BURKINA FASO : UNE SEMAINE GROSSE DE RISQUES S'ANNONCE
ÉCOLES ET UNIVERSITÉS FERMÉES EN RAISON DU VOTE PAR L’ASSEMBLÉE NATIONALE DE LA RÉVISION CONSTITUTIONNELLE
Ouagadougou, 26 oct 2014 (AFP) - Le Burkina Faso a annoncé dimanche la fermeture des écoles et universités la semaine prochaine, alors que des débordements sont craints en raison du vote prévu à l'Assemblée d'une révision constitutionnelle devant permettre au président Blaise Compaoré de se représenter en 2015.
"Les établissements d'enseignement préscolaire, primaire, post-primaire, secondaire et supérieur sont fermés du lundi 27 au vendredi 31 octobre 2014 inclus sur toute l'étendue du territoire national", ont annoncé la ministre de l'Education nationale Koumba Boly et son homologue des Enseignements secondaire et supérieur Moussa Ouattara, dans un communiqué conjoint.
Collégiens et lycéens ont déserté les classes vendredi pour dénoncer le projet de modification de la Loi fondamentale, perturbant fortement la capitale Ouagadougou.
L'Assemblée nationale examinera jeudi un projet de loi gouvernemental très controversé, visant à réviser l'article 37 de la Constitution pour faire passer de deux à trois le nombre maximum de quinquennats présidentiels.
Blaise Compaoré, arrivé au pouvoir en 1987 par un coup d'Etat, achèvera en 2015 son deuxième quinquennat (2005-2015) après avoir effectué deux septennats (1992-2005).
La volonté de M. Compaoré de se maintenir au pouvoir après 27 ans de règne suscite l'hostilité de l'opposition, d'une grande partie de la société civile et de nombreux jeunes de ce pays où plus de 60% des 17 millions d'habitants ont moins de 25 ans et n'ont jamais connu d'autre dirigeant.
Depuis l'annonce du projet de loi le 21 octobre, des centaines de protestataires manifestent chaque jour à Ouagadougou, installant des barricades ou incendiant des pneus, devant une police mobilisée mais discrète.
La semaine à venir devrait être encore plus agitée. L'opposition a appelé la population à une "journée nationale de protestation" mardi "sur toute l'étendue du territoire" afin d'exprimer son "refus catégorique" d'une modification constitutionnelle.
De leur côté, syndicats et société civile regroupés au sein de la Coalition nationale contre la vie chère ont appelé à une grève générale ponctuée de sit-in et de meetings mercredi. L'opposition a également demandé à la population de bloquer le Parlement jeudi, pour empêcher le vote du projet de loi.