"DÉSINFORMATION ET MENSONGE !"

Accusé par le Gaipes d'avoir pas bien défendu les intérêts du Sénégal lors de la signature des accords de pêche avec l'Union européenne (voir précédente Une), le ministre de la Pêche, Aly Haïdar, réplique. Il parle de "mensonge" et de "désinformation".

"C’est une situation qui existe depuis 2006 et j’ai tous les accords jusqu’à 2013. Ce qui est nouveau ce n’est pas la pêche du thon, on pêche le thon depuis 2006. Ce qui est nouveau, c’est qu’au lieu de payer au Gaipes 190 euros de frais d’approche par tonne débarquée, à un individu ou à une entreprise soi-disant (je pèse mes mots) sénégalaise, on les paye à l’Etat du Sénégal.

"Ces accords, je le dis et je le répète, sont plus profitables au Sénégal qu’ils ne l’étaient hier. Je trouve un accord permettant à des bateaux européens de pêcher sans compensation financière et je régularise cela, mais on veut faire de la désinformation en disant aux Sénégalais que je suis en train de vendre la mer. Comme si je permettais la pêche du yaboy ou des mersales côtiers. J’ai hérité d’un accord qui date de 2006 et qui est nécessaire parce qu’il concerne le thon qui est disponible parce qu’on peut pêcher jusqu’à 50.000 tonnes et on ne pêche que 15.000 tonnes. Et ensuite le thon n’est pas pêché par la pêche artisanale. 

"Sur les 15 millions d’euros, pourquoi ils ne se focalisent que sur cette somme ? Moi qui suis allé à Bruxelles, je n’ai pas négocié 15 millions d’euros seulement ; la direction maritime va verser une compensation de 15 millions d’euros c’est vrai, mais le Dg développement avec qui j’ai négocié va financer à hauteur de 50 millions d’euros 4 projets prioritaires pour le ministère : la recherche, la surveillance, la restauration des écosystèmes juvéniles.

"Aujourd’hui, on ne parle que de 15 millions d’euros qui, de toute façon, sont supérieurs à ce qu’on encaissait. Il faut arrêter ! C’est de la désinformation et du mensonge ; c’est purement politique. Ces gens-là se cachent, mais ce qu’ils font c’est de la politique.

"Le Gaipes encaissait de l’argent et c’est le fait de n’obtenir plus cet argent qui les chagrine. Ces soi-disant bateaux sénégalais sont des prête-noms et 100% de leur poisson sont exportés vers l’extérieur, alors que 100% des poissons pêchés par les bateaux canneurs espagnols seront débarqués et vendus au Sénégal. Je ne suis pas là pour défendre des intérêts d’industriels ou de lobbies, mais plutôt les intérêts du Sénégal.»