"AUCUNE RAISON POLITICIENNE NE SAURAIT AUTORISER LA MISE EN PÉRIL DES INTÉRÊTS DE NOTRE PAYS"
MOR NGOM SUR LES MÉNACES DE SABOTAGE DU SOMMET DE LA FRANCOPHONIE À DAKAR
C’est une sévère mise en garde que Mor Ngom, ministre-conseiller personnel du chef de l’Etat, a faite, hier, à l’endroit de tous ceux qui seraient tentés de vouloir saboter le XVe Sommet de la Francophonie prévu à Dakar. Le maire de Ndangalma et membre de l’instance dirigeante de l’Apr se prononce aussi sur d’autres sujets. Entretien.
Il est fait cas de velléités de sabotage du XV sommet de la Francophonie que le Sénégal va abriter les 29 et 30 novembre prochain. Comment réagissez-vous ?
Il est absolument clair, que l'objectif visé est de créer, par une campagne médiatique, les conditions d'un échec de cette grande rencontre internationale. Incontestablement, il s'agit là d'une attitude antipatriotique qui tente de fragiliser les positions internationales du Sénégal que nous avons rétablies avec de grands efforts. Oui, nous avons appris qu'un groupuscule constitué des résidus de l'ancien régime, de politiciens d'un autre âge et de valets jouant aux apprentis-sorciers, verse dans la menace pour saboter la tenue du XVe Sommet de la Francophonie. Cette menace, à la limite puérile, témoigne, si besoin en était, de la volonté des vaincus du 25 mars 2012 de tout faire, quitte à mettre le pays à feu et à sang, pour restaurer leur paradis perdu à jamais. C'est, donc, pour vous dire que nous comprenons bien les profondes motivations de ces destructeurs d'un nouveau type, drapés d'un manteau faussement politique. J'ai la certitude que l'Etat de droit saura faire face et que force restera à la loi. Pensez-vous que nos compatriotes puissent cautionner que 77 pays se réunissent chez nous et que des plaisantins s'évertuent à proférer des menaces de mauvais goût ? Non. Aucune raison politicienne ne saurait autoriser la mise en péril des intérêts de notre pays. De toute façon, l'Etat fera face et vous verrez qu'il ne se passera rien, et que le XVe Sommet se déroulera bien, très bien même, à Dakar.
Au vu des griefs relevés contre la Délégation à la Francophonie, ne craignez-vous pas le syndrome d'après Sommet Oci ?
Non et Non ! Nous avons enclenché une dynamique de ruptures que nous fondons sur de profondes convictions et sur le bilan catastrophique de l'ancien régime. Nous avons pris un ensemble de mesures d’encadrement pour les structures en charge des grandes politiques, et en même temps, nous avons pris nos précautions quant à d'éventuels dérapages de ces structures. Dans tous les cas, nous faisons confiance aux responsables de la Délégation à la Francophonie que nous savons aptes à mener jusqu'à leur terme la mission que le chef de l'Etat leur a assignée. D’ailleurs, sur bon nombre de griefs, la Délégation a apporté des réponses satisfaisantes, et elle saura rectifier à temps tout ce qui ne fonctionne pas. De toute façon, et je le répète, je fais confiance à la Délégation et à la grande vigilance du chef de l'Etat qui veille personnellement sur ce projet dans tous ses aspects et dans toutes ses composantes.
Il y a eu beaucoup de folklore lors de la cérémonie d'inauguration du Centre International des Conférences de Diamniadio, après que le chef de l'Etat a taxé les Sénégalais de fêtards. N'est-ce pas là un paradoxe ?
Permettez-moi, avant de répondre à votre question, de féliciter le président de République. L'audace et le cran qu'il a eu d'initier et de réaliser ce projet et de défier tout ce lot de contraintes pour en arriver à ce beau bijou en si peu de temps. Pour revenir à votre question, de quel folklore parlez-vous? Votre lecture de ce qui s'est passé à Diamniadio est totalement différente de la mienne. Qu'est-ce qui s'est passé ? Les militantes et les militants du parti, les populations du département de Rufisque, ont massivement exprimé leur volonté de rendre un hommage au Président Macky Sall. Elles ont estimé que le Président est en train de faire de leur zone l'une des rampes de l'émergence de notre pays. La nouvelle ville améliorera considérablement leur de vie, aux plan économique, social et infrastructurel. Alors, quoi de plus normal, et de plus naturel, que ces populations, longtemps méprisées par le régime précédent, sortent pour accueillir et dire de vive voix leur satisfaction à leur Président? C'est cela que les populations et le parti ont traduit par une très grande mobilisation. Qu'il y ait des débordements, je peux vous le concéder. Mais, ils ne sauraient altérer le sens de la manifestation, manifestation rehaussée par le brillant discours du Président Macky Sall. Ceci dit, comment peut-on établir une corrélation entre cette manifestation et les récents propos du président de la République sur le comportement de certains de nos compatriotes ? Permettez-moi de rectifier avant tout, ce que vous venez d'affirmer. Le président de la République n'a jamais dit que «les Sénégalais sont des fêtards». Il a dit que nous avons organisé notre vie sociale autour des cérémonies, au point d'oublier l'essentiel, à savoir travailler. Et aucun Sénégalais sincère ne saurait le contester, car il s'agit de notre vécu quotidien, et il est irréfutable. Les cris d'orfraie que nous entendons, ici et là, sont, pour la plupart, la traduction d'une mauvaise foi. Enfin, vous savez bien que ce qui s'est passé à Diamniadio, c'était du sérieux, car c’est un des jalons devant nous mener à l'émergence. C'est un choix thématique que vous faites, et c'est votre droit.
