AUGUSTIN TINE REFILE LA BALLE À ABDOULAYE DAOUDA DIALLO
LUTTE CONTRE LA PROLIFÉRATION DES ARMES
Le ministre des Forces armées, Augustin Tine, a remis le projet de loi sur le régime général des armes à feu aux autorités du ministère de l’Intérieur et de la Sécurité publique hier, jeudi 30 octobre 2014. L’objectif de cette réforme est, d’instaurer le marquage systématique des armes pour garantir la traçabilité de la circulation des armes.
Le projet de loi qui doit réformer celle régissant la circulation des armes est remis aux autorités du ministère de l’Intérieur. Le renouveau consiste à un marquage systématique des armes, une inscription permettant l’identification de l’arme. Selon une Convention de la Cedeao, les Etats membres de l’organisation sous régionale doivent procéder au marquage de manière à y faire figurer au minimum et dans l’ordre le logo de la Cedeao, le code d’identification du pays, l’identification de l’institution qui utilise l’arme et le numéro de série.
Le ministre des Forces armées, Augustin Tine, reste convaincu de la nécessité d’une telle réforme car, estime-t-il, «cela permettra de lutter contre la criminalité, réduire les flux d’armes notamment dans les zones de conflits, favoriser la mise en œuvre d’embargos régionaux et internationaux et permettre la traçabilité de l’arme».
S’engageant dans la même mouvance, le député Cheikhou Oumar Sy de la Commission des lois, défense et sécurité de l’Assemblée nationale, trouve lui également, toute l’importance de la réforme. Cheikhou Oumar Sy relève que, si du fait de la défense individuelle et la rétention des armes, les Etats ne parviennent plus à garantir la sécurité de leurs citoyens, cela devient une insécurité et même une menace aux droits humains et peut favoriser, dans ce cas, le développement du terrorisme.
Mieux, ajoute-t-il, la loi du 19 janvier 1996 est devenue obsolète et, compte tenu des normes internationales dans le domaine des Armes légères et de petit calibre (Alpc) et le développement exponentiel de la criminalité transfrontalière, il est opportun de la réformer pour éviter le détournement des armes.
Le représentant résidant de l’Onudc (Office des Nation unies contre la drogue et le crime) au Sénégal, Pierre Lapaque, lui aussi, poursuivant dans la même logique souligne que «les armes à feu, sans être à l'origine des conflits, sont souvent la principale cause de violence, de criminalité, de souffrance et de destructions de vies humaines. A ce titre, souligne-t-il, elles n’apparaissent légères que de nom, compte tenu des malheurs et des bouleversements qu'elles apportent dans les sociétés».
A l’en croire, «des cas particuliers confirment le lien direct qui existe entre le commerce illicite des armes à feu, les activités des groupes armés et rebelles, l'exploitation illégale des ressources naturelles, y compris la participation d'enfants soldats aux conflits, les violations à grande échelle des droits de l'homme et des normes du droit international humanitaire, la piraterie, le terrorisme et la criminalité transnationale organisée».
Pierre Lapaque liste au Sénégal les défis à relever pour une mise en œuvre de la nouvelle loi. Il s’agit entre autres, de la création des conditions de traçabilité des armes et d’un cadre technique propice à un exercice du traçage et du marquage exhaustif des armes à feu ainsi que de la gestion des données sur les différents stocks d’armes.
La rencontre a été une occasion pour les forces de défense et de sécurité d’annoncer une campagne de sensibilisation, de collectes et de destruction des armes obsolètes. Selon, Honoré Georges Ndiaye président du Réseau sénégalais d’action sur les armes légères (Resaal), la campagne a pour objectif d’informer les autorités locales sur l’impact des Alpc sur la sécurité humaine. Elle vise par ailleurs, continue-t-il, à informer sur les enjeux et défis de la campagne en matière de destruction d’armes.
La campagne de sensibilisation et d’information démarre à partir de novembre et va durer six mois. Elle comporte, entre autres activités, une campagne médiatique et d’affichage, des panels avec les autorités, des rencontres communautaires et une caravane d’information.