CRASH D'AVION AU MALI : DEUX PERSONNES N'ONT PAS EMBARQUÉ, BILAN: 116 MORTS
Ouagadougou, 1 août 2014 (AFP) - L'accident d'un avion d'Air Algérie survenu la semaine dernière au Mali a fait 116 morts, et non 118, un passager et un convoyeur de la compagnie n'ayant pas embarqué au départ de Ouagadougou, a indiqué vendredi à l'AFP un haut responsable burkinabè.
"Le bilan est de 116 victimes et non 118" comme précédemment annoncé par les autorités françaises après l'accident, a déclaré le général Gilbert Diendiéré, chef d'état-major particulier du président burkinabè Blaise Compaoré.
Le vol AH5017 d'Air Algérie, qui reliait Ouagadougou à Alger, s'est écrasé dans le nord du Mali 50 minutes après le décollage. "Dans chaque vol, une place est attribuée à un convoyeur par la compagnie aérienne", qui "n'a pas été occupée" sur le vol AH5017, "mais dans le +listing+ des passagers, cette personne a été comptabilisée", a expliqué le général Diendiéré.
La deuxième personne n'ayant pas embarqué est un passager "qui a procédé dans la matinée du mercredi 23 juillet à l'annulation de son départ", une modification n'ayant pas été prise en compte dans le registre des passagers, a-t-il ajouté. Il n'a pas souhaité fournir d'indication sur les nationalités et identités des deux personnes.
Le précédent bilan de 118 morts faisait état de la présence dans l'avion de 54 Français (dont des binationaux), 23 Burkinabè, huit Libanais, six Algériens, des ressortissants de plusieurs autres pays et d'un équipage composé de six Espagnols.
Plusieurs pays dont le Mali, le Burkina Faso et la France, ont annoncé avoir ouvert des enquêtes judiciaires sur l'accident survenu par mauvais temps. Plusieurs experts, notamment français, algériens, espagnols et maliens, ont également été dépêchés sur le site du crash, dans la zone de Gossi, à environ 150 km de Gao, principale ville du nord du Mali.
Mais la récupération des corps était délicate, l'avion s'étant désintégré en s'écrasant, avec des débris dispersés sur plusieurs centaines de mètres, ont indiqué plusieurs responsables et spécialistes qui se sont rendus sur les lieux.
Selon le colonel Patrick Touron, directeur adjoint de l'institut de recherches criminelles de la gendarmerie française, interrogé cette semaine par l'AFP, les experts français n'ont vu sur le site "aucun corps intègre" mais "des corps profondément fragmentés", dont aucun n'est "identifiable par des mesures classiques de médecine légale, de dentisterie légale, ni même d'empreintes digitales".
Ils sont obligés de recourir à des analyses ADN pour pouvoir les identifier. D'après le général Gilbert Diendiéré vendredi, deux experts de la gendarmerie française sont arrivés jeudi à Ouagadougou "pour procéder aux prélèvements ADN des proches des victimes du crash en vue de procéder à l'identification des restes des corps".
Deux experts burkinabè - un ancien pilote et mécanicien spécialiste du type de l'avion qui s'est écrasé - ont de leur côté été dépêchés en France, où ils "vont se joindre à l'équipe qui a été constituée par le gouvernement du Mali, de la France et de l'Algérie pour, ensemble, commencer les travaux d'enquête", a-t-il expliqué.
Depuis la localisation du site du crash, a-t-il précisé, le Burkina Faso a organisé "13 missions" sur place, ce qui a permis à des proches de victimes d'y "envoyer au moins une personne". L'avion d'Air Algérie était un McDonnell Douglas MD-83 loué auprès de la société espagnole SwiftAir et immatriculé EC-LTV.