CAP SKIRRING AU DELÀ DU TOURISME
FOIRE COMMERCIALE ITINÉRANTE INTÉGRATION SOUS-RÉGIONALE
Quand on évoque le Cap Skirring, aussitôt, l’on pense à ses hôtels jadis luxuriants et débordants de touristes, ses palaces résidentiels, ses palpitantes soirées de nigh- clubs, ses plages au sable fin qui s’étendent à perte de vue ! Surtout son 2e aéroport international après celui du poète et premier président de la République du Sénégal, chantre de la négritude, père fondateur de la francophonie, le grammairien et l’académicien, feu Léopold Sédar Senghor de Dakar. Mais depuis quelques jours, la plus importante plateforme touristique de la région vit au rythme de la foire commerciale itinérante d’intégration sous-régionale et ceci pour une durée de dix jours.
Par ces temps qui courent, on vit au Cap Skirring comme on vit à Dakar. En effet, la 2e édition de la Foire internationale mobile sous-régionale qui s’y déroule depuis déjà quelques jours et pour une durée de dix jours au terrain de foot balle en est la raison.
Des exposants sont venus presque de toutes les régions du pays et de la sous-région. La grande innovation, c’est la présence des pays à l’occurrence la Gambie et le Maroc comme parrains de cette présente édition.
Mais également la cérémonie d’ouverture officielle marquée par une forte prestation culturelle et folklorique qui a tant mobilisé.
D’ailleurs, au terme de cette prestation culturelle que le sous préfet de Cabrousse, venu présider la cérémonie d’ouverture officielle a livré son message… en tout état de cause, il est manifeste, qu’au dela de l’activité économique dont il est question ici, nous savourons l’aspect culturel avec cette belle prestation du « Koumpo » de Nialou (Cabrousse) l’autre masque de Boucotte Diembéring et une danse bien ruthmée.
C’est ça la culture de la Casamance. Elle est rayonnante et joyeuse. Elle est faite de chants et de danses mais et surtout de labour », explique, admiratif, Boubacar Thiaw de la vigueur chorégraphique, martelant de leurs pieds le sol dur de leur affirmation identitaire.
« Nos braves femmes dames ici présentes, savent bien s’illustrer dans les travaux champêtres aussi bien comme dans d’autres activités émancipatrices, car, rappelle-t-il, elles savent se souvenir de ce que l’héroïne Aline Sitoé Diatta leur a légué en termes de bravoure, de courage et de dignité ».
Et au chef de l’exécutif local de déclarer ouverte, au nom du chef de l’Etat et celui du gouverneur de la région et du préfet du département, cette 2e édition de la foire sous-régionale initiée par Karite Emma entreprise du Sénégal, à qui il souhaite plein succès. Suit alors l’étape de la visite guidée des stands de la délégation officielle.
De part et d’autre, on se rince les yeux, les stands sont bien achalandés de différents articles et produits de toute sorte. Le stand béninois avec son étalage de produits aphrodisiaques fait plus d’attraction ! Au terme d’une
visite complète, le sous- préfet de l’arrondissement de Kabrousse, se dit satisfait, « Je suis animé d’un sentiment de fierté à l’égard d’un compatriote issu de surcroit issu du terroir qui a pris les initiatives de donner le bon exemple à toute la jeunesse. Il n’y a pas que le tourisme comme unique activité éco nomique sur laquelle on doit miser. Il y a d’autres comme celleci.
Tout ce mérite revient à Emmanuel Diouf, promoteur de cette foire sous-régionale itinérante au niveau de la région de Ziguinchor, entre cap Skirring, Ziguinchor et Bignona ». Boubacar Thaw, ne s’est pas privé de faire un commentaire sur le choix des pays parrains de l’événement.
«Je trouve judicieux le choix des pays parrains, d’abord la Gambie, qui est un pays voisin à l’intérieur du Sénégal, avec qui on partage le même peule et la même culture. Quant au Maroc, tout le monde est unanime pour son expertise avérée dans le traitement du cuir.
