VIDEOCONGRÈS DE LA FIFA: LE "QATARGATE" ATTENDRA MERCREDI
La Fifa attendra mercredi pour aborder les "problèmes", notamment les accusations de corruption autour du Mondial-2022 au Qatar, lors de son congrès à Sao Paulo, la capitale économique d'un Brésil sous la menace de grèves à 48 heures du coup d'envoi du Mondial.
En une phrase, Joseph Blatter a repoussé les différends, en ouverture du Congrès de la Fifa. "Nous discuterons (mercredi) s'il y a des problèmes, (ce soir) place à une ambiance festive", a indiqué le patron du foot mondial dans son discours mardi.
Joseph Blatter, 78 ans, à la tête de la Fifa depuis 1998, n'a pas non plus abordé la question d'une éventuelle candidature à un cinquième mandat. Il devrait le faire mercredi.
Quelques heures plus tôt, il avait essuyé une attaque sans concession devant l'assemblée de l'UEFA, alors que les cinq autres confédérations qui composent la Fifa lui avaient jusque-là apporté leur soutien.
Le président de la Fédération néerlandaise de football Michael Van Praag a demandé publiquement à M. Blatter de ne pas se représenter en 2015. "J'ai dit au micro: +je vous aime beaucoup, vous connaissez ma femme (rires), n'y voyez rien de personnel, mais la réputation de la Fifa est aujourd'hui indissociable de la corruption, la Fifa a un président, vous êtes responsable, vous ne devriez pas vous représenter, ce n'est pas bon pour la Fifa+", a-t-il confié.
"Montrer l'unité au sein de la Fifa et confirmer cette unité, c'est la meilleure façon de répondre à tous les destructeurs qui veulent détruire l'institution", avait déclaré lundi M. Blatter devant les membres de la Confédération asiatique (AFC), dont fait partie le Qatar.
Dans des discussions séparées avec les représentants de la Confédération africaine (CAF), Joseph Blatter avait estimé que les critiques visant le Qatar et la façon dont il aurait obtenu l'organisation de la Coupe du monde 2022 étaient motivées par "le racisme".
- Comité d'éthique -
Les accusations de corruption qui visent l'attribution du Mondial-2022 au Qatar minent la Fifa et ses partenaires, dont les principaux (Adidas, Sony, Visa, Coca Cola et Huyndai) ont notamment souhaité que toute la lumière soit faite sur ces allégations de corruption, néfastes pour leur image.
Un enquêteur de la Fifa, Michael J. Garcia, ancien procureur fédéral de New York, doit intervenir mercredi pour "faire le point" sur les activités du comité d'éthique indépendant, mais ne dévoilera pas ses conclusions.
Il a achevé lundi sa phase d'investigation, mais se donne encore six semaines pour remettre son rapport à la chambre de jugement du comité d'éthique indépendant de la Fifa.
Hors des murs du congrès de la Fifa, dans les rues brésiliennes, le terrain social s'est pacifié après la suspension lundi soir de la grève du métro qui semait le chaos dans la mégapole depuis jeudi dernier.
Mais le répit pourrait être de courte durée. D'abord parce que le mouvement risque de reprendre dès jeudi, date de la rencontre Brésil-Croatie prévue à 17H00, heure locale (20h00 GMT) si les 42 grévistes licenciés de Sao Paulo ne sont pas réintégrés.
Ensuite parce que ce sont maintenant les employés du métro de Rio de Janeiro, utilisé chaque jour par 800.000 cariocas, qui menacent d'entrer en grève, à l'issue d'une assemblée générale prévue à 18H00 (21H00 GMT).
Le syndicat négocie une augmentation de salaires de 22 à 23% et la baisse du ticket de métro qui, "à 3,50 reais (1,15 euros), est le plus cher du pays".
La pression est forte sur les autorités brésiliennes qui veulent à tout prix éviter, en plein Mondial et à cinq mois d'élections générales, qu'une réédition de la fronde sociale historique de juin 2013 ne vienne ternir la grande fête planétaire du "futebol".