C’ÉTAIT QUOI UNE JOURNÉE SANS MONDIAL ?
Le mondial déroule son spectacle et arrose la planète. L'événement est aujourd'hui comparable à une gigantesque industrie qui livre à plus de 5 milliards d'âmes, aux quatre coins du monde, la même marchandise. L’emballage change ici ou là, le produit reste le même. Qu’importe le décalage horaire, la planète vit à la même heure. Celle du Brésil.
En dehors de la Coupe du monde, quel autre spectacle peut imposer une telle mondialisation ? La question ne se pose plus. Au rythme de l'expansion de l'empire du football, c’est le grand triomphe de l’industrie des loisirs qui étale ses tentacules. Tellement étouffantes qu’on n’entend plus rien des mouvements contestataires brésiliens. Parfois tellement aliénantes qu’on en arrive à donner raison à ceux qui procèdent à une transposition des instruments d'analyse économique sur le champ sportif pour camper la véritable tournure que prennent les intérêts principaux qui fondent une Coupe du monde.
Aujourd'hui, toute multinationale aurait aimé être une «Coupe du monde». Inonder, rayonner dans le monde entier. Même la fameuse bouteille de soda qui sort des usines d’Atlanta pourrait en éprouver de la jalousie.
Le produit qui cartonne depuis le Brésil n’occupe certes le marché que pour un temps limité, mais quel chiffre d'affaires ! De quoi vivre douillettement pendant quatre ans, en traînant derrière soi des espèces sonnantes et trébuchantes, vivant des retombées qui vont continuer à faire des petits.
Une semaine vient juste de passer. Il en reste trois autres. Bientôt on va commencer à se demander à quoi pouvait bien ressembler une journée sans Coupe du monde.