Qu'est-ce qui a motivé votre candidature à la présidence de l'Association des maires du Sénégal (Ams) ?
Plusieurs raisons ont motivé ma candidature. D'abord, parce que le camp présidentiel, regroupé dans le «Bennoo bokk yakaar», a remporté, avec une écrasante majorité, les Locales du 29 juin 2014. Je fais partie, dans l'Apr, de ceux qui soutiennent fortement le maintien du «Benno», surtout que j'ai appris à connaître ses leaders. Je vous rappelle que depuis la période d'opposition à Wade, jusqu'à ce jour, je représente, avec Seydou Guèye, l'Apr, dans le «Benno». Et pour être honnête, j'y ai beaucoup appris, politiquement. Je veux, donc, valoriser ce capital politique et relationnel, et servir de trait d'union entre l'Apr et les autres composantes de la coalition. Il s'y ajoute que, maire, appartenant au parti-locomotive de «Benno», il me semble légitime de briguer la direction de l'Ams, d'autant que j'ai pour cette association, des projets majeurs pour lui donner davantage de sens et de vigueur. Enfin, maire d'une petite ville, mon avènement à la tête de l'Ams, serait un signal fort qui confirme les propos du président de la République, soulignant qu'il n'y a plus de différence entre villes et campagnes, et que le Sénégal ne se limite pas à l'héritage colonial dans le domaine urbain. Je précise qu'en faisant acte de candidature, je demeure, en même temps, fidèle aux orientations et décisions du parti et de nos alliés dans le «Benno», mais aussi à l'ambition généreuse de tous les élus locaux de transformer leur localité en des merveilles durables.
En quoi le Pse peut-il contribuer à l'amélioration des conditions de vie des Sénégalais ?
Le chef de l'Etat a décidé d’adopter un nouveau modèle de développement pour accélérer la marche vers l’émergence. Cette stratégie, dénommée Plan Sénégal Émergent (Pse), constitue le référentiel de la politique économique et sociale sur le moyen et le long terme, c’est-à-dire à l’horizon 2035.
La vision d’un Sénégal émergent, définie par le président de la République, déjà dans le programme «Yoonu yokkute», reprise ensuite par le Pse, repose sur la territorialisation du développement par l'Acte III de la décentralisation, avec ses politiques sectorielles de valorisation des potentialités régionales. Le Pse repose sur un certain nombre de projets ; environ 27 qui, à coup sûr, vont contribuer à l'amélioration des conditions de vie des Sénégalais. Rien que ce qui se passe dans la vallée, de par ses nombreuses ressources, constitue un levier important sur lequel le gouvernement va agir pour favoriser une accélération de la croissance. Cette aspiration à un mieux-être se décline en une vision qui est celle d’«un Sénégal émergent en 2035 avec une société solidaire dans un État de droit».
Les orientations stratégiques qui guideront les initiatives à prendre pour traduire cette vision en actions et résultats tangibles pour le bénéfice des populations, s’appuient sur trois axes. Une transformation structurelle de l’économie à travers la consolidation des moteurs actuels de la croissance et le développement de nouveaux secteurs créateurs de richesses, d’emplois, d’inclusion sociale et à forte capacité d’exportation et d’attraction d’investissements. Cet axe s’inscrit dans une option de développement plus équilibré, de promotion de terroirs et des pôles économiques viables afin de stimuler le potentiel de développement sur l’ensemble du territoire. Une amélioration significative des conditions de vie des populations, une lutte plus soutenue contre les inégalités sociales, tout en préservant la base de ressources et en favorisant l’émergence de territoires viables.
Le renforcement de la sécurité, de la stabilité et de la gouvernance, de la protection des droits et libertés et de la consolidation de l’État de droit afin de créer les meilleures conditions d’une paix sociale et de favoriser le plein épanouissement des potentialités. L’agriculture qui constitue le premier pilier de relance de l’économie rurale sera redynamisée pour assurer à la fois la sécurité alimentaire et la création d’opportunités entrepreneuriales pour le développement de l’agrobusiness. L’amélioration de la production agricole sera renforcée par une meilleure exploitation du secteur de l’élevage et la production de la pêche, notamment continentale et de l’aquaculture. Les mines ont connu un regain d’intérêt avec l’exploitation des gisements devra être mis à contribution pour diversifier et perpétuer les sources de la croissance.