BURKINA : LE PARTI DE COMPAORE VEUT UN RÉFÉRENDUM POUR MODIFIER LA CONSTITUTION

Ouagadougou, 27 avr 2014 (AFP) - Le Parti au pouvoir au Burkina a invité le président Blaise Compaoré à organiser un référendum en vue de réviser la constitution et permettre à ce dernier de se représenter au scrutin présidentiel de 2015.
Dans un courrier, le Conseil national du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), de M. Compaoré lui demande d'"user de ses prérogatives constitutionnelles pour convoquer le corps électoral pour un scrutin référendaire relatif à la modification de l'article 37" de la constitution.
L'article 37 de la Constitution burkinabè, qui limite à deux le nombre de mandats à la tête du pays, empêche Blaise Compaoré de se représenter à la présidentielle de 2015. Le chef de l'Etat en a évoqué fin 2013 la modification par référendum, provoquant une fronde de l'opposition et de la société civile.
"Les burkinabè peinent à s'accorder sur la modification de l'article 37 et seul un référendum est le meilleur moyen démocratique pour départager les burkinabè", explique le CDP.
"Réviser la constitution en respectant les dispositions établies dans la constitution n'est pas une atteinte à la constitution", a déclaré le secrétaire exécutif national du parti et ministre d'Etat chargé de mission à la présidence du Burkina, Assimi Kouanda, à l'AFP.
L'article 37 de la loi fondamentale portant limitation des mandats présidentiels étant révisable et les modalités de sa modification prescrites dans la constitution, rien ne pourra "obstruer la consultation du peuple qui est la voix de la vérité, la voix de la paix, de la stabilité de la cohésion nationale", a-t-il soutenu.
Mi-avril, le Front républicain, fort d'une quarantaine de partis politiques réunis autour du CDP, s'est fermement prononcé pour la tenue d'un référendum en vue d'une modification constitutionnelle permettant à Blaise Compaoré, au pouvoir depuis 1987, de briguer un nouveau mandat présidentiel en 2015.
Fin janvier, dix mille personnes, selon la police, 100.000 selon les organisateurs, ont manifesté à Ouagadougou pour protester contre cette mesure, qualifiée de "coup d'Etat constitutionnel".
Arrivé au pouvoir après le coup d'Etat de 1987, Blaise Compaoré, qui a effectué deux septennats (1991 et 1998) avant qu'un amendement modifiant la durée du mandat présidentiel ne lui permette d'être élu pour deux quinquennats (2005 et 2010), reste flou quant à ses intentions futures.