VIDEOMULTIPLE PHOTOS"CE SONT LES 'MBEREBESSE', LES 'DRIANKÉS' ET LES FEMMES DIVORCÉES QUI ME FATIGUENT AU TÉLÉPHONE"
ABDOU FAYE ALIAS BIRAM CODOU MBAYE, ARTISTE-COMÉDIEN
C’est un artiste qui a marqué la musique sénégalaise. Qui ne se rappelle pas en effet de la chanson d’amour «Boulma miserlo» qui a cartonné et fait le buzz sur la toile et le petit écran.
Connu pour sa grande voix rauque, Abdou Faye alias Biram Codou, puisque c’est de lui qu’il s’agit, est artiste chanteur mais aussi un comédien de renom. Et cela, grâce à la série «Buur Guewel» diffusée sur la Tfm.
Un succès qu’il dit prendre avec beaucoup de philosophie, même s’il confie que ce n’est pas de tout repos, du fait notamment les appels téléphoniques venant des femmes. Ainsi, Biram Codou révèle que c’est la catégorie qu’il appelle les «Mbérébessé», les «Driankés», surtout les femmes divorcées, qui lui courent après.
Sa voix rauque et puissante, son verbe facile et sa maîtrise de la langue wolof, font de lui un homme de l'art. Toujours souriant, Biram Codou, Abdou Faye à l’état civil, est un artiste qui a déjà à son actif un album de 6 titres sur le marché et intitulé «Yague bawoul dara». Une chanson qui l’a propulsé au devant de la scène, depuis quelques années déjà. Sauf que depuis lors, il n’a pas sorti une nouvelle production.
Biram Codou s’est aujourd’hui mué en comédien. Et cela, grâce à Leuz qui lui a donné un rôle taillé à sa mesure dans le téléfilm «Buur Guewel» diffusé sur la Tfm. Dans la série, il joue le rôle de Biram Coudou Mbaye, un homme mesquin. Personnage qui lui a donné une certaine célébrité.
Né à la Médina, à la rue 22, il a grandi à Pikine Guinaw Rail, où son père avait acheté une maison. Biram Codou a fréquenté l’école jusqu'au Ce1, ce qu’il appelle «la classe des griots» à lécole Oumar Dia Diouf de Guinaw Rail Sud. Il est ensuite confié à son oncle tailleur qui avait son atelier au marché Kermel de Pikine Icotaf.
«Je suis un excellent tailleur. Mais comme mon père était à la retraite, je devais prendre le relais. Mon ami Babacar Mbengue m’a alors amené en ville où j’ai appris le métier de frigoriste. Je peux dire c’est à partir de là que j’ai commencé avoir du succès. Car, je mettais de l’ambiance partout», explique-t-il.
Parcours de comédien de Biram Codou
Parlant de sa vie de comédien, Biram Codou note que rien ne le prédestinait au théâtre ou au cinéma. «C’est un jour que Leuz m’a convoqué pour me faire part de son projet de me faire participer à la série ‘Buur Guewel’ qu’il était en train de concocter. Et je lui ai dit que je ne suis pas un comédien, mais un artiste chanteur. Malgré cela, il a insisté en disant qu’il m’a senti dans ce rôle», renseigne-t-il en soulignant que ce rôle consiste juste à être un griot mesquin qui passe tout son temps à raconter des contrevérités sur son ami «Buur Guewel», alias Sa Nekh.
Un rôle qui est un peu compliqué et peut-être mal vu par la population et pour laquelle il était un peu retissant au début. «Lorsque j’ai vu le scénario, je me suis dis que ça peut être compliqué. Mais par la suite, j’ai demandé conseil et on m’a dit que c’est juste un téléfilm qui pourra m’ouvrir d’autres portes. J’incarne juste un personnage qui est différent de la personne que je suis», explique-t-il.
Biram Codou souligne que ce personnage n’a rien à avoir avec sa propre personne et que les griots aussi ne sont pas comme ça. «Des brebis galeuses, on en trouve partout. Mais le rôle du griot, c’est d’œuvrer pour la paix et non pas de manigancer. Nous avons nos ‘Geers’ qui nous donnent ce dont on a besoin», ajoute-t-il. Certes il reconnaît être issu d’une famille de griots, mais il n’en reste pas moins un noble, un homme digne et entier. «C’est pourquoi, au début, il m’était difficile d’entrer dans ce personnage. Une séquence, on pouvait la tourner 7 à 10 fois. Parce que ce n’est pas évident, si la personne n’est pas comme ça. Mais un homme patient a fait de moi un comédien», note-t-il.
