BURKINA : DE LA CHUTE DE COMPAORE A L'ACCORD DE TRANSITION
CHRONOLOGIE
OUAGADOUGOU, 6 nov 2014 (AFP) - Rappel des événements au Burkina Faso, où un accord est intervenu mercredi soir sur une transition d'un an jusqu'à des élections en novembre 2015. Cet accord a été conclu une semaine après une insurrection populaire qui chassé le président Blaise Compaoré, au pouvoir depuis 27 ans.
Le lieutenant-colonel Isaac Zida, placé par l'armée à la tête du régime de transition s'est engagé à remettre le pouvoir aux civils.
-- 30 OCTOBRE
-- Journée d'émeutes à Ouagadougou contre un projet de révision constitutionnelle censée permettre le maintien au pouvoir de Blaise Compaoré. L'Assemblée nationale est incendiée, la télévision publique prise d'assaut. Deux jours auparavant, des centaines de milliers de personnes avaient manifesté dans la capitale contre le projet qualifié de "coup d"Etat constitutionnel". L'armée annonce la dissolution du gouvernement et de l'Assemblée.
-- 31 OCTOBRE--
- Blaise Compaoré annonce qu'il quitte le pouvoir. Il trouve refuge dans la soirée à Yamoussoukro en Côte d'Ivoire. - Le chef d'état-major des armées, le général Honoré Traoré, déclare assumer les fonctions de "chef de l'Etat".
- Les Etats-Unis demandent une transition dans le respect de la Constitution, la France et l'Union Européenne appellent à "la tenue rapide d'élections démocratiques".
- Un groupe de jeunes officiers, mené par le lieutenant-colonel Isaac Yacouba Zida, n°2 de la garde présidentielle, annonce la suspension de la Constitution et la mise en place prochaine "d'un nouvel organe de transition".
-- 1ER NOVEMBRE--
- Isaac Zida, se déclare à son tour "chef de l'Etat", qualifiant de "caduques" les déclarations du chef d'état-major. Les hauts gradés de l'armée tranchent en faveur de Zida. - L'opposition et les organisations de la société civile burkinabè exigent une transition "démocratique et civile", refusant la confiscation du pouvoir par l'armée.
-- 2 NOVEMBRE--
- La mobilisation de l'opposition se poursuit contre la prise du pouvoir par l'armée, alors qu'une médiation internationale --ONU, Union africaine et organisation ouest-africaine Cédéao-- appelle à la mise en place d'un régime de transition "conduit par un civil" et "conforme à l'ordre constitutionnel". La communauté internationale, notamment les Etats-Unis, condamne vivement la prise du pouvoir par les militaires.
- L'armée investit la Place de la Nation à Ouagadougou, lieu emblématique de l'insurrection populaire, pour chasser des milliers de manifestants. Simultanément, elle prend le contrôle de la télévision nationale RTB. Un jeune protestataire est tué devant le siège de la RTB, les militaires évoquant une balle perdue. - Rencontre entre Isaac Zida et les chefs de l'opposition.
-- 3 NOVEMBRE--
- Isaac Zida promet une transition "dans un cadre constitutionnel", "dirigée par une personnalité consensuelle".
- Rouverture des frontières terrestres après trois jours de fermeture. - L'UA donne deux semaines à l'armée pour rendre le pouvoir aux civils, et brandit la menace de sanctions. -- 4 NOVEMBRE--
- Le président français François Hollande réclame un transfert du pouvoir aux civils "dans les prochaines heures" afin que ces nouvelles instances organisent des élections. - L'homme fort de la transition s'engage à "remettre le pouvoir aux civils" auprès de l'influent chef traditionnel des Mossi, la plus importante communauté burkinabè.
- L'ancien Premier ministre togolais, Edem Kodjo est nommé envoyé spécial de l'UA pour le Burkina Faso.
-- 5 NOVEMBRE--
- Les parties prenantes de la crise conviennent d'une transition d'un an jusqu'à des élections d'ici novembre 2015, sans toutefois s'accorder sur le nom du chef de cette transition, à l'issue de tractations sous l'égide des présidents ghanéen, sénégalais et nigérian. La crise aurait fait au moins 10 morts et 200 blessés selon des sources médicales, une trentaine de morts selon l'opposition qui réclame une "commission d'enquête".