VIDEOCOTE D'IVOIRE : LE LEADER DE MAGIC SYSTEM DEVIENT "AMBASSADEUR" CONTRE L’IMPUNITÉ
Abidjan, 4 août 2014 (AFP) - A'Salfo, le leader du groupe Magic System, et la chanteuse Dobet Gnahoré, deux stars de la musique ivoirienne, ont été nommés lundi "ambassadeurs des droits de l'Homme" pour aider à lutter contre "l'impunité" dans ce pays qui sort d'une longue crise meurtrière.
"Je vous désigne officiellement, en reconnaissance de vos engagements personnels, (...) ambassadeurs des droits de l'Homme", a déclaré le ministre de la Justice et des droits de l'Homme, Gnénéma Coulibaly, lors d'une cérémonie à Abidjan.
Il a déploré "les nombreuses atteintes aux droits de l'Homme qu'a connues la Côte d'Ivoire au cours de ces dernières années (...) liées à l'érection de l'impunité en système de gouvernance".
Devant les artistes visiblement émus, le ministre s'est dit persuadé que ces "deux icônes pourraient faire connaître et accepter les normes et principes en matière de protection des droits de l'Homme" dans le pays.
"Ces ambassadeurs vont aider le gouvernement dans son noble projet de reconstruction de la Côte d'Ivoire sur la base de l'équité, de l'égalité et du respect des droits de l'Homme", a assuré M. Coulibaly. Magic System est l'un des groupes stars de la musique ivoirienne depuis son tube "Premier Gaou".
A'Salfo a été nommé en août 2012 "ambassadeur de bonne volonté" de l'Unesco pour ses messages en faveur de la paix. La chanteuse et percussionniste Dobet Gnahoré s'est dit investie d'une "grande responsabilité", affirmant avoir été "sensible tout le long de sa carrière aux droits des femmes et des enfants".
La décennie de crise politico-militaire ivoirienne a culminé avec les violences postélectorales de 2010-2011. Elles ont fait officiellement 3.248 morts, dont 1.452 imputés aux troupes fidèles à l'ex-président
Laurent Gbagbo et 727 aux forces du chef de l'Etat Alassane Ouattara. La justice ivoirienne, de même que la justice internationale, n'ont jusqu'à présent poursuivi que des personnalités du camp Gbagbo, alimentant des accusations récurrentes de "justice des vainqueurs".