AUGUSTIN TINE IMPLIQUE LES DOUANIERS DANS LE COMBAT
LUTTE CONTRE L’USAGE DES ARMES CHIMIQUES
Pendant quatre jours, les douaniers, issus des pays membres de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (Oiac), vont être sensibilisés sur les méfaits des produits à nature chimique. Présidant l’ouverture de la formation hier, le ministre des Forces armés, Augustin Tine, a mis l’accent sur les effets nuisibles de ces produits sur la santé humaine.
Le phénomène fait des ravages dans les zones en guerre : et tout le monde connaît les effets dévastateurs des armes chimiques qui ont été utilisées en Syrie. Cela avait ému la Communauté internationale, qui a avait même programmé une intervention militaire pour punir Bassar Al-Assad avant qu’elle ne batte en retraite. Evidemment, le Sénégal ne fabrique pas d’armes chimiques et ne détient guère cette catégorie d’armement.
Pourtant, il n’est pas à l’abri des risques liés à l’utilisation légitime ou non des produits chimiques. Commercialisés anarchiquement sur le territoire sénégalais et jouant un rôle essentiel dans le fonctionnement de la vie sociale, les produits chimiques telles que les cimenteries, les industries médicales, pharmaceutiques, agricoles, cosmétiques et textiles foisonnent.
Et mettent en péril la santé humaine. Leurs propriétés font qu’ils peuvent présenter des dangers de sûreté et de sécurité. L’explosion d’une citerne contenant de l’ammoniac lors de l’accident de la Sonacos, le 24 mars 1992, occasionnant 129 morts et 1 150 blessés, invite les autorités à davantage de vigilance.
Hier, s’est ouvert à Dakar, un cours sous-régional de formation à l’intention des fonctionnaires des douanes des Etats parties d’Afrique centrale, du Nord et de l’Ouest sur des aspects techniques du régime des transferts de la Convention sur l’interdiction des armes chimiques. «Les propriétés dangereuses des produits chimiques peuvent être volontairement utilisées par des acteurs non étatiques pour nuire à l’homme et à son environnement.
Les produits peuvent être utilisés comme des explosifs et leurs propriétés toxiques peuvent entraîner la mort, une incapacité temporaire ou des dommages permanents chez l’homme ou les animaux», explique Dr Augustin Tine, ministre des Forces armées, qui présidait la rencontre. De plus, le ministre renseigne sur les menaces sécuritaires que peuvent engendrer les produits chimiques.
Il alerte : «Les criminels et les terroristes peuvent aussi essayer de fabriquer des armes chimiques avec ces produits, à l’instar des membres de la secte japonaise Aum Shinrikyo qui ont recouru à l’agent neurotoxique sarin dans deux attentats au Japon en 1994 et en 1995.»
Les douaniers à l’épreuve des armes chimiques
Pour la deuxième année consécutive, la capitale sénégalaise accueille cette rencontre organisée par l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (Oiac), composée de 190 pays, et qui permettra aux douaniers de confronter leurs expériences aux bonnes pratiques.
«C’est aux douaniers qui sont aux frontières de contrôler ce qui passe là-bas. Aujourd’hui, ce cours leur permet d’échanger pour qu’ils puissent comprendre qu’il est important de contrôler et de notifier tous les produits chimiques qui passent à travers nos frontières», insiste le ministre.
Invitant les industriels à une franche collaboration avec les services du ministère de l’Industrie et des mines, la Direction générale des douanes, M. Tine estime que la formation est importante à plus d’un titre puisque, dit-il, ils sont des acteurs incontournables de la mise en œuvre effective de la Convention.