MULTIPLE PHOTOSARRIVÉE AU NIGERIA DE 620 RÉFUGIÉS EXPULSES DU CAMEROUN
Kano (Nigeria), 1 août 2015 (AFP) - Quelque 620 réfugiés nigérians expulsés du Cameroun, où ils avaient fui les violences du groupe islamiste Boko Haram, ont été accueillis samedi au Nigeria, a indiqué un responsable des services de secours nigérians.
La "rafle" d'"environ 2.500 Nigérians illégaux" au poste-frontière de Kousseri, dans la région de l'Extrême-Nord du Cameroun, avait été révélée vendredi par l'Oeil du Sahel, un hebdomadaire régional. Une source proche des autorités régionales avait confirmé à l'AFP que "plus de 2.000 Nigérians en situation irrégulière avaient été "expulsés de Kousseri" sans donner plus de précisions.
"Nous avons reçu ce matin un premier contingent de 620 réfugiés nigérians expulsés du Cameroun", a déclaré samedi à l'AFP Mohammed Kanar, le coordinateur de l'Agence nationale de secours nigérians (NEMA) pour le Nord-est.
"Ils font partie des milliers de Nigérians ayant traversé la frontière vers le Cameroun pour fuir les violences de Boko Haram", a-t-il précisé. "Ils sont emmenés dans des camions après avoir passé des contrôles à la frontière pour établir leur identité et s'assurer qu'aucun insurgé (...) ne se trouve parmi eux", a-t-il poursuivi.
"Les responsables de l'immigration à la frontière nous ont conseillé de prévoir d'accueillir encore d'autres gens, d'autres déportés étant actuellement en train d'être contrôlés", a déclaré M. Kanar.
Sans être en mesure de donner un chiffre précis, il a évoqué "un très grand nombre" de personnes à venir. Ces expulsions "sont clairement une conséquence de l'intensification des activités des insurgés (islamistes) au Cameroun", a-t-il estimé.
Entre le 12 et le 25 juillet, la région de l'Extrême-nord du Cameroun, frontalière des fiefs nigérians de Boko Haram, a été visée par trois attentats-suicides - dont deux dans la capitale régionale, Maroua - ayant fait au moins 44 morts.
Le poste-frontière camerounais de Kousseri occupe une position stratégique, un simple pont le séparant de la capitale tchadienne N'Djamena, également frappée à deux reprises par des attentats-suicides depuis le mois de juin.
"Le mois dernier, nous avons reçu plus de 600 réfugiés nigérians expulsés du Tchad et du Cameroun", installés dans un camps de Maiduguri, la capitale de l'État de Borno, dans le nord-est du Nigeria, a spécifié M. Kanar.
L'insurrection de Boko Haram ensanglante depuis 2009 le Nigeria, où elle a fait plus de 15.000 morts. Ces deux derniers mois, une nouvelle vague de violence a déjà fait plus de 800 morts dans le nord-est du pays.