VIDEOCOUMBA, LA GRANDE ROYALE DE LA SAPE
L'étoffe des célébrités
« Gouverner, c’est paraître », nous enseignent les communicants. Et le look fait partie de l’art de gouverner. Nous avons demandé à des spécialistes de la mise vestimentaire d’apprécier le look de nos politiques et, plus largement, de nos célébrités.
La grande royale « tient tête » aux hommes à une époque où on leur enlevait les bottes comme on le ferait avec un lutin à la maternelle (Mais il paraît qu’il y en a toujours parmi les mâles qui en tirent gloire). Dans la description de Cheikh Hamidou Kane, il y a moins d’ambiguïté sur la figure imposante de la bonne dame.
Elle n’est pas de ces créatures chauvines attachées aux certitudes légitimatrices des privilèges d’une coterie qui voit, dans toute évolution, la remise en question des valeurs « tribales ».
La culture occidentale était, pour cette dame de fer (on appelle ainsi certaines femmes qui ne passent pas tout leur temps à être aux petits soins, à médire, à farder la tronche...), quelque chose à percer pour s’ancrer dans la nôtre. Elle utilisait le tam-tam pour appeler les hommes.
Coumba Gawlo Seck les alerte par sa voix...et le tam-tam. Et si Cheikh Hamidou Kane nous présentait en définitive la femme « idéale » voyageant à travers le temps sous plusieurs traits ?
Parce que Coumba aussi s’habille royalement comme l’immense oratrice des Diallobé. Coumba, ne nous a-t-elle pas si souvent sublimés par le verbe, plus que beaucoup de nos pies écervelées ? Elle nous apparaît toujours plus éclatante par son port altier, sa posture certaine et commode. « Grand yi gno amoul fit rek ! » Le message est explicite mais face à des froussards, c’est sans espoir...
« Bine bine»,«Mayeurligayor»,«Saliisalè»,«Amadou»,«Kouy feugg », elle a tout fait. Elle s’est même une fois rasée pour appâter les poissons approchant le rivage. Les poissons d’eau douce peuvent s’abstenir.
Serait-ce Ablaye Seytané, le satan, qui lave l’affront infligé par une impétueuse « gamine » qui osa le tancer ouvertement ? Allez ! C’était une petite digression pour booster mes « grands » ! En tout cas, Ndiombor est en train de faire des démarches pour son « poupon ». Coumba s’y est même rendue récemment, parée de ses plus beaux atours.
Mais ça, ce n’est pas nouveau. L’interprète de « Pata pata » est incollable dans ce domaine. Elle a la délicatesse, le dandysme des Gawlo et la coquetterie (pas celle-là des nouvelles assidues des salons de beauté) sans simagrées, toutefois, de nos cousins gaulois (la caricature est permise là-bas, ici aussi, donc ça peut passer).
On a l’impression que tout va avec sa « longiligne carcasse » et cette peau qui n’est pas suppliciée par les produits « toubabisant » sous nos tropiques. Son « éclat impérieux », pour parler comme le « louangeur » de la Grande royale, traduit davantage sa personnalité que les fringues qu’elle enfile merveilleusement bien.
Et si les poupées (bien qu’aguichantes !) s’en inspiraient pour ressembler moins à des«femmes objets».9,75/10,sans possibilité de recours devant la Cour suprême pour les êtres soupçonneux !