Coupe de la Ligue: Rennes, 15 ans d'investissements sans titre
<p>Rennes, opposé à Saint-Étienne en finale de la Coupe de la Ligue samedi, court toujours après un premier trophée qui le fuit depuis l'arrivée à sa tête en 1998 de la famille Pinault, qui a investi des sommes importantes.</p><p>Certes, la famille qui contrôle le groupe de luxe et de distribution PPR a mis un frein à la folie des grandeurs des débuts, lorsqu'elle avait englouti des sommes faramineuses - pour l'époque - dans des transferts finalement désastreux: 120 millions de francs (environ 21 M EUR) par exemple pour le Brésilien Severino Lucas, ou encore 80 millions de francs (12 M EUR) pour l'Argentin Mario Turdo, au rendement tout aussi famélique.</p><p>Deux joueurs recrutés à l'été 2000, intersaison au cours de laquelle Rennes fut le sixième club le plus dépensier d'Europe avec 58 millions d'euros d'achats !</p><p>Depuis, la famille Pinault a repris les choses en main en structurant le club avec notamment l'arrivée à la fin de la saison 2001-2002 de Pierre Dréossi, tour à tour nommé à la tête du centre de formation, de la cellule de recrutement, de l'équipe première et enfin manageur général, poste qu'il occupe actuellement.</p><p>Mais elle sort encore de temps en temps le carnet de chèques, comme pour Ismaël Bangoura à l'été 2009 ou Mevlut Erding en janvier 2012.</p><p>Bilan ? Aucun trophée en près de 15 ans, et quelques grosses désillusions contre des équipes de divisions inférieures en Coupe de France, comme face au voisin Guingamp (L2) en finale en 2009, ou la saison dernière en demi-finale contre Quevilly (National).</p><p>Alors oui, le Stade Rennais, qui n'a rien gagné depuis sa deuxième Coupe de France, en 1971 (après 1965), attend "un couronnement" samedi à Saint-Denis, selon les mots de son président, Frédéric de Saint-Sernin.</p><p>Pour autant, le Stade Rennais refuse l'image qui lui colle à la peau, celle d'un club souvent placé mais jamais gagnant qui ne parvient pas à passer à l'étage supérieur.</p><p>"On a déjà franchi un cap, c'est ça que les gens ne veulent pas comprendre", lâche ainsi Pierre Dréossi, appuyé par Frédéric de Saint-Sernin. "Nous sommes depuis 8 ans dans le premier tiers du Championnat globalement, on a une année sur deux une aventure européenne (2005-2006, 2007-2008, 2008-2009 et 2011-2012), on arrive depuis 4-5 ans de manière assez régulière dans le dernier carré ou en finale de coupes (nationales), ce que nous ne faisions pas dans les années 70-80-90 (cinq relégations entre 1975 et 1992, date de la dernière descente en 2e division)."</p><p>"Rennes est une place forte du football français grâce à la famille Pinault. Si elle se désengage, Rennes devient un club très moyen, comme il l'a toujours été pendant des décennies", souligne en écho l'entraîneur Frédéric Antonetti.</p><p>"Nous sommes un bon club de première division. Mais on n'est pas plus haut", poursuit Saint-Sernin, estimant que le club breton n'a "pas vocation à être chaque année en Ligue des champions".</p><p>"Le budget et les moyens du Stade Rennais (46 M EUR annoncés cette saison, soit le 8e de L1) ne seront jamais ceux de Paris, Lyon, Marseille, Lille, Bordeaux voir Monaco qui va arriver. Ce n'est pas dans l'objectif de la famille Pinault", ajoute Dréossi.</p><p>Pour celle-ci, dont la fortune était estimée en 2012 par le magazine Challenges à 6,3 milliards d'euros, investir dans le Stade Rennais est "une question de passion, presque du mécénat", pour "donner à la Bretagne ce qu'elle nous a donné", comme le déclarait dans un livre sur les supporteurs rennais paru en octobre François-Henri Pinault, venu motiver ses troupes mardi à Rennes.</p><p>"Notre démarche n'est pas la même que celle de monsieur (Roman) Abramovich avec Chelsea. On n'a pas racheté le Stade Rennais pour en faire le meilleur club", ajoutait-il. Si l'équipe du milliardaire russe a rapidement décroché des trophées, elle a cependant attendu près de 10 ans avant de conquérir son Graal, la Ligue des champions...</p>