AU SÉNÉGAL 450.000 ENFANTS SONT ASTREINTS À DES TRAVAUX DANGEREUX
JOURNEE MONDIALE CONTRE LE TRAVAIL DES ENFANTS
Le représentant du comité d’organisation de la journée de lutte contre le travail des enfants, Cheikh Fall, par ailleurs président du comité intersyndical de lutte contre les pires formes de travail des enfants préconise, pour éradiquer le phénomène, une mise en œuvre du plan cadre national de prévention et d’élimination du travail des enfants validé depuis 2012. Il s’exprimait lors du lancement de la journée mondiale contre le travail des enfants.
A l’instar de la communauté internationale, le Sénégal a célébré hier la journée mondiale contre le travail des enfants. A cette occasion, un panel de sensibilisation et de plaidoyer sur le thème « étendre la protection sociale : éliminer le travail des enfants », a été organisé dans les locaux du Cnes.
Selon le représentant de l’équipe d’appui technique de l’Oit au travail décent, Ariel Pino, les dernières estimations de l’Organisation internationale du travail sur le travail des enfants montrent que 168 millions d’enfants travaillent dans le monde dont 85 millions d’entre eux exercent des activités dangereuses. Toutefois, précise M. Pino, le travail des enfants
a reculé d’un tiers et le progrès s’accélère. «Entre 2008 et 2012 leur nombre est passé de 215 à 168 millions alors que celui des enfants effectuant des travaux dangereux a reculé de 115 à 85 », signale-t-il.
Cette année, fait savoir M. Pino, la journée mondiale contre de travail des enfants attire l’attention sur le rôle de la protection sociale pour tenir les enfants à l’écart du travail et pour les en retirer.
« La protection sociale est un droit de l’homme qui permet d’accéder à l’éducation, à la santé, à l’alimentation et joue un rôle essentiel dans la lutte contre le travail des enfants », dit- il.
Au Sénégal, indique le représentant du comité d’organisation de journée de lutte contre le travail des enfants, Cheikh Fall, des enquêtes de 2005 ont montré que 1.338.515 enfants âgés de 5 à 17 ans sont actifs et que parmi eux, il y a 450.000 qui sont astreints aux travaux dangereux.
«En plus, il y a une frange importante de la population active qui est privée de services sociaux de base. Ces derniers n’ont accès ni à l’école ni aux soins de santé ni à l’état-civil », informe-t-il.
Toutefois, précise M. Fall, le Sénégal a fait des efforts considérables avec la mise en place du plan cadre national de prévention et d’élimination du travail des enfants validé depuis 2012. Mais il déplore le fait que ce document politique et de référence qui permet de lutter contre le travail des enfants ne soit pas jusqu’à présent mis en ouvre.
« La lutte contre le travail des enfants est multidimensionnelle. Ni l’Etat ni les Ong, encore moins les acteurs de la société civile et les travailleurs ne peuvent à eux seuls faire ce travail. Il faut nécessairement un cadre qui permet d’avoir une synergie des acteurs et une formalisation », souligne-t-il.
Le secrétaire général du ministère de Fonction publique, Mamadou Sow, indique que la journée mondiale contre le travail des enfants offre l’occasion de faire le bilan sur le chemin parcouru dans le cadre de l’élimination du travail des enfants, mais aussi de sensibiliser davantage les communautés et les pouvoirs publics sur la nécessité d’une prise de conscience de la situation des enfants soumis au travail.