CERTAINES ILES DU SALOUM MANQUENT DE PERSONNEL QUALIFIE
Diamniadio (Foundiougne), 5 juin (APS) – Le personnel qualifié dans les postes de santé de certains îles du Saloum dans le district sanitaire de Foundiougne (région de Fatick), reste encore ''insuffisant'', une seule sage-femme officiant à Bassar, alors que le poste de santé de l’île de Diamniadio n’en dispose même pas.
''C’est un poste de santé en même temps une maternité avec une sage-femme, deux matrones un dépositaire et un agent communautaire de santé'', selon l’Infirmier-chef de poste de Bassar qui recevait une mission des membres de l’Association des journalistes en santé population et développement (AJSPD).
Située à 100 km de Foundiougne, à vol d’oiseau, dans les eaux du Delta de Saloum, l’île de Bassar qui compte 3100 habitants a besoin d’un personnel supplémentaire, selon Elhadji Sène.
Il a sollicité un renforcement du personnel notamment un infirmier assistant pour assurer la continuité des services. Le nouveau poste veut ainsi s’agrandir avec la démolition du vieux bâtiment qui faisait office de case de santé avant son érection en poste de santé en 2008.
''Les villageois et le comité de santé se sont ainsi débrouillés avec leurs propres moyens pour construire une salle de consultation, une salle d’observation, une salle de soins, un bureau pour la sage-femme et un dépôt’’, a expliqué l’ICP.
A l’île de Diamniadio qui dépend de la commune de Rofangué, située également dans les eaux du Delta du Saloum, l’ICP est seul, aidé de deux matrones et d’un agent de santé communautaire. Il n'y a point de sage-femme, l’ICP se charge des consultations pré –natales, des accouchements et des consultations post-natales.
‘’Quand je suis absent pour des congés ou des sessions de formation à Foundiougne, le poste de santé est géré par les matrones et l’ASC qui ont des limites. Ils ne peuvent pas assurer certaines prestations’’, précise l’ICP.
Fréquenté à 70% par la population, le poste de santé enregistre des consultations pour des pathologies courantes comme les maladies diarrhéiques. En effet, les îles du Saloum sont des localités où les problèmes d’eau sont récurrents, le forage de Bassar et de Diamniadio sont en panne. Les populations vont chercher l’eau dans les autres villages insulaires à bord des pirogues.
Il y a des problèmes gastro-entériques, les infections respiratoires aigues dues à l’environnement avec les fumoirs pour les poissons fumés et la poussière.
Le poste de santé situé à quelques mètres du débarcadère derrière l’école primaire est d’accès facile pour les populations de Bassar éparpillés dans l’île. Par contre, pour les autres villages polarisés, l’accès est difficile du fait de la traversée qu’il faut effectuer entre les îles pour faire leurs consultations.
Sur la question de la santé de la reproduction, le poste reçoit adolescents, jeunes et surtout les femmes en union.
En l’absence de la sage-femme, l’ICP délivre des services de PF (Planning familiale) avec les offres initiales de pilule mais également les méthodes longues durées aux femmes. Le taux de prévalence se situe à 12%, là où le niveau national avoisine les 19%, selon les dernières statistiques de la Division de la santé de la reproduction.
''Il y a une bonne information avec des relais qui font de la sensibilisation en plus de la sage-femme qui fait office de conseillère en PF pendant les séances de vaccination mais également au cours de la grossesse lors des consultations pré- natales'', selon l'infirmier. Lors de la 3ème consultation post-natale (CPON), elles acceptent souvent de choisir une méthode de planification pour espacer les naissances.
Toutefois, seules les femmes mariées font recours aux méthodes de planification et quelques filles mères, renseigne l’ICP de Bassar qui précise que les grossesses non désirées restent ‘’très rares’’.
‘’La tranche la plus fréquente reste les femmes en union mais les adolescents et les jeunes ne sont pas nombreux parce que c’est une population très mobile qui bouge selon les saisons et restent très rares dans le village’’, a expliqué Elhadji Sène.
Mais le personnel n’est pas très suffisant puisqu’en l’absence de l’ICP et de la sage-femme souvent en stratégies avancées dans les autres villages, le poste de santé est dégarni pour assurer les cas ponctuels, renseigne t-il.
Le bâtiment constitué d’un seul bloc fait office de maternité et de salles de consultation et de soins. C’est pourquoi l’ICP a souhaité la construction d’un bloc avec deux structures indépendantes, le Poste de santé et la maternité.
L'objectif est d'assurer une meilleure confidentialité des soins délivrés aux patientes par la sage-femme au niveau de la maternité.
Dans la région de Fatick, les journalistes vont également visiter les postes de santé de Dioffior et de Niakhar pour s’enquérir des conditions d’accès aux soins notamment matière de santé maternelle et infantile.