L’artiste clame qu’il ne pouvait rien refuser au réalisateur qui est un compagnon de longue date. «C’est un homme qui a beaucoup aidé feu Ndogo Lo, Ives Niang et moimême pour réaliser nos clips vidéos, sans nous demander un sou. C’est une occasion de dire aux autorités étatiques de venir en aide à ce genre de personnes qui luttent même contre le chômage», fait-il savoir.
Echo du téléfilm
Sur le personnage qu’il incarne et qui n’a pas plu à bon nombre de Sénégalais, car étant un griot briseur de couple, entre autres, Biram Codou déclare : «Je comprends les Sénégalais, mais encore une fois, ce n’est pas pour dire que les griots sont comme ça. Mais c’est un fait et c’est pour montrer que le rôle du griot n’est pas cela». Poursuivant, il confie qu’il a eu un écho favorable. «Parfois, dans la rue, les gens m’interpellent, et ils me disent : ‘hé Biram, il faut rendre les 7 millions de Sa Nekh. Tu es méchant…’ Un des mes fans m’a dit que ce que j’ai joué ne lui a pas plu et je lui ai fait comprendre que c’est juste un rôle, rien de plus. Il a compris», relève-t-il.
A la question de savoir s’il regrette d’avoir joué ce rôle, il dit : «Si je dois refaire ce rôle, je vais encore réfléchir. Ce n’est pas que je regrette, mais je l’avoue que c’est un rôle très difficile. Mais ça a été une fierté de tenter une autre expérience, c’est un plaisir de jouer avec ‘Sa Nekh’ qui a montré une autre facette qu’on ne lui connaissait pas. Le groupe de ‘Buur Guéwel’ est devenu une famille, ne n’est que du plaisir. C’est juste que nous sommes la voix des sans voix. Je demande pardon à tous ceux qui se sont sentis offensés ou blessés par ce rôle que j’incarne dans le téléfilm, surtout à mes fans».
La gestion du succès
Biram Codou reconnaît avoir été bien payé pour ce rôle dans «Buur Guéwel». Et malgré les critiques, Biram a acquis une certaine notoriété qu’il dit vivre avec beaucoup de modestie. «Nous ne sommes que des êtres humains. Ce succès dont vous parlez, on le doit au bon Dieu. Car j’étais déjà connu de par mon premier album. Mais j’avoue qu’avec cette série télé, je suis devenu un phénomène, du fait de la simplicité et le naturel dans le jeu. Et comme je ne suis qu’un talibé de Cheikh Mbacké Darou Rahmane, ce n’est pas mon droit de hausser les épaules. Moi, je suis l’ami de tout le monde, je n’ai pas d’ennemi», a-t-il commenté.
Pour ce qui est de ses relations avec les jeunes filles qui lui marquent à la culotte, il déclare : «Avec les filles, ‘doyna war’. Les filles aiment les hommes célèbres, j’en vois de toutes les catégories. Mais ce sont les ‘Mbérébessés’ (jeunes filles), les ‘Driankés’ (grandes dames) et les femmes divorcées surtout qui me fatiguent avec des appels téléphoniques incessants. Mais, la plupart des filles, je les considère comme des soeurs. Je ne vais jamais profiter de mon succès pour faire des bassesses, non ! C’est difficile de fuir les filles, car elles ont des astuces, elles vous appellent au téléphone comme fans d’abord ou formuler des critiques et quelques minutes après, elles déclarent leur flamme. Mais je les ramène toujours à la raison en leur disant que j’ai une femme. Mais parfois c’est peine perdue. Et je l’avoue, on ne peut pas échapper à toutes ces filles. Mais «da si am ay seytané’».
Côté jardin
Biram Codou informe qu’à travers la série, il a eu des biens, dont une voiture 4X4 qu’un fan qui est Europe lui a offerte. Quant à sa vie privée, il est marié à une femme, mais compte prendre une seconde épouse «d’ici un mois. Pour le moment, je suis monogame, mais pas pour longtemps. Je suis musulman, je dois prendre jusqu’à quatre épouses». «Ma future deuxième n’est pas du milieu artistique et c’est tout ce que je peux vous dire. Elle a son Bac», renseigne- t-il en confiant que pour sa carrière musicale, il est en studio pour préparer sa prochaine production.