Au Sénégal, 2.500 sages-femmes sont en chômage
Au Sénégal, les écoles de formation mettent annuellement sur le marché du travail 300 sages-femmes qui peinent à trouver un emploi. L’Etat est invité à recruter ces sages-femmes, dont 2.500 sont au chômage.
Le Sénégal a célébré, samedi dernier, la Journée internationale de la sage-femme. Le thème choisi cette année est : « Aujourd’hui plus que jamais, le monde a besoin de sages-femmes. Les sages-femmes sauvent des vies ». Lors d’un panel organisé par l’Association nationale des sages-femmes d’Etat du Sénégal et le Fonds des Nations unies pour la population au Sénégal, il a été noté que les structures de santé du pays souffrent d’un manque criant de sages-femmes.
La vaste région de Matam n’en dispose que 20. « Ce qui représente un ratio d’une sage-femme pour 7.000 femmes en âge de procréation », a regretté la présidente de l’association, Marième Fall. Le Pr. Jean Charles Moreau, chef de la maternité de l’hôpital Le Dantec, a révélé que 2.500 sages-femmes chôment au Sénégal. Il a demandé au gouvernement de les recruter. Car les écoles de formation mettent, chaque année, 300 sages-femmes sur le marché du travail. Selon Mme Fall, « il y a un manque de volonté politique du gouvernement dans le recrutement des sages-femmes ». Elle a affirmé que ces dernières ne refusent pas d’aller travailler dans les zones reculées. Cependant, elles souhaiteraient exercer dans de bonnes conditions et avoir le minimum pour survivre.
Le représentant de l’Unfpa au Sénégal, Faustin Yao, en rappelant les normes de l’Oms, a indiqué qu’il faut au moins 6 sages-femmes pour 1.000 naissances vivantes afin d’assurer une couverture complète et une assistance de qualité. Il a soutenu que, malgré les efforts déployés par le gouvernement dans la lutte contre la mortalité maternelle et néonatale, le Sénégal n’a qu’un ratio de 2 sages-femmes pour 1.000 naissances, soit un déficit de plus de 50 %. Faustin Yao a regretté le chômage des sages-femmes alors que le besoin existe, non sans inviter l’Etat à en recruter davantage. Il a souligné qu’au niveau mondial, les décès de 300.000 femmes et 3 millions de nouveau-nés peuvent être évités grâce à la disponibilité des sages-femmes dotées de plus de capacités techniques.