AMNESTY INTERNATIONAL SORT SES PREUVES CONTRE LE SÉNÉGAL
RAPPORT SUR LA TORTURE
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D’après Amnesty international, le Sénégal fait partie des pays où la torture reste un phénomène endémique. D’après l’organisation internationale, le Sénégal est dans un lot de 8 pays où dans les centres de détention, des détenus sont roués de coups, attachés dans des conditions douloureuses ou soumis à des sévices sexuels pour leur extirper des aveux.
Trente (30) ans après l’adoption de la Convention contre la torture par les Nations Unies en 1984, la torture reste un phénomène endémique et encore peu pénalisée en Afrique. Pour la célébration de ces 30 ans, Amnesty International a fait l’état des lieux de la torture dans le monde. L’Afrique demeure, d’après le document, un continent dans lequel cette pratique contraire au respect de la dignité de la personne humaine est très usitée.
Notre pays ne fait pas exception. Plus encore, il est cité dans un groupe de 8 pays où la torture est très présente dans les prisons et centres de détention.
ÇA TORTURE DANS NOS PRISONS
Le document d’Amnesty International a relevé que dans les prisons et centres de détention de notre pays, la torture est régulièrement appliquée pour extorquer des «aveux» aux détenus. Ainsi, il est mentionné que «les détenus sont roués de coups, attachés dans des positions douloureuses, exposés à des conditions atmosphériques extrêmes, suspendus au plafond ou soumis à des sévices sexuels». Notre pays qui utilise» ces pratiques peu orthodoxes est au banc des accusés en compagnie de l’Ethiopie, de la Gambie, du Kenya, du Mali, du Nigeria, du Soudan ou encore de la Zimbabwe.
Face à l’ampleur de ce phénomène, il est à déplorer aussi que seuls 10 pays africains se sont dotés de lois interdisant la torture alors que la charte africaine des droits de l’homme et des peuples a été ratifiée par tous les Etats membres de l’Union africaine, sauf un.
Compte tenu de cela, Netsanet Belay, directeur des recherches et des actions de plaidoyer pour l’Afrique d’Amnesty international constate pour le regretter que «les gouvernements africains n’ont toujours pas pris la mesure du problème et à plus forte raison n’ont pas commencé à s’y attaquer».
Amnesty International constate de ce fait, dans un document dont nous avons copie, que la torture reste un problème dans au moins 24 pays d’Afrique subsaharienne. Etant par nature une pratique qui ne se montre pas, il est probable, estime l’organisation, que le nombre de pays africains affectés soit beaucoup plus élevé.
D’après le document de lancement de la campagne mondiale contre la torture, dans un certain nombre de pays, le recours à la torture et à d’autres traitement cruels, inhumains ou dégradants constitue une pratique habituelle et acceptée par beaucoup comme étant une réponse légitime, face à une criminalité violente et élevée.
Dans cette veine, selon une enquête mené au niveau mondial par le cabinet Globescen, 44% des personnes interrogées (dans 21 pays situés sur les cinq continents) craignent d'être torturées en cas d'arrestation par les forces de sécurité de leur pays.
CAMPAGNE MONDIALE CONTRE LA TORTURE LE 13 MAI
Pour mettre fin à la torture, en plus de la campagne mondiale prévue le 12 mai, A.I appelle tous les gouvernements africains à prendre immédiatement des mesures pour faire de la torture un crime sanctionné par la loi. L'organisation demande en outre aux gouvernements de mettre en oeuvre des mécanismes de protection destinés à empêcher que des personnes ne soient torturées. Ces gouvernements doivent notamment veiller à ce que les détenus fassent l'objet d'examens médicaux satisfaisants et aient accès à un avocat dans les meilleurs délais. Ils doivent faire en sorte que les lieux de détention soient inspectés par des organismes indépendants, que les allégations de torture donnent lieu à des enquêtes et que les suspects fassent l'objet de poursuites.