Copa America: annus horribilis pour Cavani
Edinson Cavani a terminé sa saison de la pire des façons, exclu lors de l'élimination de l'Uruguay en Copa America, après avoir été provoqué par un adversaire lui touchant le postérieur, les nerfs à vif alors que son père avait été impliqué la veille dans un accident mortel.
La séquence fait le tour des réseaux sociaux: Gonzalo Jara s'approche dans le dos de Cavani et lui met un doigt entre les fesses, provoquant un geste d'humeur de l'Uruguayen sur lequel, en mauvais acteur, le défenseur du Chili s'écroule à retardement. Résultat: deuxième carton jaune pour l'Uruguayen, fou furieux et ceinturé par ses partenaires, qui quitte donc ainsi la compétition reine d'Amérique du Sud, tout comme son pays, tenant du titre, éliminé 1 à 0 par les Chiliens en quarts de finale.
Cavani devait animer l'attaque de la Celeste en l'absence de Luis Suarez, qui purge encore sa suspension pour sa célèbre morsure à la Coupe du monde au Brésil. Las ! Le joueur du Paris SG de 28 ans n'a pas marqué un but à la Copa et s'est fait avoir comme un débutant par Jara. Le Chilien savait qu'il avait tout à gagner à jouer sur les nerfs d'"Edi", dont le père avait percuté mortellement avec son pick-up un motocycliste de 29 ans en Uruguay, la veille du choc contre la "Roja".
- Il n'a pas assez pesé en C1 -
Cette sortie rocambolesque ternit forcément le bilan de la saison de ce joueur venu de Naples dans la capitale française il y a deux ans pour 64 millions d'euros, transfert record en France.
Certes le PSG a tout gagné sur le plan domestique (Championnat, Coupe de France, Coupe de la Ligue, Trophée des champions), ce qui n'avait jamais été fait en France. Certes le "Matador" a compilé au cours de la saison écoulée 31 buts en 53 matches toutes compétitions confondues avec le PSG, dont celui qui offre la Coupe de France aux Parisiens le 30 mai.
Mais sa fin de saison en trombe avec le PSG n'a pas fait oublier les critiques qui ont accompagné un joueur pas assez "tueur" en Ligue des champions. Cavani avait notamment souffert de la comparaison avec son compatriote Suarez en quart de finale face au FC Barcelone dans la plus prestigieuse compétition de clubs.
L'attaquant à la longue chevelure n'en a jamais fait mystère: il n'aime pas jouer sur un côté, où il est obligé de s'exiler au PSG en raison de la présence dans l'axe de la mégastar Zlatan Ibrahimovic. Problème pour le natif de Salto (nord-ouest de l'Uruguay), quand "Ibra" n'était pas là (suspension ou blessure), il n'a pas réussi à peser, notamment en C1, face à Chelsea il y a deux ans ou cette année face au Barça au match aller.
- Moral à soigner -
L'histoire de Paris et de Cavani n'a jamais été linéaire. Le joueur avait été privé des trois premiers matches de 2015 avec le PSG (tout comme son équipier en club, l'Argentin Ezequiel Lavezzi) pour avoir manqué la reprise de l'entraînement à la trêve hivernale lors du stage de Marrakech.
Cavani, gros travailleur, qui n'a jamais ménagé ses efforts, ni à l'entraînement ni en match, avait cependant regagné le coeur des fans parisiens assez rapidement.
Plus anecdotique, mais toujours au rang des contrariétés, le Sud-Américain avait été aussi sanctionné par un arbitre pour avoir mimé un tir de carabine en direction du public lensois pour célébrer un but en octobre 2014: sur ce geste l'attaquant avait pris un jaune, puis venu demander des explications au directeur de jeu, il avait été exclu pour lui avoir touché le bras.
A la reprise de l'entraînement l'été dernier, le PSG avait récupéré deux joueurs, Thiago Silva et David Luiz, avec le moral dans les chaussettes après le naufrage du Brésil (7-1) face à l'Allemagne en demi-finales du Mondial. Cette fois, il faudra soigner le mental de Cavani.