Chérif Léhibe Aïdara crée la surprise
LOCALES 2014
La tempête avant la pluie ? A l’évidence oui, car chérif Léhibe Aïdara, respectable leader politique qui avait rompu avec Moustapha Niass à l’entre-deux-tours, a fait une rentrée politique réussie à Kolda. Il va, à coup sûr, briser la bipolarisation « apéristes-libéraux ».
Chérif Léhibe Aïdara est un homme politique chanceux. Démissionnaire dans le fracas, de l’Alliance des forces de progrès (l’Afp) dont il était le coordonnateur régional à Kolda, Léhibe est parvenu à remplir jusqu’au dehors la salle de l’hôtel Moya de Kolda, le week-end dernier. Il venait ainsi de lancer son mouvement politique « Baamtaré Fouladou », (Développement du Fouladou). Dans la salle pleine comme un œuf, l’ex-patron régional des progressistes a réussi à rallier à sa cause nombre de leaders estampillés « Afp ».
Pourtant, à l’entre-deux-tours, lorsque Chérif Léhibe Aïdara rompait avec l’opposition pour retrouver Wade, la vague de dépit était à son comble. Et plus personne ne lui entrevoyait un avenir politique. Il a donc gagné son pari. Et s’est tout de suite assigné un défi, celui de conquérir la mairie de Kolda. « Ne votez pas pour les Koldois qui ont élu domicile à Dakar ! », a-t-il lancé à la salle en délire. L’homme politique Koldois veut aller à l’assaut de la mairie avec son nouveau mouvement politique. « Je suis candidat, porté par un mouvement. Vous constatez que, jamais dans la mémoire des Koldois, nous n’avons connu cette forte mobilisation des militants. Cela me réconforte et c’est pour cette raison que je reste davantage motivé pour servir ma communauté », a lancé M. Aïdara, en marge d’une rencontre de ses militants. Il a souligné qu’il n’excluait « aucune alliance avec d’autres coalitions en vue de briguer les suffrages des Koldois, en 2014, et cela à condition que l’intérêt des populations soit pris en compte ».
Autre annonce, Léhibe a fait savoir qu’il renoncerait aux avantages et autres privilèges d’un maire, promettant d’être entièrement au service de la population, pour apporter une rupture dans la gestion des affaires de la cité. « Je n’ai pas besoin des indemnités de maire encore moins de carburant, d’un véhicule de fonction ou encore de billets d’avion pour des déplacements. Mon combat sera d’accompagner les couches vulnérables, notamment les jeunes et les femmes », a-t-il poursuivi. Il a promis de donner, « chaque année », « 15 bourses aux étudiants », mais aussi d’aider à « leur orientation dans les universités ».
Il s’est aussi engagé à « les assister sur plan social et médical ». Le combat de ce leader politique local a commencé dès la création de l’Afp, dont il se glorifie d’en être un membre fondateur. A l’Appel du 16 juin de Niass, il était là. « Ces routes sont le fruit de la pression de la rue, le 16 juillet 2005, lors de la visite de Me Wade à Kolda », clamait Chérif L. Aïdara, déniant ainsi toute paternité de la voirie à l’équipe municipale. Le président Wade avait, face à la marée des foulards rouges, lâché 2 milliards de FCFA pour les routes dans le cadre de Kolda 2006. L’hôtel de ville, une fierté pour l’équipe municipale libérale, « est la volonté de tous les conseillers municipaux, eux qui ont voté pour le prêt auprès de l’Agence pour le développement municipal (Adm) », a-t-il toujours clamé.
Aujourd’hui, plutôt face aux apéristes, Léhibe se dit confiant. « Ils n’ont personne derrière eux », raille-t-il. Ce nouveau mouvement politique survient au moment où l’Apr cherche à réaliser son unité au Fouladou. Dans cette formation politique, chaque leader travaille pour lui-même. Le plus en vue est l’inspecteur des impôts Mamadou Diao alias Mame Boy. Il n’est pas seul sur le terrain, loin s’en faut ! D’autres cadres comme Souleymane Demba Sy, administrateur civil, tracent leur sillon. Mame Coumba Cissé compte dans son monde et l’inventeur de la machine à décortiquer le fonio, Sanoussi Diakité, est dans la danse. Tout comme le ministre de l’Agriculture, Abdoulaye Baldé. A ce beau monde s’ajoutent des dinosaures comme Bécaye Diop, actuel maire de la ville et le jeune président du Conseil régional, Fabouly Gaye. Une légion qui n’entend pas laisser le terrain à « Baamtaré Fouladou ».