BANJUL ACCUSE LONDRES ET WASHINGTON DE MENER UNE CAMPAGNE CONTRE LA GAMBIE
BANJUL (Gambie), 05 oct 2013 (AFP) - Le gouvernement gambien a accusé samedi "les ennemis de la Gambie", l'ancienne puissance coloniale britannique et les Etats-Unis, de mener une campagne contre le pays, quatre jours après avoir annoncé son retrait du Commonwealth.
"Les ennemis de la Gambie ont sponsorisé à l'étranger des Gambiens et des non-Gambiens afin de mettre en place des organisations disposant d'infrastructures médiatiques pour monter une campagne honteuse et mensongère contre le gouvernement et le peuple de Gambie", affirme un communiqué du gouvernement diffusé par les medias d'Etat.
Ces organisations, basées "au Royume-Uni et aux Etats-Unis", ont été créées dans le seul but de "ne répandre que des mensonges contre la Gambie en faisant des déclarations fausses, scandaleuses et infondées sur l'état des droits de l'Homme en Gambie", ajoute le texte, en accusant l'opposition gambienne de participer à cette campagne.
"Les résulats obtenus en matière des droits de l'Homme depuis 1994 (année de l'arrivée au pouvoir du président Yahya Jammeh) sont bien meilleurs que ceux obtenus au Royaume-Uni et aux Etats-Unis", affirme le gouvernement gambien.
Il accuse le Royaume-Uni de "toujours nous traiter comme ses sujets coloniaux", alors que "l'empire britannique a été fondé par une extraordinaire brutalité, le pillage et le sang versé des Africains, des Asiatiques et d'autres".
Quant aux Etats-Unis, ils sont devenus une "superpuissance et la plus grande économie du monde par la sueur, le sang et les larmes de millions d'esclaves Africains", accuse le gouvernement.
Cette diatribe contre Londres et Washington survient quatre jours après l'annonce du retrait de la Gambie du Commonwealth, organisation internationale composée en grande partie d'ex-colonies britanniques.
Un commniqué du gouvernement avait qualifié mercredi le Commonwealth d'être "une institution néo-coloniale", et précisé que la Gambie ne ferait jamais plus partie "d'une institution qui représente un prolongement du colonialisme".
Un responsable au ministère gambien des Affaires étrangères, interrogé par l'AFP, avait indiqué que cette décision intervenait après le rejet par la Gambie en avril 2012 d'un accord proposé par le Commonwealth pour la création à Banjul de commissions pour les droits de l'Homme, les médias et la lutte contre la corruption.
Porté au pouvoir par un coup d'Etat en 1994, élu en 1996 et réélu trois fois, le président Yahya Jammeh, 48 ans, règne en maître sur la Gambie, petit pays anglophone enclavé dans le Sénégal, à l'exception de sa façade maritime.
Son régime est régulièrement critiqué par des défenseurs des droits de l'Homme pour ses atteintes aux droits de l'Homme et violations des libertés.