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Les pannes sexuelles sont monnaie courante dans de nombreux couples. Le stress, certaines maladies comme le diabète et l’hypertension, y sont pour quelque chose. Pour l’honneur du couple, les hommes et les femmes font souvent recours à un cocktail explosif d’aphrodisiaques.
Heure de coucher du soleil. Nous sommes au pied du Monument de la renaissance Africaine sis à Ouakam. Des couples assis sur les bancs se tiennent par la main, d’autres discutent tendrement. A leur côté, des sportifs s’entraînent, des enfants sautillent au grand bonheur de leurs parents.
D’autres profitent de la belle vue qui s’offre sur l’océan atlantique. De loin, on contemple le phare de Ngor. L’endroit se prête à parler de romance et d’amour. Un couple attire notre attention. L’homme la quarantaine, teint noir, grande taille, fait visiter la place à sa copine, une adolescente au teint clair.
Quel aphrodisiaque utilisez-vous ? La jeune dame, visiblement gênée par une telle question, s’éloigne en déclarant : « aphrodisiaque ? ». « Vous les journalistes, vous parlez vraiment de tout. Mane mome (moi, NDLR) je me sauve, je vous laisse discuter ».
Après un moment d’hésitation, l’homme consent à se confesser : « Mon aphrodisiaque à moi, c’est le gingembre tout simplement, car je n’ai aucun problème de santé. Elle, a ses propres astuces mais que je n’apprécie pas trop, je préfère qu’elle soit naturelle ». Il n’en dira pas plus.
Non loin de lui, un quinquagénaire en blouson bleu a fini de s’entraîner. Assis sur les escaliers, il raconte tout essoufflé : « Quand j’ai commencé à avoir des difficultés à maintenir une érection bien rigide durant un rapport complet, j’avais perdu goût à la vie, car je pensais que c’était lié à l’hypertension dont je souffre depuis plusieurs années. J’ai donc consulté mon médecin, poursuit-il, Il m’a tout de suite prescrit du Viagra. Et le résultat est satisfaisant, Dieu merci ».
Ayant vécu ce même problème de dysfonctionnement érectile, Modou Fall, 35 ans, a eu à recourir à la pharmacopée traditionnelle. « Le Rénu king (racines médicinales) ma redonné ma virilité. J’en ai constamment car je suis polygame. Par conséquent, je suis dans l’obligation de les satisfaire toutes ». Il ajoute : « Ces racines sont vraiment extraordinaires, je me ravitaille au marché Tilène à 700 Cfa le sachet ».
Autre personne qui allie les deux médecines, cet homme rencontré devant la brioche dorée : « Le jour ou j’ai retrouvé ma libido, je ne savais pas si c’était les aphrodisiaques de la pharmacie ou ceux des tradipraticiens qui m’ont soigné. J’utilisais les deux médecines. Ce qui compte c’est que j’aie retrouvé mon honneur », explique-t-il.
Si les hommes ont recours aux produits aphrodisiaques pour réparer certaines ‘’pannes’’, la plupart des femmes les utilisent pour fidéliser leur conjoint. « Ce sont les aphrodisiaques qui pimentent le couple, j’en utilise constamment pour l’envoyer au septième ciel.
La routine tue le couple et à chaque aphrodisiaque ses effets », témoigne Marième Sy, 29 ans, bébé sur le dos. Elle ajoute : « Quand j’ai compris ces choses grâce à une copine, il était trop tard car j’avais déjà une coépouse. Par ignorance, on a récupéré mon mari, mais j’essaie quant même de me rattraper. Mon tour est maintenant plus pimenté ».
Par contre, cette vendeuse de poisson n’a pas cette chance. Elle explique son infortune. « Je suis allergique aux Saf safal, cela me donne des infections vaginales, je ne suis vraiment pas chanceuse. A chaque fois que j’en achète je le paie très cher. S’ensuivent des ordonnances à n’en plus finir... Je me limite à l’encens et aux pagnes érotiques ».
Même son de cloche chez Khoudia Fall, enseignante : « Je n’ai pas besoin d’aphrodisiaque ; j’ai mes propres astuces pour assurer. Je ne peux pas me permettre d’insérer des trucs en moi ou de prendre quoi que ce soit ». Elle ajoute, l’air ferme : « J’ai tout un arsenal de séduction qui ne nécessite pas ces trucs : Encens, perles, belles nuisettes, parfums, suffisent largement ».
Lui emboitant le pas, Antia Coly, restauratrice, déclare ne pas trop aimer les aphrodisiaques. « Je préfère les pastilles ou les feuilles de menthe, c’est plus simple, accessible et sans danger », raconte-t-elle.