COTONOU EN COLÈRE
MANIFESTATION DANS LA CAPITALE BÉNINOISE POUR EXIGER LA TENUE D'ÉLECTIONS MUNICIPALES
Cotonou, 29 oct 2014 (AFP) - Plusieurs milliers de Béninois ont manifesté mercredi à Cotonou à l'appel de l'opposition pour exiger l'organisation d'élections municipales et cantonales, initialement prévues en 2013 et repoussées sine die, a constaté un journaliste de l'AFP.
Munis de sifflets et de vuvuzelas, les manifestants, habillés en rouge, brandissaient des pancartes hostiles au président Thomas Boni Yayi, sur lesquelles on pouvait lire: "Elections fiables sinon dégage" ou encore "Trop de fraude, trop de mensonges, stop ! nous voulons les élections".
Les municipales et cantonales, qui devaient se tenir en mars 2013, avaient été reportées à cause de retards dans la mise à jour de la liste électorale permanente informatisée, la Lépi.
Ce fichier électoral, utilisé pour la première fois lors de la présidentielle de 2011, avait été très critiqué par l'opposition, qui accusait le pouvoir d'avoir laissé sur le carreau "plus d'un million d'électeurs" (un chiffre énorme, dans un pays qui compte moins de 10 millions d'habitants), principalement dans les zones qui lui étaient hostiles.
Aucune nouvelle date n'a été communiquée depuis pour la tenue de ce scrutin. Et, faute de financements, la liste électorale n'a toujours pas été corrigée, en vue des autres échéances électorales à venir --notamment les législatives, prévues en mars 2015.
"La situation est alarmante et nous devons exiger de ce régime le respect de la Constitution et du peuple qui veut des élections", a déclaré à l'AFP le député Lazare Sehouéto, coordonnateur de l'Union fait la Nation, la principale formation d'opposition béninoise.
Lors des dernières élections municipales, qui se sont tenues en 2008, le parti du président Boni Yayi n'avait pas réussi à prendre le contrôle des grandes villes, dont Cotonou, la capitale économique, Porto-Novo, la capitale politique, et Ouidah, sur la côte.
M. Boni Yayi est accusé par l'opposition de vouloir changer la Constitution pour pouvoir briguer un troisième mandat lors de la présidentielle de 2016.