BURKINA : WASHINGTON PRÉOCCUPÉ PAR LE PROJET DE RÉVISION CONSTITUTIONNELLE
Washington, 29 oct 2014 (AFP) - Les Etats-Unis ont fait part mardi de leur préoccupation au sujet du projet de révision constitutionnelle permettant le maintien au pouvoir du président du Burkina Faso, Blaise Compaoré, qui a provoqué une manifestation d'une ampleur historique sur le continent africain.
"Les limites du nombre de mandats imposées par une Constitution offrent un mécanisme important qui permet de demander des comptes aux chefs d'Etat, d'assurer des transitions pacifiques et démocratiques, et de donner aux jeunes la possibilité d'être candidats à des postes politiques et d'élire de nouveaux dirigeants", a déclaré la porte-parole du département d'Etat, Jennifer Psaki.
Les Etats-Unis, a-t-elle ajouté dans un communiqué, "sont inquiets de l'esprit et des intentions de ce projet de loi". L'Assemblée nationale du Burkina doit examiner jeudi le texte visant à réviser l'article 37 de la Loi fondamentale pour faire passer de deux à trois le nombre maximum de quinquennats présidentiels.
Ce changement permettrait à M. Compaoré, qui devait achever en 2015 son dernier mandat, de concourir à nouveau à la présidentielle. Le président burkinabè est au pouvoir depuis 27 ans.
Des centaines de milliers de Burkinabè sont descendus dans la rue mardi pour dénoncer ce projet de révision constitutionnelle. Selon un journaliste de l'AFP, la mobilisation était bien supérieure à celle de la marche du 23 août, qui s'étendait sur plusieurs kilomètres et pour laquelle l'opposition avait revendiqué plus de 100.000 participants.
Une telle mobilisation populaire pour une manifestation politique est rare en Afrique subsaharienne. A la fin de la marche, les affrontements ont duré plusieurs heures entre des centaines de manifestants munis de pierres et de barres de fer et les forces de l'ordre répliquant avec des gaz lacrymogènes.
"Nous appelons toutes les parties, et cela comprend les forces de sécurité, à ne pas céder à la violence et à débattre de manière pacifique et en impliquant toutes les parties", a réagi Jennifer Psaki, la porte-parole du département d'Etat.