BURKINA: LE GOUVERNEMENT APPELLE A RESPECTER LA DECISION D'EXCLUSION DES PRO-COMPAORE
Ouagadougou, 28 août 2015 (AFP) - Le gouvernement du Burkina a appelé vendredi au respect des décisions du Conseil constitutionnel (CC) après un appel à la "désobéissance civile" lancé par des pro-Compaoré pour protester contre l'exclusion de certains candidats aux élections législatives d'octobre.
"Le gouvernement (du Burkina Faso) invite l'ensemble des acteurs à la retenue et au respect des décisions du Conseil Constitutionnel, dans l'objectif de préserver la paix et la concorde nationale", indique un communiqué transmis à l'AFP.
L'exclusion de certains candidats du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), le parti de l'ex président Blaise Compaoré, respecte "à tout point de vue (...) nos textes électoraux", poursuit le communiqué.
Le Bureau de l'ONU pour l'Afrique de l'Ouest (Unowa) basé à Dakar a invité vendredi les acteurs politiques burkinabè à utiliser "des voies légales" pour exprimer leurs positions.
Mardi, le Conseil constitutionnel a déclaré "inéligibles" 42 militants du CDP et ses alliés politiques, les accusant d'avoir "encouragé l'ancien chef de l'Etat dans sa volonté de modification de la Constitution en vue d'empêcher l'alternance démocratique" au Burkina Faso.
Ce projet a été fatal à son régime. En réaction, le CDP a appelé à la "désobéissance civile" contre une "décision arbitraire". Les décisions du Conseil constitutionnel ne sont susceptibles d'aucun recours. Cependant, les partis de l'ex-majorité ont toujours la possibilité de remplacer ces personnalités "inéligibles" par de nouveaux candidats.
Ces 42 pro-Compaoré sont visés par une loi votée en avril par l'assemblée intérimaire, mise en place après la chute de M. Compaoré, qui rend "inéligibles" les personnes ayant "soutenu un changement inconstitutionnel portant atteinte au principe de l'alternance démocratique".
Blaise Compaoré, qui voulait changer la Constitution afin de pouvoir se représenter, a été chassé du pouvoir le 31 octobre 2014 par une insurrection populaire à l'issue de 27 ans de règne.
Un régime dit de transition, dirigé par le président Michel Kafando et le Premier ministre Isaac Zida, a été mis en place après sa chute. Il doit prendre fin avec les élections présidentielle et législatives dont le premier tour est prévu le 11 octobre.