FACETTE : L’EMPREINTE DE LA TIDJANIYA A DIEMBERING
Il y a une facette religieuse à la foire sous-régionale de Djembéring. La Tijanya s’y fait sentir, quand on sait que la grande figure religieuse Oumar Foutyou Tall a séjourné à Diembéring, où s’est tenue la première édition de la Ziarra Omarienne, en 2014.
Face à une ruée de clients qui envahit son stand, le chef de la délégation marocaine Chébchoub, laisse échapper ses émotions : « Je suis content d’être ici au Sénégal, précisément en Casamance, à la rencontre de ce peuple magnifique. Nous tâcherons de revenir prochainement, en force.
Parce que je suis séduit par cette belle prestation culturelle, surtout avec ce monsieur sous feuilles (le Koumpo : Ndlr) qui tourne et virevolte comme ce n’est pas croyable, il est impressionnant», témoigne, émerveillé, cet exposant venu du royaume chérifien du Maroc.
Même son de cloche chez Ibrahima Guéye, commerçant établi à Dakar Sandaga, « je suis revenu encore au Cap Skirring, grâce au bon souvenir que j’ai gardé de l’édition passée. Ma joie est encore plus grande de constater une amélioration significative dans l’organisation cette année.
Les acheteurs, après s’être bien régalés de la prestation de la cérémonie d’ouverture, se sont rués sur les stands à la fin du spectacle. C’est beau et magnifique », exulte un exposant. Une satisfaction partagée par Yancoba Taroré alias « Tons Vip » qui en est à sa première participation à cette foire.
Lui, ne tarit pas d’éloges. « C’est comme si c’était à la Fidak où je viens d’exposer », s’exclame t-il. Il se dit charmé par la beauté de Diembéring tant chanté par Metzo Diattha et invite les autorités gouvernementales et municipales à mieux s’investir pour impliquer davantage les jeunes dans les activités économiques.
ORGANISATION : ON A FAIT SANS L’APPUI DES AUTORITES
Et si les activités économiques se résumaient à l’organisation de cette foire sous-régionale ici, le promoteur, déplore l’absence de soutien des autorités politiques de la région.
Emmanuel Diouf s’en désole : « Nous leur avons adressé des correspondances en bonne et due forme allant dans le sens de nous accompagner dans l’organisation matérielle de cet événementiel économique et bénéfique pour la région, malheureusement, jusqu’ici, personne n’a réagi et en l’absence de tout sponsor, les charges fixes sont énormes et nous tendons directement vers une perte sèche, tout au moins, pour cette première étape du Cap Skirring », se morfond le promoteur.
« Nous avons voulu que l’étape du Cap Skirring soit de référence vu que le Cap Skirrring est une cité cosmopolite où se côtoient au quotidien les ethnies de toutes les régions du Sénégal, voire de la sous-région et d’ailleurs conformément à la vocation sous-ré- gionale de notre foire », explique-t-il.
Il invite ainsi le conseil municipal de Diembéring à prêter plus d’attention à cet événement « cette foire constitue une attraction économique certaine, et peut servir de prétexte valable pour la promotion touristique de la destination.
Facilement, les gens attirés par la foire, tombés sous le charme de la localité, peuvent y revenir pour investir ». En attendant, la foire continue son petit bonhomme de chemin faisant l’affaire des restaurateurs, des conducteurs ou autres petits vendeurs de rafraichissants.
Même un opérateur de la téléphonie mobile voulait y faire des affaires sans vouloir prendre un stand alors qu’il avait décliné la demande du promoteur de sponsoriser cette édition.
En tout été de cause, cette foire, du côté des usagers, ne fait que des heureux comme en témoigne Jeanne Fina Diatta, à sa sortie de la foire, les mains bien chargées :
« Je n’en reviens pas, je pensais que pareil évènement ne se passait qu’à Dakar au Cices. Je suis heureuse que ça se passe aujourd’hui chez moi, je ne me suis pas fait prier pour casser ma tirelire pour faire un shoping conséquent, vivement la prochaine édition », lance t-elle joyeuse.