APRÈS UN CHIFFRE D’AFFAIRE DE 184 MILLIARDS EN 2011, L’USINE ARRÊTÉE POUR 50 000 FCFA
LES ICS AU BORD DU GOUFFRE

Les partenaires sociaux des Industries Chimiques du Sénégal (Ics) ont peint un tableau très sombre de leur outil de travail. Ils ont affirmé en choeur que «c’est inacceptable qu’une usine qui a fait un chiffre d’affaires de 184 milliards de Fcfa soit arrêtée pour 50.000 Fcfa, par manque de roulement». Ils indexent une mauvaise gestion de l’actionnaire majoritaire et interpellent l’Etat pour qu’il reprenne sa suprématie dans le capital.
Jadis fleuron de l’industrie sénégalaise, les Industries Chimiques du Sénégal (Ics) font cap vers le gouffre. La preuve par cette révélation faite par les syndicalistes :«après un chiffre d’affaires de 184 milliards de Fcfa, l’usine est arrêtée pour 50.000 Fcfa, par manque de roulement». Selon Ousmane Ndiaye, Secrétaire Général du syndicat de base du site minier, même la matière première manque. Pire, l’usine n’est même pas à 60% de sa capacité. En temps normal, elle peut faire 660.000 tonnes d’acide avec 2 millions de tonnes de roches alors que ces derniers temps, c’est à peine que les deux usines font 1,3 million de tonnes de roches. Pire, déclare Ousmane Ndiaye, l’usine tourne au ralenti par manque de carburant, de matière première, de pièces de rechange.
L’Institut de Prévoyance Maladie ne fonctionne presque plus, les travailleurs restent deux mois sans pouvoir se soigner. Les machines manquent pour travailler avec le personnel professionnel de base. Pendant ce temps, les Indiens sont venus avec une soixantaine de cadres qui coûtent plus de 2 milliards de Fcfa par année à l’entreprise.
La verite sur la panne de chaudiere de 2013
D’après les syndicalistes, la direction de l’entreprise avait convoqué l’argument de la panne de chaudière pour expliquer les difficultés de 2013. Selon Cheikh Tidiane Diène, secrétaire général du collège des délégués du site «Chimie», cette panne n’était en réalité qu’un alibi pour justifier une situation qui découle en réalité d’une mauvaise gestion. En effet, il affirme que la panne de chaudière est intervenue le 18 janvier 2013 alors qu’un arrêt était prévu le 22 janvier 2013, par manque de soufre.
D’ailleurs, dit-il, la chaudière a été dépannée et a redémarré le 28 juillet pour ensuite être arrêtée six mois plus tard, c’est-à-dire le 6 novembre, par manque de souffre toujours. Pour Ousmane Ndiaye du site minier, la situation difficile s’explique seulement par le fait que l’entreprise ne vend pas très bien parce que ne produisant pas très bien, car n’ayant pas les coudées franches en terme de capacité de production.
Pour sauver ce fleuron, dit-il, il est impératif que l’Etat du Sénégal assume ses responsabilités, pour reprendre sa suprématie dans le capital. «La balle est dans le camp de l’Etat. Qu’il sache que les jours à venir, il n’est pas exclu que nous déployions des actions pour le mettre devant ses responsabilités », conclut-il.