BOUFFÉE D’OXYGÈNE
BOURSE DE SÉCURITÉ FAMILIALE
Faut-il brûler la Bourse de sécurité familiale dans le département de Médina Yéro Foula (région de Kolda) ? L’on serait tenté de répondre par l’affirmative vu les difficiles conditions de paiement de ces 25 000 F CFA que l’Etat, à travers la Délégation générale à la protection sociale et à la solidarité nationale, alloue chaque trimestre à quelque 100 000 ménages considérés comme pauvres ou vulnérables à la pauvreté.
Et par la négative, à entendre les témoignages de bénéficiaires sur l’usage qu’ils en font, lors des deux fora aux bénéficiaires tenus les 22 et 23 octobre derniers dans les communes de Médina Yéro Foula et Fafacourou.
Pour Lamine Ndiaye, le dernier paiement a permis de faire face aux dépenses liées à la rentrée scolaire. "Avant la bourse, pour préparer la rentrée scolaire, on bradait nos récoltes. On nous prêtait 5000 F et en retour l’on donnait un sac d’arachide de 60 kg", dit-il. Non sans ajouter : "Je ne sais pas pour les autres localités, mais ici dans le MYF, les bénéficiaires de la bourse ne se plaignent pas de recevoir tous les trois mois 25 000 F".
Méta Baldé a de son côté acheté un vélo à son fils qui doit faire 4 km pour aller à l’école. "Je lui donne même de l’argent de poche", renchérit-t-elle, le sourire aux lèvres. Par contre, Babacar Diop, habitant du village de Koulor, a fait un détournement d’objectif : "Mon épouse a perçu la bourse à deux jours de la Tabaski et je n’ai même pas de quoi préparer la fête. Donc, j’ai pris une bonne partie de l’argent pour faire face aux dépenses de la Tabaski", confesse-t-il.