CHEIKH MBENGUE RECTIFIE LE SUTSAS
COUVERTURE MALADIE UNIVERSELLE (CMU)
24H après la sortie du Syndicat unitaire des travailleurs de la santé et de l’action sociale (Sutsas) décriant le cycle d’endettement dans le lequel la Couverture maladie universelle (Cmu) a plongé les structures sanitaires du fait du retard dans les remboursements des prestations, l’Agence nationale de la Cmu apporte des éclairages. Selon Cheikh Seydi Aboubeker Mbengue, le directeur général de l’agence, joint au téléphone, hier, par nos soins, toutes les structures qui ont présenté des factures en bonne et due forme plus des pièces justificatives sont payées. Mieux, les premiers ont été remboursés il y a deux semaines pour 223 millions de F Cfa.
«Les hôpitaux ont commencé à envoyer (leurs factures-ndlr) et les premiers ont été payés, il y a deux semaines, pour 225 millions de F Cfa. D’autres structures ont envoyés leurs factures durant la semaine et dans les dix derniers jours. Nous nous attelons à les payer». C’est Cheikh Seydi Aboubeker Mbengue, le directeur général Agence nationale de la Couverture maladie universelle (Cmu), joint au téléphone hier, par nos soins, qui répond ainsi au Syndicat unitaire des travailleurs de la santé et de l’action sociale (Sutsas) qui dénonçait avant-hier, mercredi 26 août, lors d’un point de presse, la dette que la Cmu doit aux structures de santé et ses conséquences sur la qualité de service.
L’anthropologue et expert en santé publique qui reconnait, sur le principe, les incidences des difficultés financières, rassure que tout va désormais changer. «Le problème d’argent, en réalité, je ne dit pas qu’il n’existe pas. Disons que nous héritons d’un certain nombre de difficultés parce qu’effectivement il y a des structures qui ont tardé à rentrer dans leurs fonds. Mais c’est justement pour corriger cela que l’agence a été créée. Aujourd’hui avec l’agence, ceux qui ont envoyé leurs factures il y a trois semaines, ont été payés une semaine après. Les premiers ont été payés il y a deux semaines pour 223 millions de F Cfa. Mais ceux qui ont présenté des cumules de relevés, nous leur avons demandé de les retourner et de nous présenter des factures en bonne et due forme. Evidemment celui qui envoie une facture, nous le payons».
Un budget de 17 milliards de F Cfa pour six mois
Le directeur général de l’Agence de la Cmu précise que le budget de sa structure a été voté le mois de juin dernier, le ministère des Finances l’a validé en juillet. Il s’élève à 17 milliards de F Cfa pour six mois (de juillet à décembre), donc c’est suffisamment financé. Et des lettres ont été envoyées à toutes les structures de santé pour leur dire que la donne a changé. Car, contrairement aux relevés qu’elles envoyaient d’habitude avec le ministère de la Santé, maintenant, il faut faire parvenir à l’agence des factures plus des pièces justificatives. Aussi, ajoute-t-il, ce sont les régions médicales qui doivent recevoir les remboursements pour enfants de 0 à 5 ans.
Seulement, déclare-t-il, de Goudiri où il est en tourné dans la cadre de la Cmu, «jusqu’au moment où je quittais Dakar, il n’y avait que Kolda et Sédhiou qui avaient envoyé des factures. Par principe nous remboursons tout. Kolda a reçu une enveloppe de 177.103.300 F Cfa sur la base de la facture qui nous été présentée parce que le district sanitaire de Vélingara n’avait pas envoyé de facture depuis 2013. Et Sédhiou a envoyé une facture électronique, nous attendons la facture papier lundi pour payer, parce que le ministère de l’Economie et des Finances n’accepte pas que l’agence lui présente des factures électroniques. Tambacounda nous a envoyé sa facture en fin de semaine dernière, Dakar nous a envoyé sa facture hier (avant-hier, ndlr)».
Et de poursuivre: «Mballo Dia n’était pas au courant, mais je voudrais juste lui donner l’information. Il parle de Thiès, je peux lui dire que nous attendons la facture de Thiès qui doit arriver aujourd’hui (hier jeudi, Ndlr) ou demain (ce vendredi, ndlr). Alors, on ne peut pas faire un remboursement pour une facture qui n’est pas encore arrivée. Kédougou, c’est nous qui avons récupéré la facture et que nous amènerons avec nous à Dakar». Pour lui, il y a certes, des retards, mais dans le cadre de la nouvelle démarche qui va être celle d’une agence, «nous payons sur la base des documents comptables précis, les régions médicales l’ont compris, elles sont en train d’envoyer des factures. Et, dès que les factures arrivent, nous payons tout».
PAIEMENT DES FACTURES DESREGIONS MEDICALES : Des bureaux régionaux pour une efficacité de service
Pour la bonne marche de la Cmu et la prise en charge avec diligence des factures des structures sanitaires, l’Agence nationale a créé des bureaux régionaux. Selon Cheikh Seydi Aboubeker Mbengue, ces bureaux seront installés dans moins de deux semaines pour le travail de proximité. «C’est cela l’utilité de l’agence. C’est qu’avec la création des bureaux régionaux, le traitement des factures va se faire au niveau (du bureau) régional».
Par exemple, à Kédougou, le médecin chef de région «nous a dit qu’il n’avait pas une occasion, disons la possibilité d’envoyer la facture à Dakar parce qu’il n’y avait pas de mission sur Dakar en ce moment là. Ce qui va se passer maintenant, c’est que la facture de la région médicale de Kédougou va être traitée à Kédougou même par notre bureau régional qui va donner l’ordre à Dakar de payer. Ça veut donc dire que nous sommes dans un dispositif nouveau qui va nous permettre de régler les questions très rapidement. Mais pour les factures qui arrivent aujourd’hui à Dakar, les paiements sont faits à temps».
Auparavant, «il y a certes des retards», reconnait-il, mais dans le cadre de la nouvelle démarche tout va rentrer dans l’ordre. «Je donne un exemple, le ministère de la Santé a reçu la facture d’une région médicale à la fin du mois de mai pour des prestations qui avaient été faites au 3ième trimestre 2014. Quand un infirmier fait des prestations en juillet, août et septembre 2014 et que sa facture n’arrive au ministère de la Santé qu’en fin mai, c’est vrai qu’il y a des problèmes. L’infirmier lui va toujours se dire: «j’attends toujours» alors que le ministère n’avait pas encore reçu les factures». «Si le président de la République a pris la décision de créer l’agence, c’est qu’il a estimé qu’il fallait un dispositif institutionnel nouveau, parce que l’ancien dispositif ne pouvait pas permettre la mise en œuvre correcte du programme».