CASAMANCE, LES RAISONS D’ESPÉRER
Projets de lutte contre la pauvreté par l’amélioration de l’accès des populations aux services sociaux de base, facilitation de l'octroi de financement aux plus pauvres , initiatives en faveur de la paix..., le développement de la région en marche
L’Etat a financé et réalisé beaucoup de projets de développement dans la région de Ziguinchor pour aider les populations à surmonter les effets néfastes de la crise Casamançaise et à améliorer leurs conditions de vie, en réduisant leur niveau de pauvreté et de vulnérabilité. Les premiers résultats se sont avérés positifs, encourageant les plus hautes autorités du pays à mettre en œuvre d’autres initiatives, afin de consolider et de renforcer les acquis.
Parmi les projets phares, il y a le Programme national de développement local (Pndl). Il a pour objectif la lutte contre la pauvreté par l’amé- lioration de l’accès des populations aux services sociaux de base, l’accès des populations plus pauvres aux ressources financières pour le développement d’activités génératrices de revenus et le renforcement de capacités des acteurs pour la mise en œuvre de la stratégie de réduction de la pauvreté.
A cet effet, le Pndl a, depuis son démarrage dans la région en 2007, signé 102 conventions de financement avec les collectivités locales, pour un montant global de 2.783.118.006 FCfa. Ce qui a favorisé la mise en place de 341 microprojets. Quant aux contrats réellement exécutés pour la mise en œuvre desdits microprojets, ils ont été chiffrés à 2.545.623.089 FCFa.
Pour l’essentiel, les investissements ont concerné les secteurs de l’éducation, de l’hydraulique, de la santé. Des investissements qui ont été faits également dans le secteur marchand, ont contribué à améliorer les recettes des collectivités locales.
Selon le directeur de l’agence régionale de développement (Ard) de Ziguinchor, Boubacar Sonko, le Pndl avait démarré avec un appui de la Banque mondiale, qui s’est retirée quatre ans après. Actuellement, le programme est entièrement mis en œuvre par les ressources de l’Etat, notamment le fonds de dotation à la décentralisation, mais principalement le fonds d’équipement des collectivités locales.
Projet d’appui au développement rural en Casamance (Paderca)
A côté du Pndl comme programme majeur dans la région de Ziguinchor, il y a le Projet d’appui au développement rural en Casamance (Paderca), qui a été financé par la Banque africaine de développement (Bad). Il a pour objectifs sectoriels de contribuer à la sécurité alimentaire et à la lutte contre la pauvreté en Casamance.
Son objectif spécifique est l’augmentation de la production agricole sur une base durable, avec un certain nombre de composantes. La première composante s’est attelée à la restauration et à la valorisation des ressources naturelles par la réalisation d’ouvrages agricoles et d’aménagements. Il y a également une 2ème composante qui a permis d’appuyer les producteurs et les collectivités locales à bénéficier durablement des retombées des aménagements.
Ladite composante a permis également l’organisation des producteurs autour des filières de production. « Le Paderca, c’est un programme de 20 millions d’unités de compte, qui est presque arrivé à terme depuis décembre 2014 », a indiqué le directeur de l’Ard. Boubacar Sonko croit savoir que le gouvernement est en négociation avec la Bad pour l’instruction d’une nouvelle phase du programme.
D’après M. Sonko, les résultats du Paderca sont tangibles : « Quand on va sur le terrain, on voit réellement que le Paderca a aménagé des vallées, mis en place des ouvrages anti sel pour lutter contre la salinisation des sols qui constituait un frein au développement de la riziculture ». Notre interlocuteur a ajouté que dans les secteurs sociaux, le Projet d’appui au développement rural en Casamance a réalisé un certain nombre de salles de classes, de postes de santé, etc.
«Toutes choses qui constituent, de l’avis de Boubacar Sonko, des réponses à la situation de vulnérabilité dans laquelle vivent les populations ». Il faut rappeler que les zones d’intervention du Paderca étaient les régions de Ziguinchor et de Sédhiou.
Programme d’appui au développement économique de la Casamance (Padec)
Autre projet d’envergure interrégional : Le programme d’appui au développement économique de la Casamance, avec un financement de l’Acdi (Coopération canadienne). Il est basé à Kolda et intervient sur l’ensemble des trois régions de Ziguinchor, Sédhiou et Kolda. Le Padec a pour objectif de contribuer au développement et à la mise en valeur du potentiel agricole et agro-alimentaire de la Casamance par les petits producteurs agricoles.
