CAMEROUN : L’ARMÉE DIT AVOIR TUÉ "UNE QUARANTAINE" D'ISLAMISTES DE BOKO HARAM
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Yaoundé, 2 sept 2014 (AFP) - L'armée camerounaise a affirmé mardi avoir tué "une quarantaine" de combattants du groupe islamiste nigérian Boko Haram qui "tentaient de franchir" la frontière.
"De nombreux assaillants lourdement armés ont tenté de franchir le pont de Fotokol (ville frontalière de l'extrême-nord du Cameroun), pilonnant le territoire camerounais" lundi, a indiqué le ministère de la Défense sur la radio d'Etat.
"Les forces de défense (camerounaises) ont énergiquement réagi à cet assaut qui a duré trois heures", tuant "une quarantaine d'assaillants", a assuré le ministère. Il n'était pas possible dans l'immédiat de confirmer cette information de source indépendante. Un militaire camerounais a été blessé "par des éclats d'obus", a encore affirmé le ministère.
Seul un pont sépare la ville camerounaise de Fotokol de la localité nigériane de Gamboru Ngala, dont les combattants islamistes se sont emparés totalement la semaine dernière, à l'issue de plusieurs jours de combats contre les forces de sécurité et d'échanges de tirs avec l'armée camerounaise.
Depuis plusieurs jours, les habitants des villes récemment conquises par Boko haram dans le nord-est du Nigeria fuient par milliers en direction du Cameroun, pour échapper aux massacres et exactions du groupe islamiste.
Le mouvement semble avoir franchi une nouvelle étape ces derniers mois, passant d'actions de guérilla dans le Nord-Est, assortis d'attentats suicides spectaculaires dans les grandes villes, à une logique de conquête de territoires.
Le ministère de la Défense a également annoncé que 246 militaires et douaniers nigérians qui avaient fui au Cameroun face à l'avancée des islamistes, "ont quitté la zone de Fotokol sous escorte des forces de défense camerounaises" pour rallier Banki, au Nigeria, où ils ont été remis à leur hiérarchie.
Ces hommes avaient fuient Gamboru Ngala lorsque les islamistes de Boko Haram ont pris la ville d'assaut la semaine dernière.
Plusieurs centaines d'autres militaires nigérians redoutant les exactions du groupe islamiste armé Boko Haram avaient également fui la semaine dernière leurs postes de combats situés plus au sud le long de la frontière, pour se réfugier côté camerounais, selon des sources sécuritaires.
L'armée nigériane avait toutefois démenti dans un communiqué toute fuite de ses troupes, évoquant une "manoeuvre tactique".