Copa America: les "Cafeteros" ont muselé Neymar et l'ont fait sortir de ses gonds
La Colombie ne réussit décidément pas à Neymar: il y a un an, sa Coupe du monde avait pris fin face aux "Cafeteros" qui, cette fois mercredi à Santiago, l'ont muselé pendant 90 minutes, puis fait sortir de ses gonds.
Après le genou de Juan Camilo Zunigo, la langue bien pendue de Jeison Murillo: les deux internationaux colombiens ont, à un an d'intervalle, laissé un bien mauvais souvenir à Neymar.
Le premier l'avait blessé aux vertèbres en lui assénant --involontairement-- un violent coup de genou dans le dos lors du quart de finale du Mondial-2014 (2-1).
Au grand désespoir de tout un peuple, Neymar, évacué sur une civière, en avait terminé avec sa Coupe du monde. Le Brésil ne le savait pas encore, mais ses chances de titre avait pris un coup fatal, comme devait le montrer sa déroute contre l'Allemagne en demi-finale (7-1).
Depuis, la "Seleçao" pensait s'être reconstruite sous la direction de Dunga dont l'une des premières décisions a été de confier à Neymar le brassard de capitaine malgré ses 23 ans.
Avant de disputer son deuxième match de la Copa 2015, le Brésil avait retrouvé un semblant de standing avec onze victoires de suite, dont des succès contre la Colombie encore, l'Argentine et la France.
Mais cette période d'euphorie a pris brutalement fin mercredi: le Brésil s'est incliné 1 à 0 et le joueur du Barça a passé une soirée cauchemardesque avec une énorme occasion de but grossièrement ratée, des erreurs inhabituelles dans ses passes et dribbles, une extrême nervosité et, pour finir, une exclusion après le coup de sifflet final.
"Je suis conscient que je n'ai pas bien joué, que notre équipe n'a pas bien joué et j'en assume totalement la responsabilité", a expliqué l'ex-attaquant de Santos qui a déjà inscrit 44 buts en sélection, un chiffre que la légende Pelé n'atteindra qu'à 24 ans.
- 9 buts en 12 matches -
"Le joueur infaillible, cela n'existe pas, des fois on perd, c'est dommage que cela soit arrivé, mais j'ai toute confiance dans mes coéquipiers", a-t-il insisté.
Exclu pour avoir tenté de donner un coup de tête à Jeison Murillo qui l'avait chambré, Neymar devra purger au moins deux matches de suspension, la dernière rencontre de poule contre le Venezuela dimanche et l'éventuel quart de la finale.
Pour expliquer ses nerfs à vif --il aurait pu être exclu en fin de première période pour avoir poussé l'arbitre qui venait de l'avertir-- et son coup de sang, "El Menino" ("le gamin") a accusé le corps arbitral de l'avoir harcelé. Mais il n'a pas évoqué la décision de la justice espagnole d'ouvrir mercredi une procédure pour escroquerie dans le cadre de son arrivée au FC Barcelone.
"Cela me dérange quand les arbitres sont à côté de la plaque (...) C'est moi qui suis frappé et c'est moi qui suis expulsé", a-t-il regretté.
Il a reçu le soutien de Dunga: "Ce qui s'est passé à la fin est lamentable, l'arbitre n'a pas réussi à garder le contrôle".
Mais le champion du monde en 1994 sait qu'il va devoir remplacer un joueur qui a marqué neuf buts depuis sa prise de fonction et un total de 39 sous le maillot de Barcelone cette saison. "Cela va me permettre de voir ce que mes joueurs ont vraiment dans le ventre", a-t-il lâché.