Débandade chez les enseignants grévistes
Tant va la cruche à l’eau qu’à la fin, elle se casse ! Trop de syndicalisme est en train de discréditer les revendications des enseignants prompts à aller en grève pour des motifs spéciaux et agaçants. Et ils veulent toujours avoir le beurre, l’argent du beurre et le sourire de la fermière. En somme, faire grève, percevoir l’intégrité de son salaire et aller faire des vacations (le fameux xarmat) dans les écoles privées. Et c’est ainsi qu’en 2011, les enseignants syndiqués ont fait cinq mois de grève, perçu cinq mois de salaire et continué leurs fanfaronnades destructrices.
Mais, voilà qu’après les rodomontades des Oumar Waly Zoumarou, le ministre de l’Education nationale prend le taureau par les cornes et décident de couper aux grévistes les jours de boycott des cours. Et la débandade a commencé. Les candidats à la grève se découvrent des urgences sociales incompatibles avec une grève qui amoindrirait le net à payer à la fin du mois. Les syndicalistes sont déjà montés sur leurs grands chevaux, mais des éléments de la base ne les écoutent plus, n’écoutent plus que leurs intérêts et leur réalisme.
Il fallait s’attendre à cette issue. Les enseignants ont usé et abusé du droit de grève qui est en train de se retourner contre eux. Ils en ont trop fait et risquent de le payer cher. Il fallait qu’on arrivât là pour mettre un coup d’arrêt à la surenchère enseignante et à la prise en otage de l’école. Toujours prompts à compromettre l’avenir des élèves en refusant de siéger aux examens et les voilà qui poussent des cris d’orfraie quand les inspecteurs sont en grève et refusent de leur faire subir des examens devant leur permettre d’obtenir qui le CEAP, qui le CAP. Ah oui, on découvre que les enseignants ont, comme les élèves qu’ils sacrifient, des examens à passer.
Le syndicalisme enseignant tel qu’il se pratique au Sénégal doit être repensé, à la lumière de ce qui est en train de se passer. Le gouvernement doit en tirer la leçon. Il doit respecter les engagements pris avec les enseignants, leur payer les dus qu’ils réclament avec véhémence et une certaine cupidité. Et qui fait qu’ils sont prêts à détruire l’école. Mais, cette fois-ci, avec la fermeté et la détermination affichées par le gouvernement, les grévistes risquent de ne plus avoir leur destin en main, comme on qualifie dans le domaine de la compétition sportive, les compétiteurs en mauvaise posture.