BURKINA FASO : WASHINGTON CONDAMNE LE COUP D’ÉTAT
Washington, 18 sept 2015 (AFP) - Washington a condamné jeudi "de la manière la plus forte" le coup d'Etat militaire au Burkina Faso et menacé de réévaluer l'aide américaine à ce pays si une résolution pacifique de la crise n'était pas trouvée.
"Nous appelons les responsables à relâcher immédiatement ceux qui sont détenus, à déposer les armes, à respecter les droits des civils (...) et à remettre le Burkina Faso dans la voie de l'élection présidentielle en octobre" a indiqué dans un communiqué Susan Rice, conseillère à la sécurité nationale du président Barack Obama.
Le coup d'Etat, qualifié par Mme Rice de "recul démocratique", a été unanimement condamné par la communauté internationale: le Conseil de sécurité de l'ONU, l'Union africaine, l'Union européenne et la Cédéao.
"Nous reverrons l'aide que nous apportons au Burkina Faso en fonction de l'évolution des événements", a ajouté Mme Rice, dénonçant "des actions menées par des personnes guidées par leur seul intérêt, qui menacent" le processus démocratique historique en cours au Burkina Faso.
Mené mercredi par le général Gilbert Diendéré, ce putsch intervient alors que ce pays de 17 millions d'habitants, enclavé au coeur du Sahel, se préparait à des élections présidentielle et législatives cruciales le 11 octobre, censées clore la transition ouverte après la chute du président Blaise Compaoré il y a moins d'un an.
Le nouvel homme fort du Burkina Faso a promis que des élections seraient organisées "rapidement", dans une interview à l'AFP quelques heures après le coup d'Etat qui l'a porté au pouvoir.
A Ouagadougou, les militaires d'élite de l'armée avaient posté dans la nuit du jeudi au vendredi leurs véhicules blindés devant le palais présidentiel. Le président intérimaire Michel Kafando et son Premier ministre étaient toujours détenus par les putschistes.
"Ils vont être libérés en temps opportun. Nous n'avons pas un délai particulier mais nous ne pensons pas les garder si longtemps que cela", a dit le général Diendéré à l'AFP.
Les militaires n'avaient pas hésité jeudi à tirer pour disperser les manifestants hostiles au coup d'Etat. Au moins une personne a été tuée par balle et une soixantaine blessées depuis mercredi, selon un bilan d'un médecin du principal hôpital de Ouagadougou.