuss…
Pourquoi pas ? Ce n’est pas exclu. Karim est venu me voir à Paris quand j’étais malade ; il est venu ici aussi à Fann Résidence. Les enfants de Wade, surtout Sindiély, ont à mon égard une attitude extraordinaire. Il nous est arrivé de voyager dans le même vol et une fois à Paris, elle prenait elle-même mes bagages pour les sortir, attendait que je sorte et me disait : «Tonton, maintenant on va se séparer». Dans le train, de la gare de Lyon à Genève, elle s’asseyait à mes côtés et nous bavardions jusqu’à Genève.
Avec Wade-lui même, comment cela se passe actuellement entre vous deux ?
Je n’ai aucun rapport avec lui. Je ne fais aucune guerre de religion. Ma posture est de trouver des solutions aux problèmes que notre pays a rencontrés.
Selon vous, Wade mériterait-il d’être à la place de Karim et d’être jugé ? Ne faudrait-il pas abroger l’impunité des chefs d’Etat ?
Excellente question ! Il faudrait en discuter et voir comment lever cette impunité. L’impunité des chefs d’Etat ne doit plus prévaloir. Justement, c’est ce qui fait la complexité de notre situation dans le continent africain. Vous croyez que le tribunal de la Cedeao a été installé sans obstacle ? Les chefs d’Etat n’en veulent pas parce qu’ils sont pour la plupart corrompus. Aussi, prennent-ils des dispositions pour qu’on ne règle le problème du Sénégal que sur cette base. Parce que les ¾ d’entre eux sont en situation d’être poursuivis.
Le Président Macky Sall ne court-il pas les mêmes risques que Wade, compte tenu de l’implication fortement décriée de sa famille dans la gestion des affaires de l’Etat ?
Je n’ai aucune preuve matérielle de cette situation parce que pendant que tout cela se passait j’étais la plupart du temps à l’hôpital. Toutefois, je vous ai dit que Macky doit prendre en compte les récriminations des populations sous ce rapport. Il y a beaucoup de choses qu’on avait décidé de changer avec les Assises nationales. C’est vrai qu’il n’y a pas de changement. De ce point de vue, je pense qu’il faut écouter la population.
L’une des récriminations qu’on formule de plus en plus à son endroit, c’est l’implication de plus en plus grande de sa femme dans les nominations, dans la gestion des affaires du pays. Votre commentaire ?
En ce qui me concerne, un membre de sa famille n’est jamais venu me dire quelque chose concernant la marche de l’Etat. Maintenant, c’est une rumeur persistante. Une rumeur de cette nature, il faut vérifier si elle existe. Si elle est avérée, il faut y mettre un terme parce que les Sénégalais n’en veulent pas, ils ne l’acceptent pas. C’est une leçon qui s’adresse à tout le monde.
Il y a aussi des récriminations relatives aux questions de bonne gouvernance avec l’attribution de gré à gré de certains marchés publics…
(Il coupe) D’après ce qu’on m’a dit, ces marchés de gré à gré concernent le centre de conférence de la Francophonie et le building administratif. La Francophonie étant prévue dans quelques mois, il fallait trouver une entreprise capable de réaliser l’infrastructure. Je suis pour la préférence nationale. Mais à mon avis, nous n’avons pas une seule société capable de faire un tel travail. Or, une entreprise collective de plusieurs Etats peut construire ce centre. C’est un équipement majeur pour le pays. D’après ce qu’on m’a dit, il y a des gens qui ont des moyens techniques de construire ce centre de conférence dans les délais requis, parce qu’ils l’ont fait ailleurs. Le building aussi constitue une infrastructure majeure de notre Etat. Qui peut le réaliser ici ?
Il y a trois ans, vous décidiez de quitter la tête du Pit, mais on assiste à une vraie fausse retraite. Maguette Thiam, votre successeur à la tête du Pit, on ne l’entend guère. A quand la retraite de Dansokho de la vie politique sénégalaise ?
Personne n’interdit à Maguette Thiam de parler. Je ne dirige pas le Pit. Je n’aurais pas quitté le parti si c’était pour le diriger. La direction du parti est là, elle est élue, elle a fait de moi le président du parti ; je ne l’ai jamais demandé. Comme je n’ai jamais demandé à être le secrétaire général du parti. Je n’ai jamais demandé à occuper un poste de pouvoir, même dans mon parti. Ce sont les gens qui me choisissent, parfois à mon insu et contre ma volonté.
Compte tenu de votre santé fragile, ne pensez-vous pas que vous devriez vous astreindre à un certain repos et conseiller le président de la République à distance?
Ce sont les gens qui m’astreignent. Même si je suis dans ma maison, ils m’astreignent ; c’est comme cela. Nous sommes sollicité par les populations. Macky Sall a souhaité que je sois son conseiller, je l’aurais refusé que les Sénégalais me l’auraient reproché. C’est lui qui m’a demandé de siéger en conseil des ministres, le décret est là.
Le reproche qu’on vous fait, c’est que finalement les hommes politiques ne veulent pas d’alternance à la tête de leur parti ; ils n’aiment que le pouvoir et les honneurs…
(Il coupe) Quels honneurs ? Je sais que si le président de la République a insisté pour que je sois à côté de lui, il y a des raisons. Il n’est pas le seul à me réclamer à ses côtés. Je n’exagère rien, mais les gens me font confiance dans ce pays. C’est parce qu’ils ne m’ont jamais vu en train de jouer avec eux.
A l’Assemblée nationale, le mandat du Président Moustapha Niasse fait l’objet de débat. Certains pensent qu’il faut le laisser à cinq ans, alors que les responsables de l’Apr veulent qu’il reste à un an. Quelle est votre position ?
Le mandat du président de l’Assemblée nationale doit être ramené à cinq ans. On sait dans quelles circonstances ce mandat a été ramené à un an ; c’était scandaleux. C’était une mesure arbitraire, purement politicienne. Je pense que Moustapha Niasse doit rester cinq ans au perchoir, parce qu’il fait du bon travail. A ce que je sache, il n’a pas fait du mauvais travail.
Même s’il a augmenté de 150.000 F Cfa le salaire des députés ?
(Il s’esclaffe de rire pendant quelques secondes). Ça c’est leur budget. Les mesures qu’ils ont prises d’assainissement des finances de l’Assemblée nationale permettent, sans un recours quelconque au budget national, d’assurer les conditions de travail normales aux députés.