Daby Touré enflamme le théâtre de verdure Gilles Obringer
Concert à l’Institut français Léopold Senghor
Vendredi dernier, le jeune artiste mauritanien Daby Touré a animé son premier concert à l’Institut (ex-centre culturel) français Léopold Sédar Senghor. Cette première apparition publique en terre sénégalaise a été un très grand succès. Le fils de Hamidou Séta Touré, l’aîné des frères Touré Kunda, a été, tout simplement, sublime. Durant deux tours d’horloge, il a entrainé le public dans son univers musical métissé. Un régal !
Il devait retrouver le public le lendemain samedi pour réitérer ce show explosif à tous les niveaux. Daby a été tout simplement génial et les attentes du public n’ont pas été déçues. Une longue attente puisque le jeune prodige mauritanien a toujours été annoncé à Dakar sans jamais arriver à jouer sur la terre natale de son père. C’est un peu après 21 h que, vendredi dernier, le fils de Hamidou Séta Touré est monté sur le podium du théâtre de verdure Gilles Obringer.
Vêtu très simplement d’un pantalon jean et d’une chemise aux motifs carrelés, il a démarré son show tout seul, avec sa guitare, par une ballade intitulée « Mamalama». Après cette belle entrée en matière, Daby salue le public en wolof, français, pulaar et soninké. Histoire de se rendre compte que tout le monde est « bien présent ». Par la suite, il sera rejoint sur scène par ses deux musiciens, le batteur Tiss Rodriguez et le bassiste Swahili Mbeppé (le fils d’Etienne Mbéppé).
C’était parti pour un voyage rythmique en compagnie de ce nomade éclectique. Il chante en wolof, anglais, pulaar, soninké et français avec un égal bonheur. Visiblement heureux et très mobile, Daby enchaine les tubes et revisite son répertoire. Les influences pop et rock se font sentir au fil du récital et le public, conquis, le rejoint au proscénium pour danser et communier avec ce musicien prodige. Daby qui profite des breaks pour dialoguer avec son public, conquis et aux anges, se sent très à l’aise.
Il enchaine des tubes comme « Mansa », « Kebaluso », « Miwawa », « Hammadi » et « Yaw ». A la fin de son show, il est vivement ovationné et effectue un rappel avec un immense plaisir. C’est le moment qu’il choisit pour inviter son père, Séta Touré, à le rejoindre sur scène. Ensemble, ils interprètent, à nouveau, le titre « Mansa ». C’est finalement sur ces notes très funky que ce premier concert de Daby Touré à Dakar s’est terminé dans la joie et l’allégresse.
Le jeune Daby venait de réussir avec brio son examen de passage sur la terre d’origine de son père. La seule fausse note de ce concert était l’absence du grand public. Mais les privilégiés de vendredi ont dû certainement faire passer le message pour la soirée du samedi. Daby Touré est un digne héritier des Touré Kunda. Né en 1971 dans le désert mauritanien, Daby, élevé par plusieurs membres de sa famille après le divorce de ses parents, a dû voyager dès son enfance entre la Mauritanie et Sénégal. Son père, futur membre du célèbre groupe Touré Kunda, ne voulait pas qu’il soit musicien.
Révélé au public en 1992 grâce à son duo avec son cousin Oumar au sein des Touré-Touré, il a sorti depuis lors trois albums. De même, il a déjà travaillé avec de grands musiciens comme Peter Gabriel en 2004. Ce qui explique certainement, depuis plus de dix ans, sa montée en flèche dans l’univers de la musique au plan international.