"CINQUIÈME COMBAT", "BEUREUNG SA BARIGO", "KOU MAY TEUL" FONT FUREUR
TENDANCES CEINTURES DE PERLES, PETITS PAGNES, ENCENS AU MARCHE HLM
Le dernier virage de 2014 s’engage avec un vent frais en ce début décembre. Un temps propice pour renouveler l’arsenal de séduction chez certaines dames. Dans le lot d’encens, de ceintures de perles et de petits pagnes proposés au marchés Hlm, les "djeul ma ci souf", "kou may teul", "beureug sa barigo", "cinquième combat"... sont quasi-incontournables pour des intimités piquantes.
L’année se termine dans la fraîcheur. Les vendeurs d’encens, de ceintures de perles, de petits pagnes et d’autres petits secrets de femmes pour des nuits torrides, commencent à se frotter les mains au marché Hlm.
A la boutique Djedah Thiouraye, qui s’est fait un nom dans le domaine des bonnes senteurs depuis plus de 15 ans, les noms coquins donnés à certains parfums contrastent avec les chants religieux diffusés par la radio et les chapelets suspendus au dessus de la tête des vendeurs.
L’un d’eux, El hadji Guéweul, se prête volontiers aux questions. Pied sur le tabouret, un sourire taquin au coin des lèvres, il cite quelques nouveautés d’encens très prisées en ce moment. Ce sont "djeul ma ci souf", "kou may teul", "def ma lou la nekh", "kaye niou begué", "Goudi gui yaye borom", "Nijaay paréna", "yok djom"...
Taille basse rouge-bleu laissant paraître son balcon bien fourni, une cliente qui dit venir de Kaolack interrompt El hadji Guéweul. Elle cherche un vendeur "petit, maigre, de teint noir". La jeune femme a du mal à reconnaître son commerçant préféré, qui a dû prendre de l’embonpoint depuis la dernière fois qu’elle a mis les pieds dans la boutique mais il a un signe particulier, celui de ne pas serrer la main aux femmes.
"Kani Fadjar" et "Soufou Medine" toujours demandés
Elle se met à l’autre bout du comptoir pour se faire servir El hadji Guéweul poursuit pour dire que des encens comme "kani fadjar", "soufou Médine" continuent de se vendre comme de petits pains.
Pour les parfums de chambre, sous forme de cocktail, genre "lait de minuit", "avant lolé", "après lolé", "néma ni", les dames en redemandent toujours. En poudre, de couleur verte, "nijaay paréna" bat les records de ventes. Il est à 20 000 Fcfa le kilogramme et se vend en détail à partir de 1000 Fcfa.
Dans une autre boutique sur le même alignement, de nouvelles senteurs. En tee-shirt noir avec le sigle T.T.B.F (Touba Thiouraye Bakh yaye Seck et frères, "Docteur" Khadim se prend très au sérieux dans son rôle. "Réponds-moi khadim, c’est à mettre où ?", insiste une cliente, manifestement débordante d’impatience.
Assise sur un tabouret, la trentaine, en pantalon moulant et haut en fleurettes, elle est en compagnie de sa "copine", elle aussi épouse de gendarme. Leurs époux sont en mission au Soudan depuis un an et vont rentrer dans le courant de ce mois. Ceci explique cela...
Répondant à la question, Dr Khadim, haut comme trois pommes, lui lance, presque dans un murmure, que c’est à mettre dans les parties intimes de la femme pour stimuler son plaisir et celui de son partenaire.
Lingettes et bonbons pour stimuler le plaisir
Dans la même catégorie, il sort des bocaux contenant des "bonbons" couleur cristal et des lingettes. Ne s’arrêtant pas en si bon chemin, il montre aux clientes un tube sur lequel est dessiné le membre d’un homme... Pas besoin d’explications... Presque à l’unisson, elles refusent l’article en laissant entendre qu’elles ont des maris gendarmes, à la fleur de l’âge, qui n’ont pas besoin de "ça".
Loin de s’avouer vaincu, "Docteur" Khadim présente les encens "troisième, quatrième et cinquième combat" et un flacon de miel mélangé à un aphrodisiaque. "C’est bon maintenant, nous reviendrons avant Noël. Sinon, il va mourir", plaisante la jeune dame.
Comme s’il n’avait rien entendu, "Docteur Khadim" continue sa présentation : "guen gui deuk, takh ci rip, facebook, diek ci kereum, djoganté, dinama nekh, djéguama, deuxième round, ne dort pas, fi man la rek, founiouye dajé...".
Commercial jusqu’au bout des ongles, "Docteur", qui a entendu l’une des épouses de gendarmes parler de panier de "thiouraye", fait défiler des photos sur son téléphone portable pour leur montrer qu’il en fait de "très bons" à 50 000 Fcfa.
Là encore, les dames repoussent la proposition et lui disent que l’une d’elles (épouse de gendarme) a récemment acheté un panier à ce prix. Elles, précisent les clientes, qui en ont pour 10 500 Fcfa, avaient déjà fait des courses pour réserver un accueil de roi à leurs maris. Ce matin, ajoutent-elles, c’était juste pour compléter leur arsenal.
La comptable, le regard envieux, dit qu’elle n’est pas encore mariée et est pressée de se retrouver de l’autre côté. Avant que les dames ne prennent congé en se passant du parfum aux aisselles, elle les taquine : "je veux voir des traces dans neuf mois".
A ce rythme...
"Tegal chaise bi", "Cinquième Combat, ne dort pas"
Les clientes parties, Khadim Cissé présente ses autres produits : "tégal chaise bi" à 23 heures, "diek ci kereum" entre 7 et 8 heures, "Guen gui deuk" dans la tranche de 9-10 heures, "takh ci rip" quand le mari est de mauvaise humeur, "Djéguéma" à 21 heures. Dans le volet des parfums de chambre, Djamila, Khalifa et Youssra cartonnent.
Les meilleurs ventes se font avec "cinquième combat" et "ne dort pas", "Sossou kani", "nak djidah". Les bonbons en cristal marchent aussi. Khadim propose aussi des pommades pour faire pousser les seins et "fermer" les parties intimes de la femme.
Des petits pagnes "Tan Bombe", "Ray Mou Liss", "Karagne Lo"
Au chapitre des ceintures en perle, les "lawbé" proposent "Namouma dara", "kheutial bal mi", "salagn salagn", "lumineuse", "Internet", "bin bin". Les prix varient entre 2OO et 1000 Fcfa.
Côté petit pagne, la dentelle fait sa loi en cette fin 2014 au marché Castor. Les ensembles soutienpetit pagne se font à la main avec des perles en cristal ou dorées. Il y en a pour toutes les couleurs, mais le rose bonbon et le noir font tendances dans les chambres. Les autres ont presque tous les mêmes coutures, seuls les noms changent au gré du tube en vogue, de l’émission télé qui cartonne ou du lutteur qui a le vent en poupe.
Sokhna Faye expose dans son petit carré "dinama nekh", "doganté", "Internet", "Tan bombé", "Raye mou liss", "kharagnlo", "beureug sa barigo", "thiakhagoun"...
Il y en a décidément de toutes les facettes.