CLASH EN VUE ENTRE MACKY ET SES ALLIÉS DE LA GAUCHE
CRITIQUES DE LA LD ET DU PIT CONTRE LE RÉGIME
Jusqu'à quand va durer le compagnonnage entre le Président Macky Sall et ses alliés de la gauche ? Toujours est-il que les critiques de deux partis se réclamant de cette doctrine, la Ligue démocratique (Ld) et le Parti de l’indépendance et du travail (Pit) commencent à faire désordre au sein de la mouvance présidentielle.
Les partis de gauche - qui ont soutenu victorieusement la candidature de Macky Sall, lors de la dernière élection présidentielle - se préparent-ils à prendre leurs distances avec le régime ? Toujours est-il que, depuis quelque temps, les critiques de la Ligue démocratique (Ld) et du Parti de l'indépendance et du travail (Pit) contre le régime de Macky Sall, s'intensifient, augurant des relations plus que heurtées avec la formation présidentielle. C'est la Ligue démocratique (Ld), par la voix de son Secrétaire général, Mamadou Ndoye, qui, fraîchement élu, en remplacement du Pr Abdoulaye Bathily, a commencé a lancé les premières salves.
A Tambacounda, le samedi 21 décembre 2013, l'ancien ministre de l'Alphabétisation qui s'exprimait, à l'occasion d'une rencontre, au quartier Camp Navétane, avait déclaré : «Si au départ, le régime de Macky Sall avait choisi de prendre comme base de travail les assises, aujourd’hui, on aurait eu de la clarté, du point de vue de la vision. Les Sénégalais ne voient plus la référence. Il y a une sorte de brouillage de la vision du gouvernement. Ce brouillage doit être levé».
Les «jallarbistes» sont revenus à la charge, le mercredi 26 décembre 2013, à travers un communiqué de leur Secrétariat permanent (Sep). Ils dénonçaient le manque de concertation qui a prévalu, avant l'adoption du texte portant sur l'Acte III de la décentralisation. «Le Sep déplore cette situation préjudiciable à la bonne cohésion de la Coalition 'Bby' et au dialogue politique nécessaire pour des changements si importants dans l’architecture de nos collectivités locales. Le Sep considère que la seule démarche qui prend en compte exclusivement les intérêts du pays reste la concertation et la communication pour déterminer les institutions nécessaires pour jeter les bases du développement économique et social de notre pays. Toute autre méthodologie génère des blocages inutiles à la bonne marche du pays», avait affirmé l'instance dirigeante de la Ld.
Vers le remake du scénario d’après 2000
Non sans appeler le président de la République à «ne pas promulguer la loi» et à «engager le débat avec tous les acteurs politiques sur les dernières modifications apportées au texte de loi, en vue de parvenir à un consensus, le plus large possible».
Le Pit, un autre parti de gauche, est également entré dans la danse, en critiquant ouvertement le régime. «Macky Sall est en voie d'être perçu en Afrique comme un prédécesseur honni (...) Il a recruté dans son cabinet 13 nouveaux conseillers spéciaux et 10 chargés de mission, et au Secrétariat de la Présidence, 9 nouveaux conseillers techniques et 13 chargés de mission, qui ne sont rien d'autre que du personnel politique qui lui est nécessaire dans une année électorale comme 2014 où se limitent les élections locales.
Et cela a plus que doublé les dépenses de personnel de la Présidence qui sont passées de 556 541 820 à 1 308 294 280 francs Cfa», a déclaré Ibrahima Sène, N°2 du Pit, dans un entretien qu'il a accordé à nos confrères de «Enquête » et paru le 3 janvier dernier. Cette situation risque d'engendrer la séparation entre le Président Macky Sall et les deux partis précités. Comme ce fut le cas avec Me Wade et ses alliés de la «Coalition alternance 2000», après la première alternance démocratique intervenue au Sénégal.
En effet, l’on voit mal le chef de l’Etat accepter de continuer à avaler des couleuvres de la part de ses alliés de gauche qui avaient été chassés du pouvoir par Me Wade, après que leur dessein de lui imposer une Direction politique unifiée (Dpu) a radicalement échoué.