Il poursuit, selon le directeur de l’Ard, une logique de professionnalisation des opérateurs et l’amélioration des offres de service des structures de l’Etat. Le Programme d’appui au développement économique de la Casamance vise la réduction, de moitié, de l’incidence de la pauvreté des ménages.
En termes de résultats pour ce programme, le patron de l’agence régionale de développement a cité de nombreuses réalisations en appui aux organisations communautaires de base, surtout dans le domaine de la transformation des produits agricoles, notamment le miel, l’anacarde et d’autres filières ciblées par le programme.
Boubacar Sonko a affirmé qu’un peu partout dans la région, les producteurs ont bénéficié de l’appui du Padec qui, pour démarrer une nouvelle activité, pour renforcer celle déjà existante. « Tout cela s’est fait avec un paquet de renforcement de capacités des acteurs », selon M. Sonko. A l’en croire, des études sont également disponibles sur les diffé- rentes filières, grâce au Padec.
Egalement, un certain nombre de structures de l’Etat a été appuyé par le programme pour leur permettre aussi de se doter d’une capacité d’intervention, afin qu’ils puissent, à leur tour, apporter l’appui nécessaire aux populations.
Projet d’initiatives communautaires pour la construction de la paix en Casamance
Par ailleurs, M. Boubacar Sonko nous a appris qu’au niveau de l’Ard de Ziguinchor, ils sont en train de mettre en œuvre le projet d’initiatives communautaires pour la construction de la paix en Casamance. Ledit projet vise la consolidation de la paix pour le développement durable de la Casamance.
Selon M. Sonko, ce projet est un don de la Banque mondiale à l’Etat du Sénégal, et son montant est de 1.098.738.890 FCfa. Le taux d’absorption de ses crédits était de 77 %, le mois dernier. Pour le patron de l’Ard, ce projet est très innovant, en ce sens qu’il cible la résolution du conflit. « Les populations choisissent donc les collectivités locales.
En son temps, c’est-à-dire avant la réforme, au moment où l’on avait 25 communautés rurales, ce projet avait donné, à chacune d’elles, au minimum 25 millions de FCfa pour la réalisation d’autres projets contribuant à la paix dans la communauté », a indiqué le chef de l’Ard. Ainsi, un ensemble d’infrastructures a été réalisé, de même que des projets d’appui pour le retour des personnes déplacées dans certaines localités, des projets marchands, d’autres projets d’infrastructures scolaires et de santé. Il y a eu également une livraison d’infrastructures d’appui à la production.
« Le projet d’initiatives communautaires pour la construction de la paix en Casamance s’exécute dans d’excellentes conditions », a affirmé le directeur de l’Agence régionale de développement.
Pôle de développement de la Casamance (Ppdc).
Boubacar Sonko a évoqué aussi d’autres projets, non moins importants, « qui, dit-il, ont permis aujourd’hui d’améliorer la culture rizicole dans la région par l’aménagement de vallées et la construction d’ouvrages de régulation. Il n’a pas occulté l’un des programmes phares de l’Etat, qui est dans sa phase mise en œuvre. Il s’agit du Projet de pôle de développement de la Casamance (Ppdc).
Le patron de l’Ard a rappelé que ce projet a comme objectif, de contribuer à la réduction de la vulnérabilité des jeunes et des femmes de la Casamance, en élargissant les opportunités d’activités génératrices de revenus, dans le but de s’attaquer aux causes fondamentales du conflit Casamançais.
« Il s’agit, ici, de poursuivre l’accroissement de la productivité agricole dans les filières ciblées en faveur des jeunes et des femmes, d’améliorer l’accessibilité des zones rurales ciblées en Casamance », a souligné notre vis-à-vis. Il a poursuivi, en rappelant que le Ppdc est un projet de 40 millions de dollars de la Banque mondiale avec 6 millions de dollars de l’Etat du Sénégal.
Soit un coût global de 46 millions de dollars, correspondant à 23 milliards de FCfa. Pour le chef de l’Ard, le Ppdc est un projet très important, parce qu’il va apporter une première réponse dans la constitution du pôle territoire, avec un certain nombre de composantes essentielles.
Outre ces projets phares de l’Etat, qui prennent forme ici, avec des unités de coordination, il y a d’autres projets, relatifs au désenclavement aérien, terrestre et fluviomaritime de la région, à la modernisation et à la mise aux normes de certaines infrastructures aéroportuaires et terrestres, entre autres.