COMMENT ABDOULAYE SYLLA ET ADD-VALUE SONT EN TRAIN DE REMETTRE LES GAZ A AHS
ADMINISTRATION PROVISOIRE DE AVIATION HANDLING SERVICE
Attaqués de toutes parts depuis que la Commission d’instruction de la Cour de répression de l’enrichissement illicite leur a confié l’administration provisoire de Aviation Handling Service (Ahs), Abdoulaye Sylla et Add-Value contre-attaquent. Les avocats de la société ont fait face à la presse hier pour remettre les points sur les «i» et rétablir la vérité. Il ressort de la conférence de presse que l’arrivée de Abdoulaye Sylla a été tout bénef pour la société (avec une plus-value de 463 millions en seulement deux mois d’administration provisoire) et que toutes les accusations formulées à l’encontre de l’administrateur provisoire n’étaient que pure invention.
Enfin la vérité sur l’administration provisoire de la société Ahs qui était dirigée par Ibrahim Aboukhalil dit Bibo Bourgi, Pierre Agboba et Mamadou Pouye, tous inculpés pour complicité d’enrichissement illicite dans le volet Karim Wade. Réagissant aux différentes attaques contre l’administrateur provisoire Abdoulaye Sylla, trois avocats de la société Add Value Finance (désignée pour administrer provisoirement Ahs qui pèse des milliards) ont tenu un point de presse hier pour «mettre les points sur les i». Le commerce est une activité libre, qu’il faut juste encadrer par le respect des lois et règlements, a rappelé Me Aly Fall. Tout ce qui n’est pas interdit par la loi est permis. «Immatriculer une société dans un paradis fiscal n’étant pas interdit, il est donc permis de le faire pour tout homme d’affaires privé. Dans le cas d’Add-Value Finance, aucune loi n’a été violée», soutient-il.
Se fondant toujours sur des éléments d’articles parus dans la presse, Me Fall, au sujet des «contentieux» qui concernent Abdoulaye Sylla, précise qu’il n’est soumis qu’à un dossier pendant, qui a une nature commerciale. C’est seulement, ajoute-t-il, quand on a été condamné pour banqueroute frauduleuse qu’on peut être inquiété. Suivez mon regard…
Pour lui, malgré tout le bruit fait dans la presse et qui participe à une campagne de déstabilisation d’Add-Value Finance, l’administration provisoire se déroule «dans des conditions normales». La trésorerie est excédentaire, les salaires sont payés à date échue et les charges de fonctionnement sont au beau fixe, souligne le conseil.
Pourtant, note Me Fall, depuis le début de sa mission, Add-Value Finance a engagé beaucoup de frais alors que «l’administrateur provisoire n’a reçu aucun honoraire. Il a accepté de n’être payé qu’après service fait».
«ADD-VALUE FINANCE COMPTE MENER SA MISSION JUSQU’AU BOUT»
Sur les supposées connexions d’Abdoulaye Sylla, qui aurait de solides liens avec un haut magistrat, Me Fall se demande si Add-Value Finance est coupable du délit d’amitié. Et de lancer : «Nous sommes des avocats. Nous avons des amis magistrats et je n’ai jamais eu le sentiment que nos relations amicales altéraient notre probité. L’essentiel c’est que personne ne peut dire qu’Add-Value Finance a posé un acte qui porte préjudice à Ahs».
Pourtant, c’est loin d’être l’avis des conseils de Pierre Agboba, Mamadou Pouye et Ibrahima Aboukhalil dit Bibo Bourgi, qui avaient saisi la Ci pour demander qu’Add-Value Finance soit révoquée. Parmi les griefs, le fait qu’Ahs ait royalement brillé par son absence le 25 juillet dernier, lors d’un procès qui l’oppose aux Ads, alors que plus de 900 millions sont en jeu. En réponse à ces reproches, Me Aly Fall, évitant d’entrer dans le fond du dossier, assure qu’à la prochaine audience, toutes les dispositions seront prises pour que les intérêts de Ahs soient préservés.
Pour conclure, Me Fall affirme que forte de la confiance qui a été placée en elle par la Ci et du travail déjà accompli, Add-Value finance «compte mener sa mission jusqu’au bout».
ME EL HADJI DIOUF : «CE SONT LES VOLEURS QUI CRIENT AUX VOLEURS»
S’exprimant en Wolof, Me El hadji Diouf fait savoir que les caisses de Ahs, qui étaient vides avant l’arrivée de Add-Value Finance, sont renflouées aujourd’hui à hauteur de plus de 463 millions en seulement deux mois d’administration provisoire. D’ici 10 jours, le milliard sera atteint, assure-t-il. Ahs n’a jamais eu une telle santé financière parce que «ceux qui la dirigeaient et qui ne sont pas des Sénégalais, faisaient systématiquement sortir l’argent du Sénégal. Les Sénégalais étaient des esclaves à Ahs. Aujourd’hui, ils sont à la tête».
A propos des 62 millions de Fcfa qu’Abdoulaye Sylla doit à un tiers, Me Diouf précise que ce dernier doit à leur client 142 millions de Fcfa. «D’ailleurs, parmi ces personnes qui font distiller ces informations, l’une d’elles a été condamnée pour banqueroute frauduleuse. C’est le voleur qui crie au voleur», ironise Me Diouf.
Me Seyni Dione, qui dit connaître Abdoulaye Sylla depuis quelques années, précise qu’Add-Value Finance est une société de droit Sénégalais qui exerce au Sénégal. Elle a postulé pour l’administration provisoire d’Ahs et a été désignée. Les conseils des anciens dirigeants de Ahs ont fustigé le fait que Sylla ne soit pas inscrit au tableau de l’ordre des experts et évaluateurs du Sénégal. Me Seyni Dione de répliquer que ce n’est pas une exigence. La loi ne dit pas que seul un expert comptable peut être désigné pour administrer provisoirement une société.
LES EX-DIRIGEANTS DE AHS ONT PROPOSÉ UN ARRANGEMENT A CHEIKH TIDIANE NDIAYE
A propos de Cheikh Tidiane Ndiaye, qui avait été licencié de Ahs avant de revenir par la grande porte comme numéro 2 à l’arrivée d’Add-Value Finance, Me Dione explique: «on s’est rendu compte que Cheikh Tidiane Ndiaye est un pion important dans le financement de Ahs. Il s’y ajoute qu’il poursuit ses ex-employeurs pour licenciement abusif et que le dossier est en cours. Ce qu’on n’a pas dit de l’autre côté, c’est que quand on l’a licencié pour faute lourde, on est revenu pour négocier avec lui».
En ce qui concerne les multiples sociétés créées par Sylla, l’avocat souligne qu’elles ne sont pas mortes et existent toujours. Les procédures relatées dans la presse sont juste des contentieux d’affaires. Au sujet de l’arrêté du 2 février 2009 obligeant Slc (une société de Sylla) à payer 60 millions de Fcfa à Oryx, Me Dione ajoute qu’Oryx à son tour doit 135 millions de Fcfa à Sylla.
Pour ce qui est de la Bsic, des Ags et de la Cnca, l’avocat estime qu’il n’y a pas de procédure, d’autant que ces affaires n’ont jamais été portées en justice.
Interpellés sur une éventuelle plainte par rapport aux éléments relayés par la presse et à propos de l’identité des «instigateurs» de ces écrits, les conseils se sont montrés circonspects. Pour l’heure, il n’est question d’aucune poursuite, assurent-ils. S’agissant des «commanditaires» des informations, les avocats qui ne veulent pas adopter l’attitude qu’ils reprochent aux autres, se garderont d’«accuser sans avoir de preuves».