DÉGRADATION DE LA NOTE: HOLLANDE ENTEND CONFIRMER SA STRATÉGIE ECONOMIQUE ET SON CAP
PARIS, 08 nov 2013 (AFP) - François Hollande a indiqué qu'il "confirmerait la stratégie" économique de la France et son propre "cap" lors d'une réunion avec les grandes institutions financières mondiales vendredi à l'Elysée, réagissant implicitement à la dégradation de la note du pays par Standard & Poor's.
L'agence d'évaluation financière Standard & Poor's a abaissé en tout début de matinée d'un cran la note de la France, à "AA", estimant que le pays avait perdu de sa marge de manoeuvre financière.
Evoquant "la situation de la France", le chef de l'Etat a déclaré lors d'une visite au siège de la Banque mondiale à Paris: "Je confirmerai la stratégie qui est la nôtre, le cap qui est le mien".
Pour le président, "cette politique qui repose sur des réformes qui ont déjà été engagées, qui se poursuivront, est la seule qui permette d'assurer la crédibilité" de la politique économique de la France qui peut, selon lui, être "mesurée à travers les faibles niveaux des taux d'intérêt (de la dette française) sur les marchés".
Elle est aussi, a-t-il plaidé, la seule à même "d'assurer la cohésion nationale et sociale" du pays. Le cap choisi par la France, a expliqué M. Hollande, "repose sur trois principes" dont "le premier est de faire autant d'économies budgétaires qu'il est possible de réaliser sans mettre en cause les services publics et le modèle social français pour réduire nos déficits".
"Le second principe, c'est d'améliorer la compétitivité de l'économie française pour retrouver le plus haut niveau de croissance et le troisième principe, c'est de lutter contre le chômage en mobilisant tous les dispositifs, tous les acteurs, privés comme publics", a-t-il enchaîné.
François Hollande devait évoquer en fin de matinée à l'Elysée les perspectives économiques de la France avec les dirigeants des organisations internationales siégeant au G20, Christine Lagarde (Fonds monétaire international), Jin Yong Kim (Banque mondiale), Guy Rydeer (Organisation internationale du travail), Roberto Azevedo (Organisation mondiale du commerce), et Angel Gurria (Organisation de coopération et de développement économiques).
A l'issue d'une première rencontre avec le chef de l'Etat au siège parisien de la Banque mondiale, Jim Yong Kim, a confirmé lors d'une déclaration conjointe devant la presse que l'institution consacrerait 1,5 milliard de dollars (plus de 1,1 milliard d'euros) à de nouveaux investissements dans la région du Sahel au cours des deux prochaines années, appelant la communauté internationale à "élever (ses) ambitions pour la région".
Accompagné des ministres des Finances et du Développement Pierre Moscovici et Pascal Canfin, François Hollande a également appelé à "mener une véritable politique de développement multilatérale pour cette région de l'Afrique" où la France est particulièrement impliquée depuis son intervention militaire au Mali.
Le montant de l'aide française pour le Sahel atteint, selon le président, plus de 900 millions d'euros dont 280 millions d'euros pour le seul Mali, sur deux ans, allant pour l'essentiel à des projets d'alimentation et de santé.