DÉCÈS DE KUMBA YALA
BISSAU, 04 avr 2014 (AFP) - Kumba Yala, 61 ans, qui a dirigé la Guinée-Bissau de 2000 à 2003 avant d'être déposé par des militaires, est décédé vendredi à son domicile à Bissau après avoir fait un malaise, selon ses proches, le gouvernement faisant état d'un "arrêt cardiaque".
Kumba Yala "a fait un malaise dans la soirée de jeudi" et est ensuite décédé tôt vendredi, a affirmé un de ses proches, Alfredo Malu, responsable de la sécurité personnelle de l'ex-président, joint par téléphone par l'AFP.
"Il est mort à 02H00 du matin (vendredi), on a amené son corps à l'hôpital militaire de Bra", à Bissau, a dit une femme, membre de sa famille, en pleurs, qui n'a pas souhaité s'identifier. Le décès a également été annoncé par le gouvernement dans un bref message transmis à plusieurs journalistes à Bissau.
"L'ex-président Kumba Yala est mort des suites d'un arrêt cardiaque. Conseil des ministres extraordinaire à 09H00", est-il indiqué dans ce message, sans plus de détails.
Selon Alfredo Malu, son malaise a empêché Kumba Yala de rejoindre sur le terrain les candidats de sa formation, le Parti de la Rénovation sociale (PRS), pour la campagne en vue des élections présidentielle et législatives prévues le 13 avril.
Né le 15 mars 1953 à Pkon, un bourg près de Bula (nord-ouest) dans une famille de paysans d'ethnie balante, M. Yala a été formé dans son pays et au Portugal, ancienne puissance coloniale.
Professeur de philosophie, diplômé en droit et polyglotte (portugais, espagnol, français, anglais), il était réputé homme au caractère trempé bénéficiant d'un grand capital de sympathie auprès de la population.
Depuis plusieurs années, il apparaissait toujours en public avec un bonnet de laine rouge, signe de distinction des "initiés" balantes, qui lui a valu le sobriquet de "Bonnet rouge".
Civil élu en 2000 à la tête d'un pays à l'armée toute puissante, Kumba Yala avait plongé la Guinée-Bissau dans une agitation politique et sociale qui avait débouché en 2003 sur sa déposition sans violences par des militaires.
Depuis, il avait brigué la présidence deux fois, sans succès. Son régime a été marqué par des grèves, agitations sociales, arriérés de salaires et limogeages de ministres, suscitant des mécontentements jusque dans l'armée, où les Balantes forment une bonne partie des effectifs.
Le 14 septembre 2003, une junte militaire a renversé son régime sans effusion de sang. Un coup d'Etat qui avait alors été applaudi par des milliers de personnes.