Bes dou niak "fusille" Mamaya
LICENCIEMENTS POLITIQUES A LA MAIRIE DE RUFISQUE
Les responsables de Bes Dou Niak sont désormais décidés à en découdre avec le premier magistrat de la ville de Rufisque qui aurait licencié trois des leurs de « manière abusive et arbitraire et sur des bases politiques ». Tirant à boulets rouges sur Badara Mamaya Sène, ils promettent de ne plus se laisser faire. Les responsables départementaux du mouvement ont tenu un point de presse, ce samedi, à Rufisque.
Les responsables de la cellule départementale du mouvement Bës dou Niak sont très remontés contre le maire de la ville de Rufisque, pour cause de licenciement de trois de leurs militants, agents municipaux à la mairie de Rufisque «pour des raisons politiques » ont-ils dit. Samedi dernier, ce sont en effet les responsables des douze sections du département de Rufisque, qui s’étaient donné rendez-vous à Rufisque ville pour une conférence de presse, en présence du député Cheikhou Oumar Sy, envoyé expressément par la direction nationale du mouvement.
Les camarades de Mansour Sy Djamil n’ont pas raté le maire de Rufisque Badara Sène qu’ils accusent d’avoir « trahi les attentes de ses mandants car, on l’attendait maire sur les chantiers qu’il avait promis comme Rufisque ville propre, Rufisque en chantier et Rufisque ville éclairée, mais nous avons assisté jusqu’ici à une gestion partisane et à des injustices telles le licenciement de nos camarades Babacar Sy, Babacar Thiaw et Oumar Niang sur des bases politiques», a révélé Mamadou Thiombane Lô, porte-parole du Mouvement citoyen pour la refondation nationale Bes Dou Niak à Rufisque.
Avec force détails, M. Lô est revenu sur ce qu’il a taxé d’« abus de pouvoir» en soulignant que « le maire leur avait donné une demande d’explication datée du 2 janvier 2013 dans laquelle il est mentionné leur absence répétée sur une durée de six mois ». Et d’indiquer : « Ce qui nous étonne dans cette affaire, avant même que nos camarades n’aient le temps de répondre, il les a licenciés après avoir suspendu leurs salaires. Ce qui signifie sanctionner une personne avant de l’avoir jugé ». Face à un tel comportement jugé autoritaire sur des agents qui jurent la main sur cœur « n’avoir jamais enregistré une absence depuis la prise de fonction de l’actuel maire le 18 Avril 2009 », Lô et ses camarades promettent d’apporter une riposte à la hauteur de la provocation.
Les jours du maire à la tête de l’institution sont comptés
Ainsi, il avance que puisque « ce sont des licenciements politiques, nous répondrons en posant des actes politiques. Nous répondrons à cette injustice afin qu’elle soit rectifiée. Nous serons présents partout où besoin sera pour que ces employés soient rétablis dans leurs droits. Nous avons commencé par constater cela par huissier».
Prenant la parole, le député Cheikhou Oumar Sy a signalé que « nous pensions que ce genre de pratiques étaient révolues. Au directoire de Bes Dou Niak, nous sommes contre l’injustice et nous ne resterons pas les bras croisés. J’interpelle ici le maire de la ville de Rufisque pour qu’il rétablisse ces agents licenciés dans leurs droits en les réintégrant ».
Ces licenciements ne sont ni plus ni moins que de l’abus, selon le député Sy qui explique : «la lettre qu’il a envoyée n’a pas de fondement parce qu’il n’y figure aucune preuve sur les heures et les jours d’absence. Et il devait attendre que leurs lettres d’explication lui parviennent. Et s’il n’y a pas de preuves de leur innocence, en ce moment-là, il pourra les licencier. Mais, il leur a envoyé une lettre et avant même qu’ils ne se justifient, il a suspendu leurs salaires et les a licenciés pour des pères de famille !».
Pour ces raisons Cheikhou Oumar Sy avertit le Maire :« les élections locales ne sont pas loin et nous allons le chasser de la mairie parce qu’il ne fait pas partie des modèles de maires qui doivent diriger une collectivité locale. Ses jours sont comptés à la tête de mairie. Il ferait mieux de commencer à ranger ses affaires. Comme nous disons à Bes Dou Niak, il doit savoir que son jour est arrivé. Nous voulons des maires responsables qui se concertent avec les citoyens ».
Pour sa part, le licencié de la mairie Babacar Thiaw a tenu à faire savoir que, depuis des mois, le maire de la commune courrait derrière lui pour le faire entrer dans son parti Arc (alliance pour la République et la citoyenneté). Pour cause, a-t-il dit, il constitue une menace politique pour le maire avec qui il partage la même circonscription élection électorale qui est Rufisque Nord. C’est après plusieurs tentatives vaines de l’enrôler dans son mouvement que l’édile l’accusera d’avoir abandonné son poste avant de le licencier.
A noter que cette affaire de licenciement jugé « politique » n’est pas une première à la mairie de Rufisque. Depuis l’avènement de Badara Mamaya Sène, pas moins de dix employés municipaux se sont plaints de leur licenciement pour proximité avec le défunt Ndiawar Touré ou avec Mbaye Jacques Diop. Mais, pour la première, l’affaire à atterri au tribunal du travail où le jugement n’a pas encore eu lieu.