Copa America: Messi, enfin à l'heure avec l'Argentine?
Impérial au sein du FC Barcelone, avec lequel il a tout gagné plusieurs fois en dix ans, Lionel Messi a une nouvelle occasion d'étinceler, cette fois sous le maillot argentin, samedi (21h00 GMT) en finale de la Copa America face au Chili.
Ce n'est certes pas la Coupe du monde, le trophée ultime qu'il fut si près de soulever l'été dernier au Brésil, avant que Mario Götze ne brise son rêve en finale pour offrir une 4e étoile à l'Allemagne (1-0). Mais un premier sacre continental permettrait à la 'Pulga' (la puce) d'enfin étoffer son palmarès international et de faire taire les critiques à son endroit sur la question.
C'est pourtant oublier un peu rapidement que Messi (28 ans) a été sacré champion du monde des moins de 20 ans en 2005 et qu'il a remporté le titre olympique en 2008 à Pékin.
- Irrésistible en demies -
Face au Chili, le capitaine argentin a aussi l'occasion d'offrir à son pays une 15e Copa, ce qui le hisserait à hauteur de l'Uruguay, pour l'heure le plus titré de l'histoire, et de mettre ainsi fin à une disette de trophée qui dure depuis vingt-deux ans et la Copa America 1993.
Surtout, les Chiliens, qui ne seront certes pas à sous-estimer devant leur public à Santiago, sont de moins coriaces adversaires que les Allemands, favoris du Mondial. Ce statut de favori, il sied cette fois à l'Albiceleste pour l'épilogue de ce tournoi sud-américain, surtout après la démonstration aux dépens du Paraguay en demi-finale (6-1), où son numéro 10 a brillé de mille feux.
Messi n'a pas marqué contre les Guaranis, mais il a été irrésistible dans ses prises de balles et ses dribbles, impliqué dans cinq des six buts de son équipe, délivrant trois passes décisives. Le meilleur "Leo" en somme, celui du Barça, qu'on n'avait pas encore vu aussi virevoltant et amusé en 102 sélections (46 buts).
Une attitude saluée par son sélectionneur Gerardo Martino mardi: "Je n'ai pas l'impression que ne pas marquer le préoccupe, je vois au contraire quelqu'un d'heureux. Il ne faut pas obligatoirement être buteur pour être heureux".
- Mieux que Maradona et Pelé ? -
Mais pour parfaire les choses et clore au moins un temps le débat sur ses prestations en sélection, un succès samedi avec un ou plusieurs buts à la clé sont espérés par toute l'Argentine, impatiente d'enfin célébrer l'avènement de son nouveau "Diez" (dix), trop longtemps cantonné dans l'ombre de Diego Maradona. Ce dernier n'a d'ailleurs jamais remporté de Copa America, mais demeure le héros éternel du pays pour le sacre mondial de 1986.
"J'espère marquer bien sûr, mais peu importe qui marque du moment qu'on gagne", s'est néanmoins empressé de recadrer Messi, toujours pas prophète en son pays, lui qui règne sur l'Espagne, l'Europe et même le monde comme en témoignent les sept titres de champion, quatre sacres en Ligue des champions et deux succès dans la Coupe du monde des clubs conquis depuis ses débuts professionnels en 2004.
Un discours relayé par Kun Agüero, soucieux de rappeler toute l'influence positive de son ami sur l'Albiceleste: "Leo se sent bien quand l'équipe gagne, il est serein. On sait ce qu'il apporte à cette équipe, il accapare l'attention de deux-trois défenseurs adverses et crée des espaces. C'est toujours bien d'avoir un +Leo+ dans son équipe".
Par les temps qui courent, en effet, c'est toujours mieux. Car Messi n'a finalement peut-être jamais aussi été à l'aise en sélection et autant assumé son rôle de guide et de leader, qu'à l'occasion de ce tournoi.
Un tournoi qui n'est certes pas la Coupe du monde. Mais le remporter lui permettrait de faire mieux que Maradona à cette échelle et même Pelé, l'autre légende du foot sud-américain qui n'a lui non plus jamais remporté la Copa America. Surtout cela le ferait définitivement entrer dans le coeur des Argentins.