"JOUR DE HONTE"
ME AMADOU SALL SUR LES RÉSULTATS DES SCELLÉS DES BIJOUX DE KARIM WADE PRÉSENTÉS À LA CREI
Le fils de l’ancien chef de l’Etat s’est rendu hier à la CREI pour assister à l’ouverture des scellés de ses bijoux qui ont été rapatriés de la France. Ses avocats parlent de non respect envers sa défunte épouse et ses enfants.
Karim Wade a été extrait hier de sa cellule de Rebeuss pour faire face au président de la Cour de répression de l’enrichissement illicite, Henri Grégoire Diop. Le détenu devait assister à l’ouverture de scellés de ses bijoux qui ont été rapatriés de la France.
Il est arrivé à la CREI aux environs de 9 heures 45 minutes, à bord d’un pick-up de l’administration pénitentiaire, avant de retourner à la prison de Rebeuss à 13 heures passées de 30 minutes, par le même moyen. L’ouverture des scellés s’est faite devant Henri Grégoire Diop, ses assesseurs et les avocats du fils de l’ancien chef de l’Etat.
D’ailleurs, c’est l’un de ces derniers, Me Amadou Sall, qui s’est prononcé devant la presse. "C’est un jour noir, un jour d’une grande tristesse", a déclaré d’emblée la robe noire. "C’est un jour où tout le monde pourra constater que la traque des biens mal acquis aura accouché d’une souris, de la façon la plus problématique et la plus illégale et dans la violation la plus nette d’un certain nombre de droits. On a ouvert les scellés, des bijoux appartenant à l’épouse de Karim Wade", a poursuivi Me Amadou Sall.
Comme annoncé par EnQuête, des montres de luxe, des bagues de fiançailles, des boucles d’oreilles et autres objets de valeur ont été sortis des scellés. Si on en croit l’avocat, la majorité de ces objets de luxe n’appartiennent pas à son client. "Il y a à peu près 8 montres dont les 4 seulement appartiennent à Karim. D’ailleurs, les juges du tribunal de grande instance de Paris ont procédé à leur propre enquête et, à aucun moment, ils n’ont pu obtenir des factures concernant les 4 montres de Karim Wade. Et pour tout le reste, les factures qui ont été trouvées montrent des montant absolument dérisoires", a expliqué la robe noire.
De 47 milliards à 40 millions...
Pour Me Sall, la CREI n’a rien apporté de nouveau avec ces scellés. "On s’attendait à ce qu’on nous ramène ce qui a été évoqué dans les comptes de Singapour, c'est-à-dire les 47 milliards. On pensait qu’on allait nous apporter la preuve sur le détournement de 117 milliards reproché à Karim". Que nenni, souligne l’avocat. Me Sall n’hésite pas à dire que la CREI est allée trop loin. "Ce sont des bijoux qui appartenaient à sa femme qui ont été saisis. Toutes nos religions demandent qu’on respecte l’enfant orphelin. On vient prendre sous leurs yeux des bijoux tirés de l’héritage de leur mère. C’est un jour de honte", a-t-il martelé.
Pour l’heure, ces bijoux ont été confiés à la caisse de dépôt et consignations. Me Sall de sonner l’alerte : "si, sur l’ensemble de la traque des biens mal acquis, les 680 milliards de Karim Wade n’ont ramené que 40 millions, on doit s’interroger et se poser énormément de questions sur la personne à qui appartiennent véritablement ses bijoux".
"Oncle" Macky est en train de faire mal aux enfants de Karim
De l’avis de Me Amadou Sall, la CREI est tombée bien bas, en allant prendre les bijoux de la défunte femme de Karim Wade. L’ancien ministre de la Justice a conclu, en soutenant que le président de la République, appelé affectueusement "oncle" par les enfants de Karim Wade, est en train de leur faire du mal. "Ils ne respectent plus les défunts, encore moins les enfants de Karim. C’est regrettable, ce qui leur arrive", a conclu Me Sall.
Les militants libéraux ont répondu présent à leur "Président" Karim, comme ils aiment l’appeler. Mais, ils ont été sommés de quitter les lieux par les forces de l’ordre, stationnées devant la CREI.